Insidious, James Wan, 2011
Pas vraiment convaincu par cet
Insidious qui mixe un peu maladroitement le film de fantôme classique et le film de possession, pour un résultat bancal et pas particulièrement flippant.
Primo -et ce n'est pas vraiment une qualité à mes yeux, voire ma critique en page précédente- le film rappelle énormément
Poltergeist : il est ici aussi question d'un enfant capturé par des esprits (même si ici, il reste présent physiquement), et le film présente un certain nombre de similitudes scénaristiques (la médium, l'un des parents qui se rend dans l'autre monde pour chercher son enfant). Les deux films partagent également un certain goût pour le grand guignol qui chez moi fonctionne assez mal, je pense notamment aux interventions de ce démon aux faux-airs de la marionnette de Jigsaw (il est plus ridicule qu'effrayant celui-là) ou globalement certains effets too much qui nuisent considérablement à l'ambiance.
Le début est intéressant, on se demande un peu où le film nous emmène, mais malheureusement le réalisateur ne soigne pas assez son ambiance pour instaurer un climat propice à l'épouvante, et le scénario finit par s'égarer quelque peu avec ces histoires de voyage astral.
Cela dit, la scène la plus réussie à mes yeux reste quand même quand le père part à la recherche de son fils dans cette autre dimension, la mise en scène y est très réussie et c'est sans doute le seul passage où le film a produit un certain effet sur moi (avec cette famille au sourire figé, tels des mannequins). Malheureusement juste après on nous sort une scène digne de
Jeepers Creeper avec le démon en train d'aiguiser ses griffes, direct ça casse un peu le truc, et c'est globalement à l'image du film qui peine à trouver l’équilibre adéquat entre divertissement horrifique et film d'épouvante. Côté casting, les acteurs font le boulot, j'aime bien Rose Byrne, assez crédible en mère éplorée et terrorisée. Patrick Wilson propose un jeu plus intériorisé, à l'image de son personnage qui cache un lourd secret. Enfin, la présence de Barbara Hershey est sans nulle doute une référence à un classique du ghost-movie des années '80,
L'Emprise, où elle incarnait une femme abusée sexuellement par un esprit.
Insidious reste un divertissement somme toute plaisant, on ne s'y ennuie pas mais il présente bien trop de maladresses et de choix scénaristiques douteux que pour arriver ne serait-ce qu'à la cheville des références du genre.
6/10