Les Loirs de l'Attraction Roger Avary - 2002
"Don't fuck up my karma, man. Don't fuck it up."
Les films de petits malins ça a très vite tendance à me péter les couilles et en plus ça vieillit mal, là où je prends plus aucun plaisir à revoir Fight Club, alors que j'aime Fincher, je peux revoir à l'infini ce film de Avary, alors que Avary c'est Killing Zoé quoi, soit un bon gros film de merde. Bon j'ai pas lu le bouquin de Bret Easton Ellis mais j'imagine que la matière est solide comme pour American Psycho.
On se retrouve devant donc un teen movie perverti, un genre avec son lot de clichés et situations vues et revues, tout ça est ici dynamité par une grosse dose de cynisme, mais le film n'oublie jamais d'avoir de l'empathie pour ses personnages ce qui rend ce passage à l'âge adulte souvent mélancolique. Le film a souvent été vendu comme trash mais cet adjectif est un peu abusé je trouve, alors certaines situations font pas dans la finesse mais je trouve pas que ce soit réellement trash pour autant.
Le film arrive donc a être drôle et poignant à la fois. On se retrouve devant un vrai film choral, mais pas les films chorals à la Altman complètement chiant, ici on a un vrai truc passionnant de bout en bout car on a pas une galerie de perso à la con. Le film a donc soi disant un coté trash mais c'est jamais too much car les scènes ne sont pas vraiment drôle, par exemple la scène où Lauren perd sa virginité et qu'elle se fait vomir dessus, ça aurait pu opter pour l'option c'est drôle, non ici c'est glauque. Le film n'est jamais moralisateur ou fait une quelconque apologie, il nous montre juste la vie étudiante telle qu'elle est, sexe, drogue, alcool et des fois des cours. Mais c'est avant tout un film sur une jeunesse perdue, tout le monde est à la recherche de quelque chose, de sa conception du bonheur, de l'amitié, de l'amour mais rien ne se passe comme ils le rêvent à cause d'une incapacité flagrante à communiquer. Véritable étude de moeurs qui ne vieillit pas, The Rules of Attraction n'est pas un film générationnel, il ne décrit pas la jeunesse de telle période, il garde un coté intemporel.
Avary essaye tout les effets de style possible, narration éclatée, split screen, flashback, retour en arrière, voix off de tout les persos, même scène vu sous 2 possibilités en split screen, alors par moment on frôle l'overdose mais ça sombre jamais et ça rend le tout terriblement énergique. Et il réussi même à rendre certaines scènes très belle comme le split screen qui se rejoint lors de la première rencontre entre Van Der Beek et Sossamon. Des teen movie qui ressemblent à quelque chose visuellement, ça court pas les rues, non parce que les soi disant films géniaux de Hughes ils étaient quand même bien moche. Après si on prend le film en grippe on peut dire que c'est de la virtuosité gratuite, mais quand on voit la scène de suicide, la forme colle carrément au propos et vouloir faire de la mise en scène là dessus c'est normal et ça prouve juste qu'on est doué. Et puis a les 5 minutes de Kip Pardue et son coté forcément épileptique.
"Since when does fucking somebody else mean that I'm not faithful to you?."
Sur le papier on est devant un film avec un bon gros casting de merde mais le choix d'avoir prit des acteurs de série TV et autres trucs pour ado de l'époque ici s'avère judicieux, Dawson en gros con ça fonctionne et il rend même son personnage touchant, Jessica Biel est pas nulle, ce qui est assez rare pour être souligné, et tout le reste du casting campe des personnages soit attachants soit bons les 3/4 du casting ont eu une carrière de merde depuis mais on a aussi cette vieille trogne de Clifton Collins Jr et lui on est toujours content de le voir.
La BO tue, bon faut se taper The Cure mais y a Gainsbourg et Gainsbourg dans un film ricain c'est pas tout les jours, par contre la scène gay sur du George Michael c'était ptet pas obligatoire.
Les Lois de l'attraction c'est les films de Hughes mais pour les grands et pas ceux qui vivent dans un monde de bisounours, non parce que la filmo de Hughes ça se revoit juste par nostalgie, et encore ça c'est parce que je suis gentil. Avary au vu de ses problèmes juridiques et du reste de sa filmo, on peut clairement affirmer que ça restera l'homme d'un seul film.
"Nobody knows anyone. You will never ever know me."
8/10