Cent Mille Dollars au Soleil d'Henri Verneuil - 1964
Sur le papier ce film devait être un must, un genre de truc ultime. Casting cinq étoiles, dialogues d'Audiard de la grande époque, le tout dans un film d'aventure filmé par un réalisateur au top de sa carrière. Mais au final on est un peu loin du compte.
Pas du côté des acteurs, puisque chacun a un rôle taillé pour lui : Belmondo grande gueule et haut en couleur, Ventura grande gueule bourrue, Blier chambreur, Fröbe allemand jusqu'au bout de doigts et Andréa Parisy à croquer!
Sans compter sur des dialogues particulièrement savoureux ("
C'est cons les canards, mais ça fait cossu"
), et dans la bouche de Belmondo c'est juste parfait.
Dommage qu'il n'ait pas fait plus de films avec Audiard dans les 60s.
Ce n'est pas non plus du côté de la réalisation que le film pêche. Verneuil n'est pas un habitué des films d'aventures, mais ses plans carte postale du désert et son découpage de la grosse scène chaude, à savoir la descente avec les deux camions de front, particulièrement dynamique, ne vont pas plomber l'ambiance, loin de là.
Le principal problème vient tout bonnement de l'écriture. Ce n'est pas une comédie, mais bien un film d'aventure, qui demande des péripéties fréquentes, surtout quand cela dure 2h. Et là le compte n'y est pas du tout. Une seule scène de tension, la fameuse descente, et quasiment rien d'autre. C'est trop léger. Il y avait du potentiel pourtant, les embourbements, les retournements de situation, le contrôle d'identité, toutes ces scènes auraient nécessité un peu plus soin pour les rendre un tant soit peu excitantes. Mais le parti pris était plutôt de balancer des bons mots... Bof, même si les bons mots sont plutôt marrants.
Du coup je ne tenterais même pas la comparaison avec
Le Salaire de la Peur puisque hormis les camions, ils n'ont pas grand chose à voir.
6,5/10