Le point de non-retour
Le parallèle avec Payback est vraiment étrange. D’un côté le remake de Brian Helgeland tire vers la comédie mafieuse, avec de l’humour noir omniprésent et de l’autre la perle de John Boorman est frontale, brutale et jamais drôle. le scénario, minimaliste, permet au réalisateur de s’exprimer artistiquement avec des trouvailles visuelles étonnantes et une narration déstructurée encore jamais vue au cinéma (mais que c’est largement réapproprié Tarantino).
Scénario minimaliste, Lee Marvin cherche à toux prix à remettre la main sur l’argent qui lui a été volé. Sa persévérance fait peur, son visage crispé décuple son charisme et son intelligence fait froid dans le dos. L’Organisation a entubé le mauvais gars et le paye au centuple. Cependant, si on avait accédé à sa demande, y aurait-il eu autant de morts sur son passage ? Car le génie du personnage, c’est de ne tuer personne tout au long du film. Telle la Faucheuse, les gangsters trépassent lors de leur rencontre avec Walker.
- "Walker, je sais que ton frère est Texas Ranger mais s'il te plaît, ne fais pas appel à lui. On peut s'arranger entre nous, non ? Pitié !"
Faut-il y voir une quelconque parabole, les flashbacks de ses actes post-mortem ressemblant à un kaléidoscope de violence. Walker est un ange déchu, cherchant le repos éternel en se vengeant des hommes responsables de son meurtre et retournant au royaume des ombres dans un final sous pression. Boorman a encore frappé là où ça fait mal !
9/10