La cloche de l'enfer - Claudio Guerin Hill ( 1973 )
Juan est libéré d'un centre psychiatrique où il était interné depuis des mois. Il rend alors visite à sa tante, Marta, qui l'a fait interner, et à ses trois cousines. Il décide également de s'installer dans la demeure de sa défunte mère, dont l'héritage est en jeu. Juan met alors en place une machination vengeresse à l'égard de sa famille. Il ourdit un plan démoniaque qui devrait n'épargner personne...
Je vais faire court, ce film est un petit chef-d'oeuvre, injustement totalement oublié.
Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais voir un film comme il s'en faisait beaucoup à l'époque dans le cinoche de genre européen, à savoir un truc dans la veine des Jess Franco et Jean Rolin, du film fauché, bancal mais parfois attachant et valant principalement le coup d'oeil pour quelques touche de poésie morbide dissipées ici et là. Bah putain, en fait bancal le film ne l'est pas du tout, bien au contraire, il est impressionnant de voir à quel point celui-ci est abouti et quasi-parfait à tous les niveaux.
Le scénario, dense, dont l'intrigue nous est dévoilé goutte par goutte et dont chaque nouvelle minute qui passe donne un peu plus de sens à ce qui a précédé avec des dialogues qui, non seulement claque à l'oreille mais en plus de ça sont réellement riche de sens ( et à mon avis la deuxième vision doit être encore meilleure ), la puissance de la mise en scène et ses travellings gracieux régulièrement bousculés par des zooms percutants, le montage tranchant, la musique envoûtante, et chose plus surprenante, l'interprétation général de très haute volée, avec bien évidemment une mention spéciale au personnage principal très complexe et pas évident à cerner, celui-ci étant à la fois poète et psychopathe, victime et bourreau, fou et pourtant tellement lucide et calculateur dans sa façon de planifier sa vengeance.
Un film vraiment surprenant donc, unique et difficilement classable, à la fois thriller psychologique à la lisière du fantastique, drame familial et conte désenchanté, poético-macabre, dont l'atmosphère et les images reste gravés en tête longtemps après visionnage et qui sera le deuxième et dernier film d'un réal assurément très talentueux qui mourut le dernier jour du tournage en tombant de la fameuse cloche alors qu'il effectué une prise de vue.
8,5/10
PS : Encore une fois, deux titres français existent : La cloche de l'enfer ou Les cloches de l'enfer...
J'ai mis celui qui ressort le plus souvent...