[Val] Mes Critiques en 2013

[Scalp]

Moi j'écris la même critique depuis 3 ans

[Alegas]

La Maison du Diable de Robert Wise (1963)

Grosse déception pour ce film qui bénéficie d’une réputation plus que flatteuse. Malgré les premières secondes plutôt réussi pour instaurer une ambiance d’une inquiétante étrangeté, l’illusion ne dure pas longtemps et dès les premières minutes, l’ennui pointe. Alors que le canevas de l’histoire est de suivre l’expérimentation d’un groupe de quatre personnes sur les rumeurs concernant une maison que l’on dit hantée, on ne peut qu’être déçu de la part très restreinte du fantastique dans le film. Pour être caricatural (et encore), le fantastique se limite à des portes qui grincent ou à des bruits tambourinant. Sans doute le film était efficace à l’époque de sa sortie, et l’histoire peut-être encore peu exploitée, mais les histoires de maisons hantées étant devenues monnaie courante (dont les innombrables adaptations du Tour d’Ecrou d’Henry James, des Innocents de Jack Clayton aux Autres d’Amenabar), on a la désagréable impression de voir d’avance où le film veut nous emmener.

Le film est peu aidé par ses personnages, en particulier celui de Julie Harris, horripilante du début à la fin. D’ailleurs, lui faire réciter ses pensées en voix off est une idée catastrophique, c’est un peu ce qu’il ne faut surtout pas faire en cinéma. Sinon, la mise en scène de Robert Wise est évidemment très bien, avec un cinémascope de toute beauté et un noir et blanc magnifique mais malheureusement au service d’un scénario beaucoup trop quelconque.

4/10

[Jed Trigado]

[Scalp]

Je l'ai pas vu mais j'ai la même réaction que Jed, le film a une super répute.

[Val]

Bah mate le, je suis curieux d'avoir ton avis car je pense pas être du genre aigri. Mais sérieux, a part des booms booms dans les couloirs, il se passe rien. Alors, je comprends bien l'idée de faire un truc plus psychologique, mais pour ça, le minimum c'est d'avoir des personnages intéressants, et là c'est pas le cas.
Et je met 4 car je suis gentil au fond et que Wise n'est pas un tâcheron, mais je trouve que je surnote, c'est dire.

[Jed Trigado]

Je l'ai vu et pour ma part, c'est le genre de truc qui me réconcilie avec un genre que je déteste : le film de maison hantée.

C'est pas le genre de film où l'on se focalise sur les personnages, mais plus les effets de manche (pourtant vus et revus) et l'emploi du décor qui m'ont mis sur les rotules.
C'est pas révolutionnaire pour un sou, mais c'est la maitrise parfaite de ces effets plus de 50 ans après sa sortie et la tenue technique irréprochable qui en font une référence dans l'histoire du cinéma, plus que dans son genre justement.

[Scalp]

Je l'ai de toute façon, je le materais bien un de ces jours.

[angel.heart]

Comme mon poto Jed, j'avoue avoir été surpris de la note.

Si je l'ai revu un poil à la baisse l'année dernière, le film de Wise reste tout de même à mes yeux un modèle d'efficacité dans le genre.

[Alegas]

La Corde de Alfred Hitchcock (1948)

Voilà un film qui mérite beaucoup mieux que sa fébrile réputation. Si on retient généralement ce film comme un exploit technique, on oublie qu’il s’agit sans doute d’un des films les plus sadiques d’Hitchcock. En effet, si dans ses autres œuvres, tout autant marquées par la question du mal, les tueurs peuvent expliquer leur gestes par leur folie, leur bêtise ou autre, ici les assassins n’ont presque aucune justifications. Ils sont jeunes, beau, cultivés, bref, le portrait du gendre idéal. Ayant un peu trop pris au sérieux les cours de leur professeur d’université, ils décident de tuer leur ami de manière purement gratuite, pour la beauté du geste et pour la jouissance de se sentir appartenir à une classe supérieure. Poussant le sadisme, ils organisent une soirée dans l’immeuble même où leur victime vient de lâcher son dernier soupir en invitant ses amis et même ses parents, leur proposant un buffet sur le coffre même où repose le corps du défunt.

L’origine théâtrale du scénario se ressent mais ne pose pas de problème puisque totalement adapté à l’histoire. Le film suit le jeu de manipulation du duo de tueurs, notamment John Dall, absolument parfait en sadique, dont le sourire même inspire la crainte, vis-à-vis de leur convives. C’est James Stewart, incarnant l’ancien professeur inspirateur, qui viendra gripper la mécanique mis au point par le duo et qui, au fur et à mesure des tensions de la soirée finira par découvrir la vérité. Farley Granger, plus en retrait, est moins marquant dans son rôle pris de remords.

Même si l’exploit technique vanté peut décevoir car truqué, il ne faut pas pour autant sous-estimer l’effort de réaliser un film en plan-séquence, chose osée à l’époque. Le film étant court, l’intérêt ne retombe jamais et on est face à un excellent cru de la part du maître du suspens. Reste à voir si le film vieillit bien et supporte une nouvelle vision, chose souvent difficile pour les films concepts. En l’état, il s’agit d’un excellent film.

8,5/10

[Val]

Le Soupirant de Pierre Etaix (1963)

Premier long métrage de Pierre Etaix, après des courts-métrages couronnés de succès, dont Heureux Anniversaire qui remporta un Oscar, Le Soupirant constitue une première œuvre de qualité. Toujours accompagné de son ami Jean-Claude Carrière, Etaix part d’une histoire extrêmement simple – un jeune homme recherche une femme pour se marier – qui servira de prétexte à toute une série de gags.

Le grand talent de Pierre Etaix est d’être un vrai cinéaste. Fort de son expérience de clown et de sa collaboration avec Jacques Tati, Etaix ne signe pas une pièce de théâtre filmée. Ici, l’humour est avant tout visuel. Ainsi, pas de jeux de mots ou de calembour, mais une succession d’idées visuelles dans la lignée des œuvres de Chaplin, Keaton et Linder. J’emmétrais une petite réserve sur le rythme du film. En effet, il me semble que le cinéaste a démontrer sur ses courts un sens du rythme bien meilleur, qu’il redémontrera d’ailleurs plus tard dans ses longs-métrage comme Tant qu’on a la santé. Reste un très bon premier film, méconnu, mais qui constitue une porte d’entrée séduisante dans l’œuvre d’un grand artiste.

6,5/10

[Val]

Shame de Steve McQueen (2011)

Chronique d’un être en proie à ses obsessions, Shame est sans doute un des portraits les plus justes de notre époque déshumanisée. Brandon, le personnage principal, merveilleusement interprété par un Michael Fassbender torturé et habité, ne conçoit son rapport à l’autre que sous l’angle de la consommation. Comme il le dira à la jeune femme qui réussira à provoquer pour la première fois un sentiment chez lui, construire quelquechose de durable lui semble simplement impossible.

McQueen met en scène son histoire de manière très froide, très clinique, à l’image de l’appartement de Brandon, totalement représentatif de la mode décorative actuelle, aseptisé et sans âme, purement fonctionnel. On pourra toutefois reprocher au film d’assener son message avec une certaine lourdeur, mais celle-ci se prête, il est vrai, au propos. Quelques longueurs se font parfois sentir mais il demeure que Shame fait partie de ces œuvres qui vous questionnent sur votre propre vie et intimité, quitte à vous mettre mal à l’aise. En ce sens, il s’agit sans conteste d’un grand film.

7,5/10

[moricenlive]

T'es pas cool sur ta note. même si certaines scènes sont lentes, le fond, les dialogues, la présence des acteurs ainsi que l'utilisation de la musique les rend toutes assez denses.

[Val]

C'est vrai que la note peut paraître basse, surtout que je considère le film comme un des films majeurs de ces dernières années, mais les longueurs, et le fait que ce n'est pas le genre de film devant lequel on prend du "plaisir" fait que j'ai du mal à mettre plus. (C'était ma seconde vision).

[Hulkiss]

Même si l’exploit technique vanté peut décevoir car truqué, il ne faut pas pour autant sous-estimer l’effort de réaliser un film en plan-séquence, chose osée à l’époque. Le film étant court, l’intérêt ne retombe jamais et on est face à un excellent cru de la part du maître du suspens. Reste à voir si le film vieillit bien et supporte une nouvelle vision, chose souvent difficile pour les films concepts. En l’état, il s’agit d’un excellent film.

Superbe film "la corde" du géant Hitchcock.
Il se trouve que Arte l'a diffusé cette semaine avec "l'homme qui en savait trop" dans la même soirée...que du bonheur.
Et pour info, Arte continue les soirs du dimanche 16, lundi 17 et lundi 24..... avis aux amateurs...

[Logan]

Il manque deux points et demi à ta note Val

Morice si tu veux te rattraper aprés Man on fire tu sais ta prochaine critique