[oso] Mes critiques en 2013

[osorojo]

TU m'étonnes que les nouveaux désertent

zen, don't worry, ce n'est pas ce que tu crois. Mais fais gaffe aux PM de Mark quand même, on sait jamais

[osorojo]

LES 18 ARMES LÉGENDAIRES DU KUNG FU

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Liu Chia LIang (1982) | 6/10
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Un petit shaw brothers sympathique mais dont on pouvait espérer plus au vu du réal. Si l'ensemble est très enthousiasmant niveau fight, on y sent en effet une réelle maîtrise des différents protagonistes, et la dernière demie heure du film est monstrueuse, on se laisse par contre un peu rattraper par l'ennui en milieu de bobine, lors d'un passage qui se veut un peu plus comique, et l'est, mais tire un peu trop en longueur. Couplé à une phase d'exposition un peu laborieuse, ça donne un film assez mou dans sa première moitié. C'est dommage, parce que quand ça sort la tatane, ça le fait sèchement pour imposer ce respect inné dont on aime se sentir envahi. Ce respect, on l'a clairement pour Liu Chia Lang qui nous gratifie d'une démo martiale impressionnante en fin de film. On finit la séance sur les rotules, tant ça tatane à tout va lors de duels énervés bien percutants.

Le petit plus sympa du film est cette revue complète des armes de Shaolin. D'un point de vue purement martial, c'est passionnant de voir les combattants les utiliser, du coup on se laisse charmer par ce côté démonstration pour les nuls. Surtout que c'est fait avec panache et fougue, de quoi satisfaire les plus exigeants en matière de démembrements généreux. La petite mythologie autour de la secte des boxeurs est également sympa et donne lieu à des passages satiriques cinglants.

Un SB un peu pantouflard qui se démarque toutefois assez nettement de certains titres de la collection par ses combats de haut niveau, suffisamment en tout cas pour qu'on s'en rappelle après visionnage. Dommage que l'histoire ne soit pas un peu plus épurée et se laisse aller dans des digressions un peu too much.

[Moviewar]

ZERO DARK THIRTY

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Kathryn Bigelow (2012) | 7/10
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Avec Zero dark thirty, la réalisatrice de Point Break s'attaque à un sujet délicat, difficile à appréhender quand on n'en a que les notions générales dont tout le monde est plus ou moins pourvu. Son cours de 2h40 sur le terrorisme est à mon sens emprunt des écueils propres à ce genre d'exercice, entre point de vue forcément un peu subjectif et envie de coller à la réalité qui par moment cingle comme une tentative de nous la jouer à l'envers. Certains séquences semblent ainsi complètement hors du temps, beaucoup trop destinées à impliquer émotionnellement le spectateur vers un final connu d'avance, pour lui donner cette saveur vengeresse qui est à l'origine de cet événement marquant de la lutte quotidien que se livrent les Etats Unis et Al Qaïda.

Je ne pointe bien entendu pas du doigt la volonté de Bigelow de faire du terrorisme une horreur absolue, mais plutôt de s'autoriser certains passages qui me semblent un peu trop orientés. Je pense notamment à cet attentat en pleine base militaire contrôlée par les États Unis, où l'on voit l'une des grandes responsables de la CIA attendre un présumé terroriste ayant retourné sa veste comme une gamine attend le clown qui doit la faire rire à son anniversaire. Le déroulement de la séquence plombe tout la première partie en dénotant complètement avec la tonalité hyper réaliste qui était de mise jusque là. Alors certes, ce passage est également le tournant du film, et Bigelow le souhaitait certainement marquant, mais comme il implique également l'un des seuls personnages pour lequel on avait un peu de sympathie, j'ai trouvé l'intention un peu trop maligne pour que j'y adhère.

Cela étant dit, outre ce passage, Bigelow impressionne en souhaitant coller au plus près à la réalité. La dernière séquence du film est en ce sens d'un réalisme à saluer malgré son côté terrifiant. Il se fait un écho à tous les attentats dont est parsemé le film, terriblement immersif et d'un impact rageur qui nous scotche à notre siège à chaque détonation.

Un sentiment mitigé m'envahit donc en fin de séance. Je suis à la fois admiratif devant l'ambition du film mais également complètement sur la retenue quant à ce traitement unilatéral et presque désincarné d'humanité. La réalisatrice fait de son lead une machine sans émotion qui n'est pas toujours très bien servie, de mon point de vue, par une Jessica Chastain encore trop jeune pour ce genre de rôle. J'ai eu un peu de mal avec sa partition pendant la première heure du film. Première heure qui m'a semblé également un poil longue et trop littérale.

Zero Dark Thirty est donc pour moi une oeuvre difficile à appréhender, que je trouve aussi efficace et engagée que parfois maladroite et trop précipitée, pourvue d'un rythme qui ne trouve jamais son tempo. Pour preuve, même si je suis sorti du film assez convaincu après avoir passé un moment agréable, pas certain que j'aie envie de le revoir dans un futur plus ou moins proche.

[osorojo]

LA MANTE RELIGIEUSE

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Liu Chia Liang (1978) | 6.5/10
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Avec la mante religieuse, Liu Chia Liang livre un film énergique dont la part belle est faite aux combats. Ces derniers, même s'ils prennent place après une première partie un peu avare en bastons, sont généreux et très inventifs. Comme dans Les 18 armes légendaires du Kung-fu, Chia Liang varie les techniques et les combattants pour ne pas se laisser enfermer dans un pied poing qui pourrait être lassant. C'est une nouvelle fois bien vu, d'un point de vue martial, difficile de ne pas se sentir comblé par autant de tatane. On a même le droit à une petite séquence d'entraînement très originale qui inspirera le titre du film et la technique de main du protagoniste. C'est rafraîchissant et amusant, l'apanage d'un bon SB.

On pourra par contre reprocher au film son manque d'ambition en matière de narration. Le réalisateur se débarasse rapidement de sa trame principale, allant même jusqu'à la bâcher lors d'une dernière scène aussi brutale que malvenue, complètement en dehors du film, se voulant être un twist surprenant, elle ne nous arrache qu'un soupir de déception. Elle fait écho à un revirement de situation inattendu qui va conditionner l'entraînement du héro. Et même si cette séquence est très réussie formellement, elle pêche aussi cruellement d'un manque d'écriture. On a l'impression qu'elle dure 5 minutes à l'écran et dans l'histoire, du coup on a un peu de mal à croire à la transformation de ce pratiquant amateur des arts martiaux en maître redoutable.

M'enfin, vu le déchaînement qui s'en suit, on pardonne à Chia Liang de s'être focalisé sur les fights plutôt que son histoire. Même si on ne peut que regretter que les deux ne soient pas au menu, ce qui aurait donné un film d'un autre calibre. En l'état La mante religieuse est tout de même un divertissement savoureux, à déguster avec appétit par tous les amateurs des SB énervés.

[angel.heart]

Je suis à peu près d'accord avec toi sur 18 armes légendaires mais alors La mante religieuse je le kiffe bien celui-la. Minimum 7,5 en ce qui me concerne.

[pabelbaba]

Pourtant La Mante Religieuse c'est une longue intro pas folichonne et un final avec David Chiang qui se fighte à main nue alors que c'est loin d'être sa spécialité. De mon côté la note tournait plutôt aux alentours de 5.

[Jed Trigado]

Je mets du côté de Pabel, j'ai le souvenir d'un truc en huis-clos assez chiant pendant une bonne partie du film et avec peu de kung-fu.

[osorojo]

Ben ouais, même si les stomb sont sympas, je me trouve même presque généreux là en note ^^

[osorojo]

UNE VIERGE CHEZ LES MORTS VIVANTS

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Jess Franco (1971) | 6/10
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Oeuvre déroutante qui oscille entre beauté visuelle, créativité et parfois malheureusement ridicule. Mais si certains passages assez gratinés font faussement sourire, l'ensemble est tout de même suffisamment troublant et inspiré pour que l'on suive avec sympathie les 75 minutes du film. On se laisse en effet troubler par la façon dont Jess Franco parvient à mettre en valeur les jolies courbes de ses actrices pour construire son interprétation d'une nouvelle à laquelle il insuffle une bonne dose de poésie.

Film atypique, aux qualités aussi évidentes que ses points noirs l'empêchent de prendre de l'ampleur. Difficile en effet de complètement s'impliquer quand certains passages vous sortent totalement de l'histoire par leur côté théâtral presque absurde alors qu'ils se veulent sérieux. Néanmoins, c'est toujours fait avec conviction et tendresse. Si l'image se veut parfois un peu choquante, elle ne verse jamais dans la provocation gratuite et garde un côté presque innocent et même humoristique par moment, ce qui permet au film de ne pas tomber dans le graveleux.

Une vierge chez les morts vivants n'est certes pas un grand film, mais il est, selon moi, suffisamment personnel et inspiré pour qu'on le suive avec respect et tendresse. A l'image de ce final peut être un peu maladroit, mais emprunt d'une poésie qui le rend touchant malgré son apparente naïveté.

[angel.heart]

Tiens c'est marrant, j'ai toujours fait l'impasse sur celui-la mais hier j'ai failli me le prendre.

M'enfin Jess Franco j'ai vraiment du mal avec son cinoche. Sur la quinzaine de films que j'ai vu il doit y en avoir que 1 auquel je mets la moyenne.

Mais je tenterais quand-même...

[osorojo]

Je me demande si ce n'est pas le premier film que je vois de lui ^^

Mais ouais, c'est spé, même celui là, je peux comprendre qu'on rejette totalement ^^ Je pense que je vais essayer d'en mater d'autres, voir si ça peut continuer à me plaire ou pas

[Alegas]

THE FUCKING ULTRA BORING GRANDMASTERS OF VOID

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Wong Kar Wei (2013) | 4/10
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Je connais assez peu le cinoche de Wong Kar Wei, mais j'aime ce que j'en ai vu. En général il y manie à merveille ce sens de l'esthétisme que je lui avais associé avec de beaux moments de romantismes, aussi graphiques que touchants. Je me souviens par exemple avec tendresse des très jolis Chungking express ou In the mood for love qui sont des films que je conseillerai sans problème à mon entourage. J'allais donc découvrir The Grandmaster avec enthousiasme, voir ce génie de l'image s'approprier le monde des arts martiaux étant très prometteur. J'ai vite déchanté devant ce qui m'a fait l'effet d'être l'aveu d'impuissance d'un homme emprisonné dans on style, complètement dépourvu du recul nécessaire à l'appropriation d'un genre populaire comme le Kung Fu Pian. Tout au long de la séance, j'ai eu cette désagréable sensation d'assister à la déconstruction de tout ce qui fait le panache de ce genre bien particulier, à savoir un rythme frénétique et un contexte simple qui permet d'enchaîner les combats. Ici rien de tout cela, quelques rares combats rappellent certes l'exercice de style, brillamment même lorsque la virtuosité formelle de WKW s'y associe. Dommage que le bonhomme complexifie exagérément tout le reste. De là à penser qu'il prend le genre de haut, en transposant dans un monde maniéré ses mécaniques les plus simples, il n'y a qu'un pas.

Toute sa fausse trame narrative le crie haut et fort. Longue, longue, longue et faussement complexe, c'est un calvaire que j'ai subi pour arriver péniblement jusqu'au générique de fin. Je suis sorti de la salle passablement blasé par ce gâchis complet. Ce n'est pas compliqué, The grandmaster n'est qu'une juxtaposition de séquences qui fonctionneraient individuellement dans le cadre d'une mini série esthétisée à outrance sur les arts martiaux chinois (enfin quelques maîtres les représentant, faut pas trop en demander non plus). Le problème, c'est que mises bout à bout, elles ne trouvent aucune cohérence. Comme si WKW s'était laissé aller à filmer au gré de ses envies, en oubliant son script sur sa table de chevet. Script qu'il n'a probablement jamais lu au vu des différents moyens du pauvre qu'il utilise pour maintenir un semblant d'histoire. Sa solution, compenser, toutes les 5 minutes, sa narration bancale par des cartons resituant le contexte. C'est sympa de sa part, parce qu'au bout d'une demie heure à peine, on est paumé. Les années sont censées passer, mais les acteurs ne changent pas. Les lieux sont censés être différents, mais ils sont tous esthétisés à outrance de la même façon, à coup d'images saturées dégoulinantes et de CGI cradasses qui anéantissent tout espoir d'une quelconque authenticité. Le duel ultime en est l'exemple parfait. Quelle idée fantasque de le faire prendre place devant un train en CGI qui file à toute allure, c'est censé compenser le manque de panache du combat ?

Je ne vais pas m'attarder davantage, je n'ai pas aimé grand chose dans ce Grandmasters, même si je lui reconnais quelques qualités de mise en scène, trop timides cependant. J'y allais pourtant avec beaucoup d'envie. Mais les ralentis pompeux, l'ambiance Calvin Klein omniprésente et l'absence complète d'une esquisse de script ont eu raison de ma motivation et des qualités du film : ses acteurs, tous très convaincants, voir magnétiques à l'image de la sublime Zhang Zihi. Mais, à mon sens, quand un réalisateur se sent obligé de sortir les violons à chaque moment clé pour combler l'absence totale d'émotion de sa mise en scène, c'est que lui même n'est pas spécialement convaincu par ce qu'il propose.

[Jimmy Two Times]

J'ai failli aller le voir cet après midi. Finalement, j'ai préféré la sieste à domicile, moins onéreuse. Bien m'en a pris vu tes propos.

[osorojo]

Effectivement, je te dirai que t'as bien fait Et ça m'emmerde de le dire, je pense pourtant du bien de WKW, mais pour le coup, je trouve qu'il passe complètement à côté de son film. Il s'attaque à un sujet qu'il ne maîtrise pas, et même si son film comporte de belles choses dans sa façon de mettre en valeur les combats, à vouloir faire un film posé, looooooong mais également puissant dans ses fights, il se foire. Là ou Ip man ne faisait aucune concession et allait à l'essentiel, the grandmasters se perd en se voulant un film psychologique et d'arts martiaux en même temps.

[Alegas]

CRUISING : LA CHASSE

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William Friedkin (1980) | 6.5/10
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Avec Cruising, Friedkin se laisse aller à l'un de ses jeux préférés, à savoir provoquer un spectateur qui se croit ancré dans ses principes en lui proposant des séquences brutes de décoffrage mettant en scène des sujets qu'il n'a pas l'habitude de côtoyer. Et ça fonctionne, pendant le temps d'un film, on se fait malmener par des ambiances poisseuses et peu communes, où règne une sexualité débridée si particulière qu'elle est difficile à appréhender sans sourciller. Friedkin se joue de ce sentiment et filme d'assez près, par l'intermédiaire de cadres souvent oppressés par des lieux très denses en personnes se livrant à des papouilles troublantes. Il faut dire que le milieu du SM gay n'est généralement pas spécialement porté aux yeux du public, et pour ma part, chaque incursion de Pacino en son sein m'a passablement mis mal à l'aise. Quand on sait que ce cut final a été allègrement amputé par les studios afin de virer des séquences bien plus crues qu'avait filmées Friedkin, on se demande jusqu'où il avait pu aller. Perso, le plan sur le mec qui se lubrifie le bras, suivi d'un acte que l'on devine à travers les yeux de celui qui le subit m'a suffit

Le souci de Cruising à mon sens, c'est qu'en dehors de ce côté provoc', il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, excepté la grosse prestation de Pacino servant à merveille le paradoxe qui touche de plein fouet son personnage. Un peu fébrile à l'idée de cette infiltration peu commune, il la subira littéralement jusqu'à même changer psychologiquement. Friedkin va jusqu'à lâcher des pistes qui nous ferons douter de son intégrité, à travers ce dernier corps, qui vient cavalièrement nous poser la question d'une éventuelle culpabilité de l'enquêteur dont nous avons eu le point de vue. Ces pistes un peu opportunes couplées à une enquête transparente dont on ne nous dit pas grand chose embue totalement notre vision des événements.

C'est d'ailleurs ce côté un peu brouillon, en terme de narration, la faute à de trop nombreuses ellipses qui ne font que suggérer des actes du protagonistes, qui rend Cruising assez difficile à appréhender. La fin semble inaccessible, si peu assumée qu'on la ressent comme un pied de nez malvenu de la part d'un homme qui ne souhaitait pas conclure son propos. Du coup, il n'est pas évident de cerner l'intention de Friedkin avec son film, sinon celle de bousculer les esprits, sans finesse ni nuance, ce qui est un peu trop juste pour réellement convaincre.