Je me rends compte que j'avais tellement d'a priori négatifs sur ce film que je l'ai noté bas en sortant du ciné. Mais j'arrête pas d'y penser depuis deux jours.
Mud sonne presque comme une ode à l'amour et à la liberté. Loin des clichés habituels des marginaux du cinéma, Jeff Nichols puise dans ceux de la littérature américaine, croquant un vagabond fantomatique au charisme électrique qui n'est pas sans rappeler les personnages de Mark Twain. Bien loin de tirer le portrait d'une Amérique peu flamboyante, le cinéaste respecte sa région natale (l'Arkansas), se servant de ses atouts comme de ses défauts pour en délivrer la beauté fragile qui se dégage de ses paysages et de ses habitants. Si les deux garçons aux repères familiaux brouillés trouvent dans Mud une figure paternelle de substitution (le père d'Ellis va divorcer, celui de Neckbone est décédé), Mud trouve en eux la vigueur et l'innocence qui manquait à sa cavale folle.
Si la première apparition de Matthew McConaughey le fait ressembler à un boogeyman, c'est plus pour ramener la vision du film à hauteur d'enfant. Si les peurs primaires tentent d'être maîtrisés pour passer à l'âge adulte - la vie qu'ils mènent étant à la dure et accélérant le processus - elles restent encore bien présentes et Mud s'en sert afin de garder le contrôle de l'aura magnétique qu'il exerce sur eux. Le film peut paraître long mais cette lenteur n'est jamais du aux dialogues finement écrits mais plutôt à l'aspect contemplatif Nichols cherchant désespérément à personnifier le Mississippi sans jamais y arriver. Il reste pourtant celui qu'il faut traverser pour avancer, celui qui les nourrit, qui veille sur eux et rend authentique cette population à priori pauvre, mais très riches d'enseignements et de valeurs fondamentales comme le respect de l'autre et l'amour.
Après un passage à Cannes attendu, il est étonnant et frustrant de voir un tel film repartir bredouille tant il arrive à retranscrire une large palette d'émotions et à nous montrer un jeu juvénile loin des convenances et des clichés. Et la caution Reese Whiterspoon ajoute une plus-value non négligeable à la bobine, même si sa maigre apparition est inconsolable.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
il sort la semaine prochaine , mais y aura surement qu'une salle et restera 4/5 jour , et j'ai pas le temp d'y aller next week , j'ai un mois de mai hyper charger , meme fast 6 ca va etre chaud pour le voir la semaine qu'il sort ( et il sort 1 semaine avant en uk que partout ailleur dans le monde )
Après avoir soutenu Sergio Leone dans la réalisation des deux premiers opus de sa trilogie du dollar, Tonino Valerii tente sa chance dans le western spaghetti et va réussir à insuffler un mélange des genres (le thème traité est plus américain qu'européen) dans son second film, atteignant un niveau incroyable pour une deuxième incursion en tant que réalisateur attitré. En s'appuyant sur sa connaissance du genre, le talent d'écriture de Leone et l'imagination de Ron Barker (dont il adapte le roman), Valerii délivre un film au rythme particulièrement lent, privilégiant davantage la psychologie de ses personnages à l'action pure.
J'aime beaucoup l'idée que derrière ce vernis de ville parfaite se cache un tas de pourritures prêtes à tout pour garder un semblant de calme chez eux. Et que l'arrivée d'un étranger que l'on catalogue très rapidement comme quelqu'un de dangereux va vite permettre à chacun d'ôter les masques qu'ils s'efforçaient de porter au quotidien (le shérif qui se promenait sans arme, sûr de la tranquillité de sa ville). Si Lee Van Cleef incarne un mentor dur mais juste, c'est véritablement Giuliano Gemma, le souffre-douleur des habitants (ils libèrent leur frustration sur lui) qui sort du lot. Le film va prendre son temps pour faire subir à Scott Mary de multiples évolutions, le faisant passer de bâtard à pistolero. En choisissant un tel sujet, on voit rapidement que Valerii a une envie flagrante de rendre hommage aux héros de western (la scène où Scott tire sur l’allumette terminant de l'iconiser en le faisant rentrer dans la légende).
Si le sujet est traité sérieusement, le réalisateur se permet quelques pointes d'humour, notamment dans le gimmick des leçons que livre le maître à son élève avec parcimonie et qu'il écoute avec une assiduité exemplaire, malgré la douleur de l'enseignement (la scène du bar de Wild Jack). En lui fournissant une ligne de conduite plus ou moins morale, Talby va faire de Scott son confident et son bouclier, jusqu'à ce que celui-ci devienne trop encombrant. Et c'est durant cette trahison que va véritablement naître la personnalité de Scott. Jusqu'alors, il ne faisait que suivre les préceptes dictés par Talby. Mais il va s'employer à les modeler à son image pour changer son statut de dominé à celui de dominant (il est beaucoup plus jeune et rapide que lui). Le duel final, très léonien dans sa mise en scène et sa fulgurance, nous démontre qu'une réussite sociale (la volonté de Scott de ne plus être traité de bâtard) est plus forte qu'une réussite matérielle (l'appât du gain motivant Talby).
Le dernier jour de la colère, en permettant à Valerii de peser dans le monde du cinéma, et plus particulièrement du western spaghetti, peut être vu comme une mise en abîme de sa collaboration avec Sergio Leone. Il faut savoir comprendre les enseignements qu'on nous fait tout en se trouvant un style personnel, afin d'éviter d'être toujours dans l'ombre de son maître et de ne jamais être considéré comme un réel artisan qui peut se débrouiller seul. Voler de ses propres ailes, voila le message qu'il faut retenir de ce film.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Non content de faire une parodie d'un manga estimé pour les jeunes français de ma génération, Jackie Chan se ridiculise encore plus que ses propres productions. Si la faute d'orthographe dans le prénom (Niki au lieu de Nicky) permet de sortir du cadre de l'adaptation pure et dure en proposant un spectacle de guignols grandeur nature, la déception est bel et bien présente au vu du potentiel du personnage de détective obsédé mais sombre gâché. Si Jackie le transforme en ersatz de Bruce Lee débile (la scène du cinéma est la meilleure du film), il n'y a pas que Nicky Larson qui en prend pour son grade: Laura est d'une nullité affligeante, d'un charisme aussi improbable que les dialogues.
Car il faut se farcir une bonne demie heure de film bien inférieur au niveau comique du Flic de Hong-Kong avant de voir apparaître les prémices d'un film d'action divertissant. Et même les scènes de combat sont navrantes (sauf l'affrontement final qui élève le niveau mais ça n'est pas bien difficile). Seul le combat à la sauce Street Fighter fonctionne à 200% dans ce grand n'importe quoi totalement assumé. Si la version originale rend le film bien fade, la version française ne lui rend pas service mais permet de justifier cet humour de mongolien et est un excuse valable pour discréditer le film.
Je ne sais pas si ça vient de moi ou si Jackie Chan a réellement joué dans 90% de bouses mais je commence à me lasser de le voir faire les mêmes mimiques de films en films. Même si son niveau martial était encore très bon lors du tournage, il devrait plutôt aller prendre des cours de théâtre tant son niveau d'acteur est pitoyable. Si Bruce Lee n'assurait pas non plus, il avait au moins le mérite de chercher à s'investir.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Mark Chopper a écrit:Pourquoi il mate les merdes surtout. Tu as vu Dragons Forever, Jack ?
Non mais mon esprit déviant a entendu parler de pyjama et ça le titille
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."