Casino Royale de Martin Campbell
Synopsis: Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu. Alors que Bond et Vesper s'efforcent d'échapper aux tentatives d'assassinat du Chiffre et de ses hommes, d'autres sentiments surgissent entre eux, ce qui ne fera que les rendre plus vulnérables...Un film de James Bond, c'est un genre à lui tout seul. 21 opus qui en font sans doute l'une des plus inépuisables saga au cinéma. Et pourtant voilà, autant certaines personnes vouent un culte au personnage, autant moi je l'abhore. C'est pas faute pourtant de ne pas connaitre le personnage, puisque j'ai vu la plupart des films de la série. Le personnage, je dirais même le genre a vieilli. Si les plus anciens épisodes tiennent plus de Austin Powers qu'autre chose, les derniers épisodes peinent également à s'imposer, tant le personnage est en total décalage avec ce qu'il se fait aujourd'hui. 2 essais, voilà ce qu'il a fallu à Martin Campbell pour faire revivre le personnage. Si avec Goldeneye, un semblant de renouveau est apparu, c'est avec ce Casino Royale que le personnage fera son véritable come back. Comme une bonne et heureuse nouvelle n'arrive jamais seule, le film se présente comme le 1er opus d'une nouvelle ère James Bond, résolumment plus moderne. C'est donc l'idéal pour repartir avec le personnage sur de nouvelles bases, bien plus solides. Alors bien sûr, ce come back ne fait pas l'unanimité. Mais quel film peut se vanter de réellement plaire à tout le monde ? A l'heure où le film d'espionnage a connu un souffle nouveau et plus réaliste avec le personnage de Jason Bourne, il était temps de repenser James Bond. Fini le personnage glamour, sex symbol en puissance et tombeur de ses dames. Le nouveau James Bond est , nerveux, brutal, en somme plus bestial qu'auparavant. D'ailleurs, pour celà, le personnage en oublie presque son indémodable smoking, et faut bien l'avouer, pour les scènes d'action, c'est vraiment pas plus mal !
A nouveau Bond, nouvel acteur. S'il est un acteur que j'aurais aimé voir dans ce rôle, c'est bien Hugh Jackman. Malheureusement, le sort en a décidé autrement, et c'est donc Daniel Craig qui s'y colle, et celà, à la surprise générale. L'acteur, décrié depuis le départ, incarne pourtant le renouveau espéré. Blond aux yeux bleux, le contraste avec ses prédécesseurs est étonnant. Bon, le choix est étonnant pour des considérations physique tout d'abord. James Bond n'est plus un beau gosse (quoi que ses yeux...je suis jalou). Et c'est de là que l'acteur tire tout son charisme. Il a une vrai gueule, et je serais tenté de le comparer à un héros de BD. Une bonne gueule cassée, une machoire carrée, une charure impressionnante. Le nouveau James Bond c'est donc ça, un personnage brut de décoffrage. Alors l'acteur impreigne l'écran dès le départ. Après vision du film, point de regret, le choix a été judicieux et s'avère gagnant. Doté d'un humour pince sans rire, James Bond se montre piquant, incisif, et ce qui surprends, c'est que ce bulldozer au coeur de pierre fait preuve d'une sensibilité parfois insoupçonnée. Aidé en celà par une James Bond girl toute aussi différente des autres, le couple se montre simplement touchant. Soyons honnette, Eva Green tient plus de la femme enfant que de la femme fatale. C'est là l'atout du film: une sensibilité inespérée dans le genre. Elle permet au héros de montrer une facette plus humaine, plus sensible donc. Un James Bond atypique donc, bourré de défauts (impatient, arrogant) qui n'est plus le super héros qu'il était auparavant (voir l'incroyable et douloureuse scène de torture). Ainsi, il se fera piégé doublé, et se montrera souvent impuissant face aux évènements. Ce nouveau James Bond est donc plus humain, avec les conséquences que ça emporte. Le film regorge donc de scènes touchantes, la fin par exemple, mais aussi cette incroyable scène de la douche, tout en subtilité.
Qu'en est-il du reste du film ? Les scènes d'action sont rendement menées, l'action est donc sèche, brutale. Bien sûr, le film accuse une baisse de rythme dommageable en milieu de métrage (la scène de poker est un peu longue, et je pense encore plus pour les néophytes). Le film se rattrapera avec une dernière scène d'action époustouflante. Alors question mise en scène, c'est sûr qu'on peut trouver mieux, mais il tient la dragée haute aux précédents James Bond. Le film se paie le luxe de se montrer moins exagéré que les précédents volets, et en celà, s'en avoir le même impact bien sûr, se rapproche plus d'un Jason Bourne.
Le film fait donc table raz du passé, et le contraste avec la série s'apprécie sur de nombreux points: exit les gadgets, exit les personnages bien connus de la série (miss Moneypenny, Q - décédé ou bien son remplaçant R). Seule M, incarnée par Judi Dench est encore de la partie. En outre, le scénario fait profil bas, et évite l'éternel cliché du méchant qui veut détruire le monde. Cette fois ci, les ambitions de ce dernier sont réduites à une échelle plus réalise. Les James Bond se démarquent également en générale par une intro explosive. Ce ne sera pas le cas ici, avec un début sobre, en noir et blanc qui plus est, une scène de bagarre à l'état brut, et un personnage qui s'impose dès le départ par son charisme grâce à d'excellentes répliques. Le générique marque également un revirement, exit donc les voix féminines , c'est désormais la voix rauque de Chris Cornell qui imposera le ton du film. Pendant qu'on parle de la musique, le thème de Bond se fait discret tout au long du film, et c'est un magnifique thème principal qui fera son apparition. C'est simple, c'est la 1ère fois qu'un thème de Bond (autre que celui que l'on connait tous) me marque autant.
Bon, pour terminer, un petit mot sur les choses qui fâchent. Le Chiffre, le méchant du film, manque un petit peu de charisme. Certains raccourcis scénaristiques sont malvenus, même si on peut faire l'impasse dessus. Ensuite, il y a cette partie de poker un peu trop longue, mais je vais éviter de me répéter.
La sublime Eva Green, d'autant plus belle au naturel.Non content d'être le meilleur James Bond à ce jour, le film pose les bases d'une nouvelle série, et c'est également l'un de mes plus gros coup de coeur de 2006. Ni plus ni moins.
9,5/10
Et je sais que mon avis n'est pas partagé par tout le monde, mais j'assume pleinement mon amour pour cet excellent film !