Zatoichi : Retour au pays natal++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++Kimiyoshi Yasuda (1973) |
7.5/10++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Un joli retour au source fait de violence et de poésie qui accompagne avec justesse la fin des aventures du masseur aveugle que j'ai suivi avec beaucoup de plaisir le temps du magique coffret édité par Wildside. Si Retour au pays natal n'est pas le vrai final de la saga mais celui choisi par les éditeurs du coffret, je trouve pour ma part qu'il clôt les hostilités de fort belle manière. Tour à tour touchant et énervé, il parvient à mon sens à canaliser l'essence même de la série, pour continuer de forger avec inspiration, ce personnage qui nous a tant chamboulé pendant plus de 10 films.
Avec cet opus, Kimiyoshi Yasuda la joue fine. Faisant son film de deux temps très différents dans leurs ambiances, il permet au spectateur de jongler avec les sentiments qu'a developpé Shintaro Katsu avec son personnage pendant de nombreux épisodes. Le réalisateur sait que l'aura du masseur est déjà effective et qu'il nous a dans sa poche, quoiqu'il fasse. Il peut ainsi orner le yakuza sans autre vie que celle du sang d'un background psychologique très touchant. En nous invitant dans le passé du masseur, en nous introduisant auprès de ceux qui l'ont aimé, qu'on devine aimants et ouverts d'esprit, on se laisse toucher par une grâce presque invisible mais néanmoins palpable. Mais ce premier temps du film n'aurait pas l'impact qu'il nous cause s'il n'était pas suivi par une symphonie mortelle d'un tout autre acabit.
Car c'est la foudre que Zatoichi nous réserve pour la suite des événements. Ces derniers, fidèles à la saga, qui dans son ensemble joue sur des codes qui ne sont pas spécialement subtiles, permettent une mise en condition des personnages telle qu'on savoure leurs différents actes vengeurs. On se laisse en effet une nouvelle fois happer avec joie dans cette ultime quête de vengeance qui anime le bras de notre aveugle intrépide. Les bras tombent, les jambes se font sectionner, à la vitesse d'un souffle, pour notre plus grand plaisir.
On regrettera finalement simplement que Kimiyoshi Yasuda n'insuffle pas plus de fougue à sa mise en scène. Elle seule est à mon sens la limite de cet épisode très intéressant dans ses thématiques et sa façon d'humaniser à nouveau Zatoichi, mais un peu trop pauvre graphiquement parlant. Non pas que sa réalisation soit mauvaise, mais elle se contente d'être fonctionnelle, sans réel engagement personnel, là où les autres épisodes, et l'avant dernier notamment, réalisé par Shintaro Katsu lui même, mettaient la barre très haute, visuellement parlant.