The Raid
Film d’ouverture du festival lyonnais du film fantastique, la tension était palpable dans la salle. Il faut garder à l’esprit que The Raid à rafler pas mal de récompenses depuis son entrées dans les différents événements planétaires et qu’il fait beaucoup parler de lui (et en bien !). Fort de sa renommée, il s’est donc frayé un chemin jusque dans nos salles obscures, en attendant une sortie française prévue le 20 Juin et classé PG-16, de quoi soulever l’intérêt de tout un chacun. C’est donc tout excité que je me remémore ces 2 heures de pur bonheur.
L’interdiction aux moins de 16 ans, on la comprend assez facilement après le premier tour de chauffe de la bobine. C’est violent à souhait !!! Mais de cette violence si réaliste qu’elle vous fait grimacer d’empathie. Mais plus le film avance et plus on s’y habitue et on jubile presque à la mort brutale d’un bad guy. Les combats sont parfaitement chorégraphiés. Les scènes d’action sont d’une fluidité exemplaire et Evans se permet même des plans géniaux en pleine tension (l’éclairage de l’étage par la détonation !). Les coups portés font mal, ça n’arrête pas une minute et on peine à reprendre son souffle. "Une minute de romance pour 90 minutes de coups de pieds dans la tronche." disait le réalisateur avant la projection. On en est vraiment pas loin !
Je m’attendais à un petit clin d’œil à Piège de cristal, La tour infernale ou tout autre film du genre mais il n’en est rien. The Raid a son identité propre et ne joue que sur un seul et unique tableau: nous en mettre plein les mirettes durant toute la séance. Sur le papier, le pari est risqué car la lassitude est la première ennemie de ce genre de film si les scènes d’actions sont mal dosées. Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, l’overdose est ici inexistante et on se surprend à en redemander encore et encore. Les moments de calme montrent qu’Evans maîtrise parfaitement le rythme de son bébé et qu’à défaut d’avoir un scénario complexe, il joue sur l’affection qu’on porte aux personnages et aux épreuves qu’ils subissent.
Et ils ne sont pas au bout de leurs peines. L’immeuble devient un véritable parcours du combattant en même temps qu’une prison de béton. Cherchant tout d’abord à le fuir, ils comprendront assez rapidement qu’ils sont obligés d’affronter leurs adversaires s’il veulent garder une chance de sortir. Pris au piège dans un immense terrain de jeu dont les méchants ont les clés, on ressent la peur qui attaque l’équipe d’élite avant d’être envahie par l’adrénaline et que la raison soit évacuée par l’instinct de survie. Certains finish originaux ont eu la faveur de la plèbe lors d’envolées lyriques ("Il l’a bien mérité cet enculé !") ou d’applaudissements sporadiques. Une salle archi comble et comblée d’avoir assister à un tel déluge d’amour pour un genre trop cantonné à des définitions simplistes.
The Raid étant une séquelle du premier scénario imaginé par Gareth Evans, on peut espérer qu’une trilogie se profile (de nombreuses possibilités sont inexploitées dans le film), le sous titre Redemption apportant de la crédibilité à cette hypothèse. Si elles sont du même acabit que ça, je signe direct !
10/10