Modérateur: Moviewar
4 supporters du PSG parmi les 47 interpellés
Alors que 12 casseurs passeront cet après-midi devant le tribunal en comparution immédiate, Christophe Crépin du Syndicat UNSA Police a apporté quelques précisions relatives aux interpellations sur le plateau de nos collègues d’Yvelines Première. D’après le policier, il y a eu 47 personnes placées en garde à vue lundi soir suite aux incidents qui ont émaillé la fête du titre de champion de France du PSG au Trocadéro. Parmi ces 47 interpellés, 43 sont déjà bien connus des services de police en tant que "professionnels de la casse" . Les 4 derniers sont identifiés comme étant des supporters du Paris Saint-Germain.
« C’est du 50/50 »
Sur son bureau du Camp des Loges est posée une photo de Nick Broad, son ami, le nutritionniste et « performance manager ›› du PSG, décédé dans un accident de voiture en janvier. Cet événement restera comme le souvenir le plus douloureux de la première saison pleine de Carlo Ancelotti en France, si riche en émotions. Et peut-être la dernière, si la réunion prévue demain avec Nasser al-Khelaïfi, le président du club, ne lui apporte pas les bonnes réponses. Mais, pour l'instant, l'entraîneur italien, sous contrat jusqu'en 2014 et sensible aux témoignages de sympathie dont il est l'objet, n'exclut rien.
« Qu’avez-vous ressenti, lundi soir, lorsque la fête du titre a été gâchée par des casseurs sur la place du Trocadéro?
C'est une déception pour moi, sur tout par rapport à toutes les personnes qui aiment le PSG. Sur le moment, nous n'avons pas compris, parce qu'il y avait beaucoup de confusion. Nous sommes restés sur place dix minutes. Nous avons compris les problèmes une fois de retour au Parc des Princes. Je n'avais jamais connu ça.
N'est-ce pas l'épilogue d'une saison usante ?
La saison a été fatigante, très fatigante. Quand tu as une équipe déjà en place, organisée, comme ça m'est arrivé à Milan et à Chelsea, c'est plus facile. Là, il fallait construire avec de nouveaux joueurs, un nouveau projet, il fallait changer la mentalité des joueurs. Beaucoup d'entre eux n'avaient pas l'habitude du haut niveau.
Le vestiaire a-t-il été difficile à gérer entre Français et étrangers ?
Au début, oui. Nous avons rencontré des problèmes de relations. On avait aussi vingt-neuf joueurs à gérer, c'était beaucoup. Parce qu'il y a toujours des joueurs mécontents de ne pas jouer. Les entraînements sont plus difficiles, il n'y a pas une bonne ambiance et une bonne intensité. Après janvier, des joueurs sont partis (1) et les choses se sont améliorées. Je pense aussi que ceux qui sont restés ont vraiment pris leurs responsabilités à ce moment-là. Il y a aussi eu ce moment avec Ibra, qui a compté. À la mi-temps de PSG-Troyes (4-0, le 24 novembre), il était énervé dans le vestiaire (2). Il a parlé aux joueurs et, après, les choses se sont améliorées. Je parle souvent de Paul (Clement, son premier adjoint), mais Claude (Makélélé, le deuxième ad joint) a été fantastique. Il a été une belle surprise. Il a beaucoup de charisme et il m'a aidé dans la relation avec les joueurs français.
Après l'élimination contre Barcelone en Ligue des champions (2-2, 1-1, en quarts de finale), votre équipe n'a-t-elle pas accusé le coup?
Non. Ces deux matches nous ont, au contraire, donné encore plus confiance. L'équipe ne s'est pas montrée trop déçue par l'élimination. D'ailleurs, c'est peut-être la raison pour laquelle on a été éliminés. Avec une mentalité différente, on aurait pu passer.
Et vous, avez-vous été très déçu?
Oui, surtout après l'aller (2-2, le 2 avril). Notre retour au Camp Nou était parfait. Nous avons tout donné. Avant le match, tout le monde disait que Barcelone était favori et que Paris n'avait rien à perdre. Mais non, on avait à perdre la qualification! Barcelone était dans un moment où on pouvait les battre. J'éprouve donc des regrets. Même si ma grande satisfaction de la saison, c'est la gestion que l'on a eue du match retour.
En Championnat, avez-vous douté, par moments, de la capacité du PSG à être champion ?
Jamais. Nous avons connu beaucoup de problèmes et commencé par trois nuls. Mais j'ai toujours eu à l'esprit que cette équipe était individuellement la meilleure. C'était donc le problème de l'entraîneur (il rit). Peut-être ai-je parfois commis des erreurs. Par exemple, lorsque j'ai laissé Blaise (Matuidi) sur le banc pour le premier match (contre Lorient, 2-2, le 11 août). Mais les joueurs ont aussi fait des erreurs dans leur comportement. Ils n'ont pas toujours été très disciplinés. Il fallait aussi en passer par là pour améliorer l'équipe.
Les parcours en Coupe de France et en Coupe de la Ligue (éliminations en quarts de finale) sont-elles de vraies déceptions?
L'événement le plus brutal pour moi a été la défaite contre l'Évian-TG (1-1, 1-4 aux t.a.b., le 17 avril en Coupe de France). Je peux comprendre les défaites contre Rennes (1-2, le 17 novembre, 13° j.) ou Nice (1-2, le 1er décembre). Il y avait des problèmes de relations entre joueurs, le jeu n'était pas clair mais face à l'ETG, c'était uniquement un problème d'attitude. Et ce n'est pas possible de perdre la Coupe comme ça. J'ai eu honte. Je l'ai dit au groupe. J'étais tellement énervé à la fin que j'ai donné un coup dans une valise qui a atterri sur la tête d'lbra (il rit).
Réfléchissez-vous au prochain recrutement du PSG?
On n'en a pas encore parlé. On a eu beaucoup de choses à faire jusqu'à présent. Mais l'épine dorsale est constituée. L'équipe est déjà compétitive. Il faut seulement la renforcer un petit peu.
Certains joueurs pourraient demander à partir, à l'image de Jérémy Ménez, buteur à Lyon (1-0, dimanche). Que pensez- vous de lui?
Ce que tout le monde pense de lui. Grand talent mais irrégulier.
Énervant par moments ?
Quelquefois énervant (il sourit). Jérémy doit comprendre que, pour montrer ses qualités, il doit être plus régulier.
Ménez et Mamadou Sakho sont suivis par Monaco. Si vous êtes entraîneur du PSG la saison prochaine, les laisserez-vous partir chez un rival potentiel ?
Non. Pas à Monaco. Ce sont deux jeunes joueurs et ces jeunes font partie du futur du PSG, comme Verratti. Ils sont intransférables.
Vous vous projetez déjà sur la saison prochaine, donc...
(Il sourit.) C'est bien, non ?
À Lyon, Ibra vous a quasiment fait une déclaration d'amour.
Qu'a-t-il dit?
Il a dit: « J'espère qu'il va rester. C'est un très bon entraîneur. Il m'a donné la tranquillité dont j'avais besoin au cours d'une saison qui n'aura été facile pour personne.»
(Il sourit.) Juste après le match de Lyon, je lui ai dit: « C'est le moment où tu dois me remercier parce que je t'ai fait gagner le Championnat. » Il m'a répondu : « Avec plaisir! » (Il éclate de rire.) Ibra a été la clé de cette saison, pas seulement pour les buts qu'il a marqués mais aussi pour la manière dont il a transformé ses partenaires en compétiteurs. Il a parfois pu se montrer brutal sur la forme mais les joueurs aiment Ibra. Aujourd'hui, parmi les joueurs qui peuvent faire la différence à eux seuls, il y a Cristiano Ronaldo, Messi et Ibra. Aucun autre.
Entraînerez-vous Ronaldo la saison prochaine?
(II se marre.) Je ne sais pas...
Serez-vous toujours l'entraîneur du PSG la saison prochaine ?
Je n'ai pas encore parlé avec le club. Nous allons avoir un rendez-vous vendredi (demain) et après on verra.
Mais avez-vous envie de continuer ?
Oui, j'ai envie, mais s'il ya la possibilité de continuer. Je vois, ces derniers jours, que tout le monde veut que je reste. Cela compte, c'est normal. La chose la plus importante est de travailler dans une ambiance où vous sentez que vous avez la confiance.
En Espagne, tout le monde est convaincu que vous allez signer au Real Madrid.
Tout le monde connaît ma situation: j'ai un contrat avec le PSG. Si je veux quitter le club, je dois parler avec le club. Je suis correct, je l'ai toujours été. Quand Chelsea m'avait contacté, une première fois, alors que j'étais entraîneur de l'AC Milan (en 2007-2008), j'ai d'abord parlé avec mes dirigeants. Ils m'avaient dit : « Non, tu ne peux pas partir » Je suis resté. Puis, l'année d'après, j'ai eu une autre proposition de Chelsea, j'en ai parlé au club et là, il m'a dit : « O.K., tu peux partir.»
Si Nasser al-Khelaïfi vous dit que vous ne pouvez pas partir...
Il s'est passé des choses au cours de la saison que je veux clarifier, des moments difficiles après la défaite contre Rennes, puis celle contre Nice... Après, je prendrai la décision.
Pensez-vous que si vous n'aviez pas battu Porto (2-1, le 4 décembre), en Ligue des champions, vous auriez été limogé ?
Non, je ne pense pas. Parce que je suis venu ici pour un projet. .. (II s'interrompt.) En fait, je veux comprendre : je suis venu ici pour un projet ou pour un résultat ? C'est la question. Si on a gagné, c'est parce qu'on s'est montrés habiles dans la gestion des moments difficiles. Tout le monde les a bien gérés. Je les ai bien gérés, je suis resté calme, tranquille. Les joueurs aussi. Ils ont su prendre leurs responsabilités. Et le club également. Leonardo et Nasser ont été très proches de l'équipe et de l'entraîneur dans les moments difficiles.
Vous nous dites que vous êtes venu à Paris pour un projet. Cela fait un an et demi que vous êtes ici. Un projet peut-il ne durer qu'un an et demi?
Ça, c'est difficile (il rigole). Je pense que la première étape était bonne car l'objectif était de gagner le Championnat et d'être compétitif en Ligue des champions. La prochaine étape est de gagner la Ligue des champions.
Mais dans combien de temps?
Je pense que personne ne peut programmer une victoire en Ligue des champions. Le projet est d'être compétitif en Ligue des champions...
Vous êtes donc partagé entre l'envie de rester à Paris si les conditions pour que vous restiez sont réunies mais vous êtes aussi séduit par l'idée de rejoindre le Real Madrid.
(Il coupe.) Je n'ai rencontré personne du Real, ni le directeur sportif (Jose Angel Sanchez) ni le président (Florentino Pérez). Mais vous parlez d'Espagne, d'Espagne, d'Espagne... Pourquoi ? (Malicieux.) Pourquoi pas l'Italie?
Parce que vous êtes trop cher.
Mais personne ne sait ce que je gagne ici. Je gagne moins à Paris qu'en Angleterre.
Vous plaisez-vous à Paris?
Pour moi, le plus important est d'avoir de bonnes relations, ici, au Camp des Loges, avec les joueurs, le personnel, les kinés, le magasinier, tout le monde... Je peux dire qu'ici, je suis comme à la maison.
Avez-vous déjà confié à Nasser al-Khelaïfi ou Leonardo que votre décision était prise?
Jamais. Je n'ai pas encore parlé avec le club.
Est-il vrai qu'Alex Ferguson vous a proposé le poste de manager à Manchester United?
(II se marre.) Non, ça c'est une boutade... J'ai parlé avec Ferguson mais pour organiser une réunion d'entraîneurs qui aura lieu le 24 mai, avant la finale de la Ligue des champions. Alex Ferguson va devenir le directeur du Forum des entraîneurs des clubs d'élite européens, qui a lieu une fois par an à Genève. Je ne comprends pas ces rumeurs, je ne comprends pas que quelqu'un puisse penser que Ferguson m'a appelé pour devenir manager de MU...
On insiste : voulez-vous rester à Paris?
Je veux d'abord parler avec le club et comprendre ce qui s'est passé cette saison et ce qui va se passer à l'avenir. Ce n'est pas une question d'avoir plus de pouvoirs. Mon travail consiste à bien préparer l'équipe sur le terrain. Je ne veux pas autre chose parce que la confiance avec Leonardo est fantastique.
Serez-vous le 27 juillet à Göteborg (3)?
(Il se marre.) Peut-être...
Est-ce qu'il y a une possibilité pour que vous restiez?
Bien sûr ! Aujourd'hui, c'est du 50/50. Je me suis bien intégré ici et je ne suis pas une personne qui aime changer. J'ai été déçu quand j'ai quitté Chelsea (en 201 1). Et si je pars de Paris, il y aura forcément un peu de tristesse, c'est normal. En attendant, je veux tout clarifier.
Mais « clarifier », cela signifie quoi?
Cela concerne tout ce qui s'est passé dans la saison. Il s'est passé beaucoup de choses, des belles et des moins belles. Maintenant, si je veux parler avec Nasser vendredi, je ne peux pas tout dire sinon il n'y aura pas de surprise. Demain, il va lire L'Équipe... (Il rigole.)
Peut-on imaginer que la discussion se passe bien et que vous prolongiez votre contrat ?
Je ne veux pas parler de contrat, j'en ai déjà un. On a le temps pour ça. Ce n'est pas une question d'argent.
Si Nasser vous donne les bonnes réponses, vous...
(Il coupe.) Je peux donner une bonne réponse. »
ALEXANDRE CHAMORET et DAMIEN DEGORRE
(1) Sept joueurs: Néné, Hoarau, Luyindula ont quitté le club ; Mohamed Sissoko, Bodmer, Lugano et Rabiot ont été prêtés.
(2) À la mi-temps, à 1-0 pour le PSG, Ibra avait lancé à ses coéquipiers : « Même mes fils jouent mieux que vous.»
(3) Le PSG affronte le Real Madrid en match amical.
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