Das Parfum : Die Geschichte Eines Mörders (Le Parfum : Histoire d'un meurtrier) de Tom Tykwer
(2006)
J'en gardais un souvenir assez mitigé et je revois clairement le film à la hausse. N'ayant jamais lu le roman d'origine, je n'en ai jamais attendu un quelconque chef-d’œuvre et qu'importe les fausses critiques concernant la réception illusoire des sens olfactifs que pouvait apparemment procurer le roman au contraire du métrage, car celui-ci trouve vraiment son intérêt ailleurs. Forcément, un tel film était attendu au tournant. La légende voudrait que Stanley Kubrick lui-même se soit cassé les dents sur son projet d'adaptation et que l'auteur ait refusé pendant des années de vendre les droits à des réalisateurs prestigieux comme Steven Spielberg. Toujours est-il que c'est finalement Tom Tykwer qui se retrouva aux commandes du film, un choix étonnant mais pas forcément dénué d'intérêt dans le sens où Tykwer possédait justement cette volonté atypique d'offrir des métrages qui jouent avant tout sur les sensations du spectateur. Globalement, le film n'est pas dénué de tout défauts, et on pourra toujours reprocher une partie à Grasse clairement moins bien traitée que le reste (tout va trop vite et cela donne l'impression de regarder un film de serial-killer qui s'intéresse à peine à ses personnages) et quelques choix scénaristiques un peu étranges (pourquoi s'intéresser subitement au point de vue du personnage d'Alan Rickman alors que l'on a suivi pendant plus d'une heure Jean-Baptiste Grenouille ?) mais en l'état l'entreprise a clairement de quoi séduire et convaincre.
Alors certes, beaucoup seront étonnés de la tournure du dernier acte, mais le fait est que celui-ci découle d'une logique traitée dès les premières secondes du film et cela permet une conclusion vraiment très belle qui n'en fait pas des tonnes. Le gros point fort du métrage, c'est évidemment son personnage principal, jamais attachant, jamais repoussant, toujours intriguant. La qualité doit aussi beaucoup à Ben Whishaw, qui trouvait là son premier grand rôle, et qui offre une performance quasi muette vraiment troublante qui vient presque éclipser le reste du prestigieux casting (Alan Rickman en fait d'ailleurs un peu trop, alors que Dustin Hoffman est beaucoup plus convaincant). Quand à la mise en scène de Tykwer (qui est, encore une fois, compositeur de la très belle bande-son de son film), si elle peut parfois donner l'impression d'être tape à l’œil, elle reste toujours dans une logique des délivrer de retranscrire des sensations, et cela donne une reconstitution d'époque vraiment très réussie. A défaut d'avoir un grand film, on se retrouve avec un résultat très convaincant sur l'obsession et le pouvoir des sens qui permettra à Tom Tykwer de se faire définitivement connaître au niveau mondial.
NOTE : 7,5/10