Figth Club :
Date de sortie : 10 novembre 1999 (2h 15min)
Réalisé par : David Fincher
Avec: Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter …
Genre : Thriller , Drame
Nationalité : Américain , allemand
Trentenaire célibataire, désillusionné par la vie, un américain appartenant à la classe moyenne et souffrant d’insomnie cherche une façon de s'évader de son existence monotone. Il va commencer par participer à des thérapies de groupe pour relativiser son état de souffrance. Deux rencontres vont bouleverser sa vie. La première, c’elle d’une femme, Marla Singer (Helena Bonham Carter), qui tout comme lui, participe à toutes les thérapies de groupe. La seconde avec le mystérieux et dérangeant Tyler Durden (Brad Pitt), une sorte d'anarchiste entre gourou et philosophe…Un narrateur, un peu à la manière d’un lecteur, conte l’histoire d’une partie de sa vie, il fait également l’état des lieux de son époque. L’introduction ou l’entrée en matière, tout un symbole, nous dévoile quelques éléments du dénouement d’une aventure peu ordinaire. Le narrateur reprend la chronologie des événements et cette voix va nous accompagner tout au long du film.
Cette voix a son importance car elle va permettre de garder une certaine distance face aux , aux situations, aux scènes parfois violentes. Ce support invisible adouci l’ambiance, il est le guide dans ce labyrinthe ou les corps et les esprits s’entrechoquent.
Le contenu, tout d’abord. C’est un regard critique, ironique, acide, décapant, d’une société à la dérive, dont seuls quelques individus tirent leur épingle du jeu, jeu du destin dont les dés sont pipés. Le scénario ne s’attarde pas sur les gagnants, il se concentre sur les victimes, parfois/souvent soumises d’après l’auteur.
A travers ses personnages D.Fincher dresse un état des lieux du système basé uniquement sur la consommation. Une magnifique peinture au vitriole avec quelques belles répliques.
Progressivement le narrateur nous fait découvrir la vision que Tyler Durden a du monde et les solutions qu’il propose pour remettre un peu d’ordre, ou envoyer un message on ne sait trop. Pour lui ce melting pot est un échec culturel et social.
Le mal être des citoyens, leur solitude, ne peut se guérir que par la violence, il faut évacuer la tension accumulée, les rancœurs ? Le fight club est une forme de thérapie de groupe, à des années lumières des groupes de discussion traditionnels.
Un autre message ; rien ne se règle sans violence. Pour Tyler il faut se libérer de toute contrainte morale, matériel, physique (affective) Marla va en faire les frais. ’’Vivre ses rêves et non pas rêver sa vie, sortir du consumérisme cause de tous les maux’’.
La progression dans le film apporte son lot de dissonance dans la marche en avant de Tyler et de son ‘‘compère’’. Embrigadement, sous-mission absolue, culte de la personnalité. Insidieusement une forme de totalitarisme c’est installée. Le projet chaos se met en place.
Survient la disparition de Tyler soudaine, imprévisible. La panique s’empare du narrateur, les événements se précipitent et conduisent vers un dénouement déroutant et quelque peu frustrant. Si le projet chaos se réalise, on reste avec de nombreuses interrogations. Le narrateur est en partie libéré, délivré, mais certains problèmes demeurent, l'horizon n'est pas totalement dégagé. Cette fin pose plus de questions que de réponses.
Le contenant offre un écrin superbe, il ne pouvait pas en être autrement. Le rythme est soutenu sans être frénétique, la photo est excellente, elle n’est pas agressive si l’on peu l’exprimer ainsi, la bande son totalement en harmonie avec le scénario. Le trio (E. Notron, B.Pitt, H.Bonham Carter) homogène est remarquable.
Fight Club interpelle tout en faisant passer un bon moment , que l’on adhère ou pas sa à vision du monde . Dérangeant peut être, excellent certainement.