La grande course autour du monde
de Blake Edwards (1965)
Première fois que je vois cette comédie burlesque de Edwards, et j'avoue être quelque peu mitigé au final.
Il y a tout un pan du film que j'aime beaucoup, un esprit cartoonesque évident, notamment au travers du personnage du Professeur Fate (Jack Lemmon) et son accolyte Max (Peter Falk). Tout le début du film, avant le départ de la course, où ils tentent d'éliminer le beau Leslie (Tony Curtis) est vraiment délirant: Leslie et son costume blanc en permancence immaculé même dans les pires situations, et son sourire ultra-bright. Et les deux nigauds et leurs inventions farfelues dignes de Bip Bip et le coyote. Ils ont aussi très directement inspiré les personnages du fameux cartoon Les fous du volant, Satanas et Diabolo.
Intéressant aussi de noter que la même année sortait également Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines, autre film référence de course délirante.
Mais le film s'étiole un peu après le départ de la course, et s'effondre carrément sur la fin. Dommage d'avoir d'emblée éliminer tous les autres concurrents pour ne concentrer l'épreuve que sur le trio Curtis / Lemmon+Falk / Nathalie Wood. Le film durant près de deux heures et demi, y'avait de quoi développer d'autres personnages pour rendre l'épreuve plus trépidente.
Et que dire du final où pendant près de quarante minutes on part sur toute autre chose, avec une escale dans un pays imaginaire, un coup d'état et un kidnapping de Roi... On a même droit à un duel à l'épée entre Tony Curtis et un baron sur un mode très sérieux.
Sinon mis à part le côté cartoonesque, l'humour est très Blake Edwards, assez daté et très potache ou bon enfant (bataille de tartes à la crême au menu), et avec beaucoup de destructions de décors (une bagarre dans un saloon). Et bien sûr un jeu excessif des comédiens, particulièrement Jack Lemmon qui se délecte à en faire des tonnes avec un double rôle. Autant je le trouve parfait en Professeur Fate, autant il m'agace profondément dans le personnage du Roi alcoolique et maniéré lors de la dernière partie du film.
6/10