[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Jed, je crois. Et il n'a pas aimé.

Et quand Jed n'aime pas un Miike, ça pose le niveau.

[angel.heart]

Bah il déteste Zebraman 2 alors que moi j'ai bien kiffé...

[Mark Chopper]

Ouais enfin là c'est un film sur Dieu et les Maths

[Jed Trigado]

J'ai kiffé le manga MPD Psycho également, je trouve que par rapport au matériau de départ et le fait qu'il doive adapter pour la télé, il s'en est vraiment bien sorti quand même. J'vous trouve durs.

Non mais après Zebraman 2, il faut être sous substances illicites pour aimer, déjà que le premier était pas fameux et puis bon Angel t'es un grand fou, le seul type sur terre qui arriverait à me faire passer pour difficile.

Et je confirme que God's Puzzle, ça commençait très bien mais ça devient insupportable quand Miike décide de prendre son sujet au sérieux (la chose qu'il ne devait pas faire), au pire, j'ai gardé le blu-ray si tu veux faire un échange, je suis open.

[angel.heart]

Ah bah ouais, ok pour un échange.

Je t'envoie ma liste mise à jour, très rapidement.

[Mark Chopper]

Waru, de Takashi Miike (2006)

L'histoire : Officiellement, Himuro, un ancien yakuza, s'est retiré des affaires pour diriger une école de kendo. Mais il lui arrive de rendre encore quelques services et d'exécuter des criminels gênants...

Avis express... Que c'est mauvais ! Quand ce cher Takashi Miike fait le paresseux, il ne fait pas semblant. Avec cette adaptation minable et fauchée d'un manga de Hisao Maki, par ailleurs auteur de Family et Silver (un C.V. qui ne fait pas très envie), il livre un yakuza eiga sans aucune saveur. Non content de se retrouver avec une histoire sans intérêt qui progresse mollement, avec des personnages sans épaisseur interprétés par des acteurs sans charisme, il ne fait pas le moindre effort derrière la caméra. Souvent, même dans ses pires daubes, il est facile de sauver une scène, voire un plan empreint de poésie (si, si...). Mais ce n'est pas le cas avec Waru, qui ennuie avec son absence totale de rythme, et ce malgré sa courte durée d'1h20. Que dire de plus ? C'est moche, chiant et je me demande encore pourquoi Miike a perdu son temps avec cette non-histoire. Et dire qu'il a tourné une suite...

Note: 2/10

[Dunandan]

The Foreign Duck, the Native Duck and God in a Coin Locker, de Yoshihiro Nakamura (2007)

L'histoire : Un étudiant solitaire emménage dans son nouvel appartement et rencontre son voisin, un dénommé Kawasaki. Celui-ci ne lui ressemble en rien : grand, cool, nonchalant et sûr de lui. Contre toute attente, ils deviennent amis et l'étudiant se laisse entraîner dans un drôle de braquage...

Avant de réaliser Fish Story (son chef-d'œuvre) et Golden Slumber (un excellent thriller), Yoshihiro Nakamura a signé ce long-métrage dont il est difficile de parler... Car son intérêt repose sur les nombreuses surprises que son histoire réserve au spectateur, sur ses incessantes ruptures de ton qui permettent à une histoire a priori banale, voire assez fade, de se muer peu à peu en chronique bouleversante d'un passage à l'âge adulte et de l'inévitable perte de l'innocence qui l'accompagne. Sous son titre sibyllin, The Foreign Duck, the Native Duck and God in a Coin Locker cache en réalité une histoire bouleversante sur la difficile intégration des étrangers, sur l'amitié, l'amour, le deuil et la vengeance. Inutile de développer davantage, pour ne pas gâcher certaines surprises nées de l'esprit de ce cinéaste qui se révèle être un scénariste particulièrement brillant, totalement inconnu en France. Heureusement, les anglais de Third Window Films ont distribué plusieurs de ses longs-métrages, à découvrir.

Note : 8/10

[Dunandan]

Outrage Beyond, de Takeshi Kitano (2012)

L'histoire : La police déclenche une guerre entre les deux clans yakuzas les plus puissants de Tokyo et d'Osaka. Sorti de prison, Otomo va se retrouver au coeur de ce conflit...

En revenant au yakuza eiga avec Outrage, Takeshi Kitano avait retrouvé le succès commercial qui lui échappait depuis longtemps. Il faut dire que sa trilogie introspective (Takeshis', Glory to the Filmmaker ! et Achille et la Tortue) sur la figure de l'artiste avait laissé plus d'un fan sur le carreau, lassé par tant de nombrilisme et d'hermétisme. Toutefois, il ne s'agissait pas d'un retour en arrière, puisque le résultat ne ressemblait en rien, ou presque, à la poésie d'un Sonatine ou d'un Hana-bi : plus proche de l'esprit des films signés par Kinji Fukasaku dans les années 1970, il tentait moins de détourner le genre que de livrer une radiographie du monde yakuza dans les années 2000. Mais aussi de communiquer, à travers lui, une vision du Japon. L'idée de le retrouver à la tête de cette suite a de quoi interroger... Opportunisme commercial ? Confirmation d'une perte d'inspiration ? Ou a-t-il quelque chose à exprimer sur la longueur d'une saga, à l'image de Fukasaku avant lui ? Un peu des trois, c'est une évidence.

En toute logique (ou presque : son personnage laissé pour mort ressuscitant pour l'occasion), Takeshi Kitano reprend les choses là où il les avait laissées à l'issue du premier film. Le monde yakuza de Tokyo a bien évolué : les traîtres d'hier ont atteint des postes importants et la promotion à l'ancienneté de ceux qui respectent les anciennes valeurs a cédé sa place à la méritocratie. Seul celui qui rapporte de l'argent gagnera ses galons. Les réunions de clans ressemblent à des conseils d'administration déshumanisés et les collusions avec le monde politique sont de plus en plus fréquentes. Mais, suite à un débordement, la police décide d'agir en coulisses... Non pas en suivant les règles du système (auxquelles les yakuzas, marginaux par définition, échappent la plupart du temps), mais en jouant avec le feu. Un policier corrompu va déclencher une guerre de clans en jouant la carte de la manipulation et en précipitant le personnage de Takeshi Kitano au milieu des loups.

Son personnage a évolué et la lassitude l'a gagné : aucune envie de se pavaner avec des gardes du corps ou de profiter d'une jeune femme offerte. Sans parler de reconstituer un clan. Se venger ? Oui, certainement. Et faire payer ceux qui ont bafoué le code d'honneur qu'il a respecté toute sa vie. Dans le premier Outrage, les exécutions, inventives au-delà de tout réalisme, ressemblaient à un gimmick de torture porn. Ici, à quelques originalités près, on se contente de sortir les flingues et de tirer dans le tas. Mais avant, les yakuzas bavardent. Ou crient, le plus souvent. De longues plages de dialogues confuses qui risquent de lasser et d'endormir un spectateur aussi fatigué que le personnage d'Otomo. Il faut faire le deuil de l'ancien Kitano, celui qui a régénéré le genre dans les années 1990. La poésie a disparu, la hache de guerre avec Joe Hisaishi n'a pas été enterrée : nous sommes en présence d'un film de genre, assez classique. Inférieur aux chefs-d'oeuvre passés mais supérieur au reste de la production locale.

Kitano corrige ici les erreurs de son précédent film (les dérives torture porn et le personnage gênant de l'ambassadeur africain) et abandonne le cynisme au profit d'un ton désabusé. A découvrir toutefois l'esprit alerte...

Note : 7/10

[Logan]

C'est la suite de outrage?

[Scalp]

Moyennement emballant ce que tu racontes, on sent même le surnotage.

[Mark Chopper]

Je t'assure que je ne surnote pas (je lui mets un poil plus que le précédent tout de même).

7 pour du Kitano, c'est bien entendu décevant (mais bien mieux que tout ce qu'il a fait depuis dix ans). Après, ceux qui veulent du meurtre fun à la Aniki ou à la Outrage vont débander.

[Dunandan]

Eastern Condors, de Sammo Hung (1987)

L'histoire : Plusieurs prisonniers chinois sont sélectionnés pour détruire une réserve d'armes américaines au Vietnam. S'ils réussissent, ils seront graciés, obtiendront 200 000 dollars chacun et la citoyenneté américaine...

Avis express... Avec ce film, Sammo Hung livre un mélange des Douze salopards (situation de départ identique), de Rambo 2 (même schizophrénie entre gravité et portnawak jouissif) et de Voyage au bout de l'enfer (avec la fameuse scène de la roulette russe rejouée avec des enfants), le tout remixé à la sauce HK. Peu de temps perdu avec l'exposition et la présentation des personnages : bien vite, on se retrouve dans le vif du sujet et un Sammo aminci pour l'occasion livre la marchandise niveau action... Au menu : de nombreuses fusillades et explosions, mais aussi des combats au corps à corps et un humour omniprésent, malgré l'extrême violence de l'ensemble. Que cet humour soit volontaire (le show Yuen Biao) ou plus proche du nanar (Sammo qui tue des soldats avec des feuilles d'arbre), il cohabite toujours avec des scènes chocs qui nous rappellent la fameuse schizophrénie de Sammo Hung, capable de faire rire au cours d'une scène et de trancher le bras d'une femme dans la suivante. Un divertissement solide, énergique et bien rythmé, à découvrir en mode brainless. On regrettera tout de même le sous-emploi de certains membres du casting : inutile de recruter la crème de la crème si on se contente de leur attribuer des rôles aussi peu épais qu'une crêpe.

Note : 7/10

[Scalp]

A I G R I S

[Mark Chopper]

J'en étais sûr

[Scalp]

C'est bon je vote pour toi, c'est sur.