Female Demon Ohyaku - Yoshihiro Ishikawa ( 1968 )
C'est de la boulette!
Visuellement à tomber, le film à encore les pied dans le chambara tel qu'il en fleurissait pas dizaines ( au bas mot ) dans les 60's, tout en se posant comme un des grands précurseurs d'un genre hautement féminisme et bien connu pour ses débordements de sexe et de violence, ultras graphiques, qui n'allait pas tarder à faire une entrée fracassante dans le cinéma d'exploitation japonais durant la décennie 70's : Le pinky violence.
Le film nous conte donc le parcours peu glorieux d'une femme, rescapée dans sa jeunesse du suicide d'une mère prostitué, qui avait pour projet d'être accompagnée de son enfant dans la mort. Ayant donc survécu à ce drame, et conservant une profonde cicatrice parcourant son omoplate, symbole d'une douleur psychologique, l'enfant est maintenant devenu une belle jeune femme, gagnant sa vie en tant funambule dans un cirque tout en pratiquant de petites escroqueries, principalement au détriment de la gente masculine. Elle croisera sur sa route un ronin, défenseur des opprimés, avec lequel elle connaîtra une brève histoire d'amour avant qu'une inévitable couille dans le patté vienne mettre un terme à ce petit éclat de bonheur.
Tant pour son contexte, social et historique, que dans la quête vengeresque de son personnage féminin, le film fait immédiatement penser à la future bombe
Lady snowblood et chose surprenante, notre héroine interprétée par la sublime Junko Miyazono n'a pas à rougir de la comparaison avec le personnage de Meiko Kaji, tant celle-ci crève l'écran par sa beauté, sa force, sa détermination et pour finir, sa cruauté.
Le film à la bon goût d'attendre la dernière demi-heure pour faire éclater sa violence, laquelle voyant donc son impact décuplé du fait que tout ce qui a précédé nous a montrer une femme s'en prenant plein la gueule, être moralement et physiquement abattue, exploités, humiliés, avant que toute cette rage grandissant en elle finisse par sortir transformant une victime en impitoyable bourreau.
À ce titre, le final du film se pose comme une des scènes les plus marquantes du genre avec son passage à la guillotine, hallucinant de sadisme et sur le plan graphique, beau à s'en crever les yeux. D'ailleurs tout le film est une tuerie visuelle, au noir et blanc d'une incroyable densité.
Non sans déconner, c'est du lourd, assurément une des plus belles réussites du genre. Et j'ajouterais d'ailleurs que le film n'est absolument pas réservé qu'aux amateurs de pinky, le parcours de son personnage féminin, sa romance torturé et son coté chambara étant susceptible de plaire à un plus large publique.
8,75/10