L'enfer des Armes Tsui Hark - 1980
De l'avis même de Tsui Hark il voulait donner un coup de pied dans la fourmilière avec ce film, la situation à HK était alors un peu spécial ( les accords de rétrocession était en cours ) et Tsui Hark trouvait que son peuple n'avait pas sa propre identité ( partagé entre l'anglais et la chine ). C'est clair que ce film devait détonner par rapport à la production local de l'époque entre la shaw et la golden harvest on ne prenait pas beaucoup de risque et là paf Tsui Hark débarque comme dans un mariage juif habillé en Adolf.
Dans les films sur une jeunesse désoeuvré ça encule bien entendu à sec Orange Mécanique et le seul film qui concurrence ( et dépasse même ) c'est School on Fire de Ringo Lam.
Après ses 2 premiers films qui étaient des métaphores sur la société chinoise, ici il décide d'aborder frontalement la situation et pour ça il va partir d'un fait divers basique ( des jeunes qui posaient des minis bombes pour s'amuser ) et livrer un film sans concession sur cette jeunesse qui ne vit même pas dans la misère et qui va sombrer dans la délinquance sans aucune circonstance atténuante ( ils font des bombes par jeu et défi ).
Bon quand on parle de ce film on est bien entendu obliger de parler de son problème de censure, alors j'ai pas vu la version censuré et je la regarderais probablement jamais car le film a été bien édulcoré, la censure n'ayant pas trop aimé que Tsui Hark fasse de cette jeunesse des anarchistes en devenir et qu'il les iconise
( ce contre plongé sur la jeune fille dominant les 3 mecs
) du coup ni une ni deux paf la catégorie 3 était créée à HK et le film a dut être retourné en 10 jours.
Bon alors l'histoire en elle même est pas le truc le mieux écrit du monde c'est même un peu relégué au second plan avec une fin qui bifurque carrément avec l'arrivée de gweilos mais ça donne un coté imprévisible au film : ça bute du perso principal sans aucun sentiment ( d'ailleurs le premier mort de personnage principal il est bien cash et on s'y attend carrément pas ) et le final dans le cimetière c'est du in your face.
Hark dès ses premiers film a montré un penchant pour les effets gores ( chose pas vraiment commune à l'époque à HK ) et ici il n'hésite donc pas sur les morts visuelles.
Pendant 30 minutes on suit 3 jeunes de la classe bourgeoise complétement désoeuvré et qui s'amuse à faire des péter des bombes, le trio sera rejoint par une fille complétement cinglé dont le hobby est de mettre des clous dans la tête de ses souris et de buter des chats ( véridique ). Ils vont être pris dans un terrible engrenage ou ils croiseront un gang façon guerrier de la nuit et des tueurs ricains sans pitié. Ici il y a pas de héros ou de bons, tout le monde est plus ou moins pourri a des degrés divers et tout ça c'est dans une ambiance très joyeuse à base de violence gratuite, torture, racisme, viol, enfin ça respire la joie et la bonne humeur.
Sur la forme la qualité bien pourri de la copie fait que par moment on devine plus qu'on ne voit ( j'exagère à peine ), par contre ici au vu du sujet de l'ambiance on a plus l'impression d'être devant un Ringo Lam qu'un Tsui Hark, on voit que Hark s'est effacé derrière son sujet et à mit de coté sa virtuosité pour aller à la simplicité et à l'efficacité, enfin il nous livre quand même un climax final de premier ordre où on y retrouve toute ta technique.
Lo Lieh est l'acteur star du film et ici il joue un flic qui a un petit coté Dirty Harry, les autres acteurs ne sont pas connu et on retiendra surtout la performance de la jeune actrice qui en plus d'avoir un personnage très intéressant livre une excellente prestation.
A noter que dans la version retourné Hark ainsi que as mal de réal joue dans le film vu qu'il n'avait pas d'argent pour engager d'autre acteur.
Mon oreille musical frisant le néant je ne pourrais pas dire où j'ai entendu les morceaux présent dans le film mais y sont tous cool ( ou presque ).
Hark livre ici un putain de brulot, un film qui passe facilement l'épreuve du temps et qui est une date importante du cinéma local, Tsui Hark a crié sa colère et fait un putain de film nihiliste.
8,25/10