BIENVENUE A GATTACA++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++Andrew Niccol (1997) |
8.5/10++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Bienvenue a Gattaca annonçait un nouvel espoir dans le cinoche d'anticipation, en la personne d'Andrew Niccol. Quand on prend le temps de revoir cette chouette péloche, on comprend aisément pourquoi. Contexte soigné, développé de façon complète pour poser un monde noir et pessimiste où la recherche de perfection énonce sa loi. Au sein d'une société façonnée par la génétique, le destin d'un homme de volonté. Considéré comme un fils de dieu par ses pairs, car non conçu grâce à la génétique, il incarne une sorte d'idéal fait de défauts qui font la diversité de notre monde. A force de vouloir les corriger pour tendre vers un fantasme d'où toute anomalie est absente, ne risque-t-on pas de s'enfermer dans un conformisme triste à pleurer.
Niccol répond avec son film à ses interrogations d'une très belle manière. Armé d'un sens de la composition et d'un oeil acéré, il délivre de somptueuses ambiances qui nous permettent immédiatement de nous sentir chez nous à Gattaca. Dès lors, ce monde qui paraît pourtant si surréaliste ne nous semble pas si incongru que cela. Le cinéaste s'entoure également d'un trio d'acteurs qu'il va diriger avec poigne pour leur sous tirer de très belles compositions. Jude Law y est très inspiré, mais c'est bel et bien le duo fraternel qui me semble le plus intéressant. Les deux fortes personnalités qui sont en duel permanent, génétique contre force de volonté, permettent à Niccol d'appuyer son propos avec fougue. Les deux personnages jouissent également d'une belle écriture qui leur permet de ne jamais tomber dans un manichéisme primaire qui serait maladroit.
Bienvenu à Gattaca est la preuve qu'un peu d'inspiration et une maîtrise formelle de haute voltige sont les seuls ingrédients à mettre sur la table pour délivrer une belle oeuvre de science fiction. Qu'il est appréciable de se voir servir un peu de matière grise au service d'une mise en scène qui n'en fait jamais trop à la place de CGIs à outrance qui se substituent généralement à l'intelligence d'un script un poil travaillé. Avec Gattaca Niccol prouvait au monde qu'il était l'homme de la situation. Alors, après le dernier projet hyper commercial dont il nous a gratifié, on ne peut qu'essayer de se rassurer en se disant que le bonhomme sait ce qu'il fait et se contente d'amasser de la réputation pour nous délivrer un prochain uppercut dans les années à venir !