[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Scalp]

C'est surement mieux que Gosling qui marche en tirant la gueule en Thailande.

[Heatmann]

owned !

[Dunandan]

12e plan de Nakadai qui marche sur la plage : j'abandonne, ça m'énerve.

Je retenterai le coup une autre fois, avec du café (sérieux, cette réputation volée, comparée à Quartier violent).

En plus c'est long alors que ça aurait pu tenir en 1h30 (durée idéale pour ce genre de films, je trouve).

Edit : faudrait d'ailleurs que je le revois avant de le vendre et pour arranger ma critique

[Mark Chopper]

En fait, c'est une parodie de Terrence Malick avec 40 ans d'avance.

[Dunandan]

J'ai trouvé que le film était beaucoup trop long pour ce qu'il avait à nous dire, pouvant très facilement être réduit pour resserrer davantage l'intrigue tout en conservant son ton contemplatif, et plus grave, cette dernière me semble mal amenée, mal rythmée. J'ai trouvé que la mise en scène était assez plan-plan, nous changeant des habitudes du réalisateur, mais en même temps, il n'y a pas grand chose à mettre en scène, le film étant essentiellement tourné vers les (trop) nombreux dialogues et les promenades répétées sur la plage.

Est-ce que ça résume bien ton impression pour le moins mitigée ?

[Mark Chopper]

A 100 %

A aucun moment, je n'ai eu l'impression de regarder un Gosha (tourné entre Goyokin et Quartier violent qui plus est).

[Dunandan]

On retrouve quand même des choses ici et là qui font penser à sa filmo, et surtout son thème principal (l'adaptation des yakuzas à la modernité) qui peut se lire comme une réponse à Hitokiri et une préfiguration de Quartier violent. Bref, à part analyser sa place dans l'oeuvre de Hideo Gosha, je l'ai pris comme une belle déception .

[Mark Chopper]

Outlaw Killers : Three Mad Dog Brothers, de Kinji Fukasaku (1972)

L'histoire : Un yakuza, véritable tête brûlée, assassine le chef d'un clan adverse en espérant gloire et reconnaissance des siens. Il sera en fait déconsidéré par eux et va faire bande à part...

Un film qui reprend l'idée de base de Okita le pourfendeur, tourné la même année. A savoir : se concentrer sur le destin tragique d'un yakuza tête brûlée et violent, incapable de trouver sa place dans une société en mutation et qui finit par se mettre à dos son propre clan. Kinji Fukasaku oppose ici tradition et modernité : les yakuzas s'appellent tous "frères" (aniki) entre eux ? Pourtant, ils sont prêts à tuer l'un des leurs pour des raisons politiques. Problème : découvrir ce film peu de temps après son prédecesseur (tout comme les spectateurs de l'époque) donne, sur le fond, une sérieuse impression de radotage. Disons que l'intérêt, ici, réside dans la forme. Fukasaku s'entraîne et livre une mise en scène moins sage que sur Guerre des gangs à Okinawa : il reprend en fait les gimmicks qu'il utilisait à tort et à travers pour Kamikaze Club mais cette fois, il les maîtrise. Ses décadrages (parfois poussés à 90 degrés) et ses freeze-frames sont toujours au service de l'histoire, de son ambiance chaotique. A noter également un beau travail sur la lumière et les décors, qui symbolisent l'état d'esprit des protagonistes : l'endroit où réside le personnage principal reflète sa rage et son sentiment d'exclusion. Fukasaku signe donc, une fois de plus, le portrait d'un homme libre, attaché à certaines valeurs révolues, un être antipathique auquel on finit pourtant par s'attacher. Car on comprend bien que le monde qui le rejette et qu'il rejette vaut encore moins que lui : un monde sans règle, qui écrase l'individu.

Note : 7/10

[Dunandan]

School on Fire, de Ringo Lam (1988)

L'histoire : Une lycéenne est témoin d'une bagarre impliquant les triades. Celle-ci tourne au drame et la jeune fille finit par se retrouver entre deux feux, police et triades...

Un film dont j'ai longtemps attendu une édition française, en vain. Avant de me résigner et d'acheter le DVD HK, conscient que celui-ci m'offrirait une qualité VHS. Et il m'a fallu encore un an pour me décider et le découvrir, par peur d'une réaction classique : la déception face à un film à forte réputation (mais finalement peu vu) dont on attend peut-être trop. Une réaction qui ne s'est pas manifestée, car oui, School on Fire mérite sa réputation de brûlot et de film coup de poing. En promenant sa caméra dans les quartiers les plus pauvres, les plus sales et les plus glauques de HK, Ringo Lam nous montre une réalité trop souvent ignorée par la production locale. Mieux : il implique le spectateur à travers le parcours de ses personnages, qui connaissent une véritable descente aux enfers. Celui d'une lycéenne contrainte à la prostitution par les triades, celui d'un enseignant qui se voit reprocher par des parents toutes les tares de la société et celui d'un flic qui réalise, impuissant, que le système protège davantage les criminels que leurs victimes. Les triades sont le cancer de cette société qui finit par pourrir et on souffre avec ces personnages, on enrage avec eux et on compatit même lorsqu'ils franchissent la limite et usent de violence. Ringo Lam filme le tout avec ses tripes et son coeur et laisse le spectateur sur les rotules. Une petite bombe, qu'on ne regardera pas bien évidemment pour se divertir, mais pour réaliser que l'expression film coup de poing est de nos jours bien trop souvent utilisée à tort et à travers. Parce que celui-ci fait vraiment mal.

Note : 9/10

[Scalp]

J'adhère complétement à ta conclusion

[pabelbaba]

Pas de logo approuved, mais le cœur y est!

[Mark Chopper]

Oso pourrait t'en faire un avec un personnage de papy hongkongais

[Creeps]

Une note d'aigri ça

[Mark Chopper]

On repousse les limites là, 8,5 bordel

[Mark Chopper]

Drug War, de Johnnie To (2012)

L'histoire : Un trafiquant de cocaïne se résigne à faire équipe avec la police et à jouer un double jeu avec ses partenaires pour éviter la peine de mort. Mais le capitaine en charge de l'enquête se méfie de lui...

Avis express... Le retour tant attendu de Johnnie To au polar, quatre ans après son petit film où un certain Johnny H. faisait peine à voir. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne s'agit en rien du film d'un grand maître. Tout au plus celui d'un solide artisan. Si le film était signé Benny Chan, je serais peut-être satisfait, mais là... Mise en place poussive, intrigue et scènes de tension vues et revues en bien mieux ailleurs, mise en scène en mode pépère, photographie à la Derrick vraiment indigne d'une production Milkyway, sans oublier des personnages qui ne dépassent jamais leurs fonctions, à l'exception de Louis Koo, épatant. Celui-ci trouve son meilleur rôle depuis Election 2, capable tour à tour d'émouvoir et de susciter le dégoût. Lui seul évolue aux côtés de tous ces personnages unidimensionnels. A vrai dire, ce long-métrage serait condamné à l'oubli immédiat sans son dernier quart-d'heure, qui voit Johnnie To se réveiller. Une putain de fusillade qui en met plein la vue et qui rappelle quel maître il peut être dans ce domaine. Mais il ne faut guère espérer plus. En dehors de ce moment de bravoure, on suit le tout avec un regard distant, sans jamais se sentir impliqué... Une grande conclusion n'a jamais suffi pour faire un grand film et, après le multi-récompensé Cold War, je me dis que les derniers polars HK célébrés par la critique locale ne doivent l'être qu'une fois comparés au reste d'une production de plus en plus paresseuse.

Note : 6/10