[Dunandan] Mes critiques en 2013

[Count Dooku]

Je partage totalement ton avis sur ce film Dunandan (cf ma récente critique), on a visiblement eu le même ressenti sur le scénario : ça part bien, mais passé une demi-heure (ou plutôt 45 minutes en ce qui me concerne, soit quand même une bonne moitié) on décroche tant les ficelles sont énormes et les personnages caricaturaux au possible. Et comme toi, j'aurais préféré que le film s'axe plus sur la relation entre Statham et la petite chinoise, mais au final à part la scène de l’hôtel c'est à peine s'ils échangent quelques mots (rendant d'autant plus incohérent la séquence finale). Toute la transformation de Statham dans la dernière partie et son plan pour arnaquer ses ex-équipiers, ben on n'y croit juste pas tant c'est écrit avec les pieds.

[Dunandan]

La cité de la peur, Alain Berbérian (1994)

Comédie française hyper culte des années 90 (certaines répliques sont restées dans les annales du genre), c'est aussi le film, pour le meilleur et le pire, qui marqua le passage en masse des comédiens du petit écran vers le grand. Humour de toute une génération, ce film des Nuls perd un peu de sa saveur aujourd'hui, surtout lorsqu'il n'est pas apprécié par un public qui n'est pas en phase avec cette période. Cependant, avec le recul, je suis toujours étonné de voir à quel point cette bobine est riche en informations, styles et formats de blagues (fausses pubs et reportages, parodies, ruptures de ton, humour non-sensique, effets sonores à la voix ...), dont je (re)découvre à chaque fois quelques petits bouts. A la manière des 3 frères, ce film est donc un condensé de l'humour des Nuls, à la fois généreux, potache, débile, jouissif, et fabriqué comme un film de/avec/pour des potes, mais aussi un véritable hommage au cinéma dont le sujet principal porte d'ailleurs sur la promotion à Cannes d'un film de genre en vérité plus proche du nanar.

[zack_]

Y a moyen de le faire rentrer dans le top

[Dunandan]

Oui et bien. L'une des rares comédies françaises de ma génération que je continue vraiment à apprécier aujourd'hui (avec justement les 3 frères, Le dîner de cons ...).

[Dunandan]

Flipped, Rob Reiner (2010)

On reconnaît ici la patte de Rob Reiner, recyclant ses histoires de coup de foudre amoureux ( Quand Harry rencontre Sally) et du souvenir adolescent des années 60 ( Stand By me). Seulement, si le principe du point de vue alterné entre garçon et fille propose une analyse fine du sentiment amoureux et de ses malentendus, il s'avère rapidement redondant par la suite, et platement mis en scène (surtout dans la transition entre les points de vue). Quant à la reconstitution historique, elle se réduit surtout à l'esprit étriqué de la famille du garçon (excepté le grand-père qui va se révéler comme trait d'union entre les deux ados), au bon coeur de celle de la fille, et enfin aux standards musicaux de l'époque. En dépit de cette peinture familiale légèrement caricaturale, un ensemble bien pensant et assez limité (en gros, l'histoire se résume à des chassés/croisés qui conduisent finalement à un gros retour en arrière), et une voix-off un peu fatigante, ce film propose quand même de beaux moments, où chaque petite cause peut avoir de grosses conséquences sur ce destin amoureux contrarié par deux environnements familiaux aux antipodes. Bref, un film mineur de Rob Reiner, mais qui peut être apprécié par tout fan de sa filmographie, dont le gros intérêt réside dans la construction du récit qui aborde au détour de ce first love story plusieurs thèmes, axés essentiellement autour du regard des autres qui peut être réellement handicapant pour avoir une vue d'ensemble.

[Alegas]

Euh, c'est pas plutôt Rob Reiner ?

[Dunandan]

Ah oui merde ^^

[Dunandan]

John Rambo, Sylvester Stallone (2008)

Après l'excellent Rocky Balboa, Stallone ferme la boucle avec son personnage iconique avec ce John Rambo. Il renoue avec la tonalité sérieuse du premier du nom, mais avec un bodycount incroyable faisant passer les deux autres pour une promenade de santé. De plus, l'aventure va très vite, s'adaptant à un rythme plus contemporain, mais sans en oublier les intentions et la caractérisation des personnages, ébauchée autour des humanitaires : Vivre pour rien ou mourir pour une cause.

Mais Rambo demeure Rambo, et les morceaux de bravoure s'enchaînent à une vitesse folle, faisant tâter du sniper, de la mine anti-personnel, de l'étranglement, de la machette, ou encore de la mitrailleuse lourde. Sont bien mises en exergue la violence des pirates de Birmanie, ainsi que la réaction de l'autre côté, qui n'est pas moins vénère. Une violence sans concession, brutale, avec une variété d'amputations et de décapitations bien gorasses. Là où le bât blesse, c'est le manque de nuances du sadique badguy, qui ne sert finalement qu'à mettre en valeur la noblesse des humanitaires et la justification de la violence des mercenaires qui viennent les sauver. Mais le film s'avère plus intelligent qu'il n'y paraît. Ainsi, nulle trace de patriotisme, mais seulement des guerriers plus ou moins motivés : lorsqu'il forge sa machette, Rambo réalise de quel métal il est fait, et ses compagnons d'arme deviennent des mercenaires "nouveaux convertis" par la foi que leur apporte Rambo en l'humanité. Autre bonne note d'intention : John Rambo souligne bien le paradoxe de la violence (qui n'est jamais gratuite, mais toujours sale), où l'idéalisme des humanitaires est tout aussi nécessaire que le réalisme des commandos.

Bref, de la même manière que son Rocky, Stallone parvient à redonner un sens à son Rambo, visant à montrer en quoi un tel personnage trouve sa place à notre époque, mais aussi qu'il en a encore dans le bide, donnant lieu à l'un des grands films d'action sans concession de ces dernières années. Mais si la courte durée du film ne laisse presque aucun temps mort à l'action, il est dommage aussi que cette mythologie se clot si rapidement sans en développer davantage les intentions qui tiennent ici en une ligne.

Stallone déballe ses tripes à travers ce dernier baroud d'honneur peut-être un peu trop court, mais bien intense et plus subtil qu'à première vue.

[Heatmann]

top 5 sly pour moi celui la , limite meme top 3 juste parfait , aussi bien fond que forme que sakakouille

[Dunandan]

Shaolin contre ninja, Liu Chia-Liang (1978)

Avec ce film, Liu Chia-Liang s'affirme comme mon réalisateur SB préféré. Pure comédie d'action légère dans la lignée de la 36ème chambre de Shaolin, il se distingue avant tout par sa grande diversité. Cela commence par une introduction qui met bien en valeur deux traditions d'arts-martiaux à travers le mariage, selon le sexe et l'origine, en reprenant les stéréotypes en vigueur mais exposés de manière efficace (le karaté représenterait la force et l'efficacité, et le kung-fu la souplesse et la vertu) : un véritable catalogue de techniques et de styles se déploie alors à partir de leurs différends, avec une épouse vraiment vénère qui prend toute la maison comme son terrain d'entraînement.

Puis dans une seconde partie, le personnage principal (Gordon Liu, tout jeune avec des cheveux) se met à dos tout le Japon martial. Encore une fois, le réalisateur évite la redondance des combats (tous intéressants en eux-mêmes avec des armes/techniques différentes, chorégraphiés par l'un des meilleurs de l'époque) en cassant le concept (quelle est la meilleure arme à utiliser contre telle autre ?), soit par les différentes personnalités des maîtres japonais (qui ont tous des tronches parfaitement identifiables), soit en passant par l'apprentissage du fameux art martial de l'homme ivre. Sans oublier un sens de l'annonce remarquable qui donne envie d'en voir plus. Ainsi le rythme ne faiblit presque jamais, jusqu'à un climax de qualité où l'on assiste à une belle démonstration de l'art du ninja.

Pour terminer, les effets comiques fonctionnent bien sans jamais tomber dans le ridicule (avec un petit soupçon de grivoiserie bien sentie ...), et les défis se métamorphosent en belle leçon de tolérance et de respect entre les deux pays.

[angel.heart]

Ouais, très bon celui-la.

Un de mes Liu Chia-Liang préférés.

[Dunandan]

Revu MI4. Petit dégraissage de la critique mais la note ne change pas (8/10).

[Dunandan]

Killer Elite, Gary McKendry (2011)

Une bonne petite surprise. Inspiré de faits réels, le script est plutôt dense en dépit de quelques clichés éculés, et prend pied dans le conflit ayant impliqué les forces britanniques durant la guerre du Dhofar. La tonalité est sérieuse, non manichéenne, et sans aucune morale à deux sous, avec des zones grises de chaque côté.

Statham endosse son rôle habituel d'un mec qui veut arrêter son job du SAS britannique après avoir eu trop de sang sur les mains. Mais rappelé à l'action par son ancien mentor (Robert de Niro qui trouve enfin un petit rôle à sa mesure, à l'aise comme agent expérimenté et paternaliste) qui est kidnappé par un sheikh revanchard, il se retrouve pris en étau entre ce dernier et ses cibles désignées ex-SAS, donnant lieu à un petit jeu de manipulation/trahison. Une petite romance vient se rajouter pour appuyer ce choix de changer de vie, et histoire de rappeler que c'est quand même un bon gars en dépit de son bodycount impressionnant, mais sans trop plomber le rythme.

Plus proche du thriller à l'ancienne à la manière de Spy Game, dont il reprend d'ailleurs l'esthétique vieillie des années 80, les scènes d'action ne sont pas oubliées pour autant avec exécutions déguisées en accident (leitmotiv de la moitié du film), courses-poursuite, et gun/free fights badass, impliquant notamment Clive Owen déboîtant bien en ancien agent du SAS, qui est du bon côté mais n'est pas tout rose non plus. Le reste du casting est bon et a méchamment la classe (même Dominique Purcell, très mauvais ailleurs).

Bref, loin d'inventer la poudre, ce film a au moins le mérite de ne jamais tromper sur la marchandise en offrant un scénario bien calibré mais jamais simpliste, de l'action jouissive, et des acteurs impliqués.

[Dunandan]

Symbol : 7.5 => 8/10

Revu avec ma femme, elle était sceptique au début, puis elle a bien apprécié. Et moi j'ai vu/confirmé de nouvelles choses qui me fait légèrement augmenter mon appréciation.

[Dunandan]

Braquage à l'anglaise, Roger Donaldson (2008)

Cela fait bizarre de voir Statham sobre, sans distribuer de tatanes comme il le fait si bien d'habitude. Ici on se retrouve dans un film de cambriolage plutôt classique de facture dans la première moitié (préparation et casse), avec un petit plus pour les communications qui sont placées sous écoute, ce qui apporte un peu de suspens. La seconde partie casse un peu le concept pour lorgner avec un jeu du manipulé/manipulant, à partir du contenu des coffres qui offre des moyens de pression contre de sacrées ordures, avec qui ils doivent intelligemment traiter pour s'en sortir vivants et en seul morceau (MI5 et 6, un extrémiste black, un roi du porno ...).

La licence "basée sur des faits réels" apporte une véritable crédibilité au récit. Je pense non seulement à la reconstitution de l'époque qui est bien foutue, et aussi aux moeurs ouvertes de l'époque, qui justifient la facilité avec laquelle les gros poissons se font chanter. Il s'agit également d'un véritable film de personnages où chacun est bien caractérisé (l'agent du MI6 si british, la séductrice manipulatrice, le Malcom X maléfique ...), à la cool façon Ocean's eleven (à l'anglaise), mais ça tourne au règlement de comptes par la suite. Les relations d'amitié ressortent assez bien du groupe, et cela fait plaisir de voir ces petits truands prendre de l'importance et faire front à ce nid de crabes.

Cependant, même si je n'ai rien de sérieux à reprocher à ce Statham bien efficace et sans prétention, je pense que je vais préférer revoir ses films de tananes, qui sont plus bordeline et jouissifs. En effet, malgré quelques séquences (notamment l'intro très sexy et la scène de torture), je trouve l'ensemble quand même assez sage, que ce soit dans la forme académique ou dans l'exposition du fond qui recycle de l'ancien sans trop sortir de l'ordinaire, bien que je reconnaisse cette qualité d'aller droit à l'essentiel. En outre, c'est chouette de voir un Statham qui élève son niveau de jeu, plus nuancé et sobre que jamais, sans jouer de la punchline ou lever la patte.

Bon petit film de casse avec tous les ingrédients du genre et plus si affinités, mais un peu trop classique pour surprendre et marquer réellement l'esprit.