[Jack Spret] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Sam 30 Mar 2013, 13:33

BILAN DE MARS

23 films vus (dont 8 en salles)

Le podium du mois

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Les déchets du mois

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"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Amants passagers (Les) - 4/10

Messagepar Jack Spret » Lun 01 Avr 2013, 20:07

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Almodovar en petite forme...


Après avoir effectué un immense virage dans sa filmographie avec l’expérimental La piel que habito, Almodovar renoue avec ses débuts prometteurs et ses travers libertaires à l’aide d’une comédie aussi loufoque que sexuelle. Profitant d’une galerie de personnages se mettant à nu les uns envers les autres par l’entremise d’une panne sur l’avion devant les emmener à Mexico, le cinéaste confond ses thèmes personnels dans une esquisse de bouillie comique mêlant suspense de telenovelas et mise en scène auteuriste. Un regard aussi peu drôle qu’improbable sur le sexe comme vecteurs de pensées et puissant pouvoir de l’ombre.

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Terriblement tactile, le personnage de la voyante est le plus ridicule du lot.


Car tous les personnages de la classe affaires ont quelque chose à nous raconter qui a un rapport avec le sexe. Un choix déjà bien regrettable de renier la classe économique, comme si les petites gens n’avaient pas une vie sexuelle épanouie ou intéressante. Mais en même temps une manière de montrer crûment que les gens aisés ne sont pas exempt de défauts et aussi faillibles que les autres. Si l’on gomme ce choix évident de vouloir restreindre ses passagers à une petite troupe théâtrale (dont les souffleurs sont les stewards), on peine à trouver une justification aux agissements de tous et à l’ampleur délirante que prend le voyage. Peut être est-ce du au fait que l’équipe chargée d’interagir avec chaque acteur est homosexuelle de la tête aux pieds, pilotes comme stewards ?

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A défaut de voir Penelope Cruz, Blanca Suarez fait largement l'affaire !


Les amants passagers se regarde-t-il donc avec un humour second degré délicieux et subtil ou n’est-il voué qu’à un public suivant à la lettre le commandement qui stipule d’aimer son prochain ? Surtout si celui-ci est du même sexe. Almodovar retrace donc les points clés de sa filmographie au marqueur indélébile et fluorescent au cas où l’on n’aurait pas remarqué qu’il fait son coming-out artistique. Inévitable lorsque l’on s’aperçoit de l’accueil de sa dernière production, où la ligne de conduite de son cinéma n’aura jamais été aussi floue et travestie. Il est d’ailleurs amusant de constater que ses deux muses (Banderas et Cruz) ne jouent que des rôles minuscules au tout début du film. Une manière simple de faire comprendre au public que ce film est une pure récréation et qu’il ne fait pas partie de la véritable ligné Almodovar.

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Le seul moment véritablement drôle du film.


On rit très peu - le tout étant exagérément surjoué – et on s’ennuie beaucoup. Reste des passages désopilants comme cette chorégraphie de Flashdance qui finit d’appuyer le propos homosexuel jubilatoire du film et continue et laisse éclater la vraie nature du cinéaste. Almodovar se délivre à son public avec une fraîcheur et une maladresse attendrissante mais navrante. Pour ceux qui aiment son cinéma plus sincère, fuyez ce postiche qui souligne au marqueur tout ce que nous a déjà dit le cinéaste de façon plus subtile.

4/10

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Hommes du Président (Les) - 8/10

Messagepar Jack Spret » Mar 02 Avr 2013, 19:37

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Une plongée en eaux troubles au coeur de l’affaire Watergate.


Les films utilisant la politique en toile de fond sont pour le moins soporifiques et catégoriques. Les hommes du président n’en fait apparemment pas partie. Impliquant ses deux journalistes dans la tristement célèbre affaire mêlant Richard Nixon à des écoutes illégales et des détournements de fonds, Alan J. Pakula parvient à dépeindre un monde de liberté (la presse) victime d’un carcan moral et accusateur par les plus grands ténors du barreau et les portes-paroles du gouvernement. L’Histoire avait déjà réuni tous les éléments pour faire un excellent thriller.

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– "Allo ? Allo ! Mais qui est à l’appareil ?!"
- "Tu ne me connais pas mais je t’observe de très près…je suis un professionnel…je suis bien plus proche que tu ne le penses…"


Sauf qu’au lieu de jouer sur la pression qu’auraient subis (hormis à la toute fin) les deux grattes-papiers, le cinéaste se contente de suivre leur quotidien, mâtiné d’enquêtes approfondies (pour l’aspect polar) et de personnages louches à interroger (pour l’aspect thriller). La paranoïa s’installe au fur et à mesure, sans artifices, alors que le fil d’Arianne qu’il suive les entraînent dans des dédales administratifs qui éclaboussent des hauts dignitaires de l’état. Vont-ils trop loin ? Leur parti pris politique les poussent-ils à entreprendre une guerre sainte contre la croissance républicaine qui gangrène le pays à cette époque ?

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Allié ou ennemi, le mystérieux « Gorge Profonde » représente à lui seul la menace sourde qui pèse sur les épaules de la presse engagée…le parking souterrain glauque aidant.


Le titre, cynique, semble impliquer Robert Redford et Dustin Hoffman. Mais plus le film avance et plus on se rend compte qu’ils n’ont absolument rien à voir avec les hommes du président, cherchant plutôt à dynamiter les ponts dorés qu’a fait fabriquer Nixon pour accéder à la Maison Blanche. La quantité innombrable de personnages impliqués oblige le spectateur à la mémoire défaillante à prendre des notes tant il est compliqué de s’y retrouver. Mais ça ne gène en rien la compréhension du film étant donné que tout le monde connaît plus ou moins l’affaire du Watergate et que les tenants et aboutissants du film ne tiennent pas dans notre capacité à savoir qui est qui mais plutôt qui fait quoi.

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Les hommes de l’ombre, une fois à la lumière des projecteurs, ne peuvent plus se cacher derrière leurs fonctions et leurs masques.


Je resterais toujours bouché bée face à ces plans séquences fixes dans lequel Redford dialogues avec trois interlocuteurs différents au téléphone tout en changeant de ton suivant la discussion et l’état d’esprit de l’autre personne au bout du fil. Rythme maîtrisé de bout en bout, sujet délicat abordé avec toute la maestria possible pour l’époque à laquelle le film fut tourné, Les hommes du président s’installe confortablement dans le haut du panier du thriller politique, sans jamais jouer des coudes pour dépasser les autres.

8/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Mar 02 Avr 2013, 19:41

Tu as passé la soirée avec Alegas et sa copine :shock:

T'es encore plus crevard que je ne le pensais.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Mar 02 Avr 2013, 19:49

Et j'ai mis la même note.
Tout doucement, j'essaye de prendre sa place pour que sa copine fasse l'amalgame et couche avec moi :eheh:


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Mar 02 Avr 2013, 19:51

Pour ça, la technique c'est de te déguiser en Gaspard Ulliel.

Ni vu, ni connu, tu lui mets une claque sur le cul en l'appelant Lana et elle ne fera pas la différence :super:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Mar 02 Avr 2013, 19:53

On voit le connaisseur :mrgreen:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Mar 02 Avr 2013, 19:54

:chut:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Mar 02 Avr 2013, 20:00

:shock:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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G.I. Joe: Conspiration - 2,5/10

Messagepar Jack Spret » Mer 03 Avr 2013, 10:13

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Encore un film Hasbro tout pourri !


Pour ceux qui sont fans de la saga (s'il existent), je m'excuse de ne pas avoir vu le premier film. Mais est-ce si important vu le niveau auquel on est confronté durant 2 heures ? Lorsqu'un film d'action m'ennuie au point de regarder ma montre toutes les vingt minutes, il peut me balancer toute l'énergie qu'il veut sur la fin, il n'atteindra jamais la moyenne. Loin de moi l'envie de vouloir me mettre à dos les adolescents qui ont du adorer cette bouillie visuelle (rien n'est fluide à part les ralentis) et scénaristique (un énième complot foutraque visant la Maison-Blanche) mais c'est clairement le point mort de l'entertainment et un beau gâchis de potentiel (Dwayne Johnson et Lee Byung-hun en tête).

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Tous les pires clichés sur les pays sont réunis autour de cette table.


Pourquoi ont-ils besoin d'aller se fourvoyer dans des daubes comme celles-ci alors qu'ils n'ont clairement plus besoin de cachetonner, ayant fait montre de leurs talents et de leur charisme ? Cette méthode est uniquement réservée à Bruce Willis qui nous refait un John McClane mâtiné de...de...et bien de John McClane. Le pauvre n'a plus que cette corde à son arc et elle est tellement usée que j'ai hâte qu'elle lui pète à la gueule. Mais il est loin d'être le pire acteur du film et rien que ça, c'est une performance en soi. Car Jonathan Pryce lui vole la vedette en président américain aussi mou que François Hollande et veut à tout prix rester sur le trôle de la médiocrité tant il semble à son aise dedans.

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Heureusement que The Rock est là pour pimenter l'action.


Alignant les pires stéréotypes dans une réunion de crise concernant la dénucléarisation du monde, le film peut se vanter d'avoir la meilleure scène comique dans un film d'action. Encore une contre-performance à son actif qui permet de juger le travail du scénariste et encore plus celui du producteur. Car il faut 5 ans d'âge mental pour accepter qu'une telle scène soit présente dans un blockbuster. G.I. Joe se fout tellement de notre gueule à tous les niveaux que ça en devient gênant et que je me suis senti insulté dans mon statut de spectateur. Toutes les scènes d'actions sont visible dans le trailer et pas un seul moment de bravoure iconisera nos soldats patriotiques.

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Les seuls moments forts sont les apparitions des ninjas.


Ah si ! Ils parviennent à déjouer le complot visant le président grâce à une série d'enregistrements vidéos qui montre qu'il ne croise pas les mains de la même façon. Incredible ! Autant d'éléments qui justifient le QI d’huître de l'élite de l'armée américaine qui, additionné à celui des responsables de cette purge, doit plafonner à 100. Les raccourcis sont tellement "autres" que j'avais l'impression d'assister à une adaptation d'un épisode de La quatrième dimension. Le film prend des tournures épiques de débilité à de nombreuses reprises, permettant de maudire en silence le réalisateur en rentabilisant la séance par un aspect nanardesque pas piqué des vers.

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Les bizuts sont prêts. Leur gage: faire une fellation à The Rock...


Après un Battleship plus que mauvais où la seule scène à sauver étant le naufrage du bateau en plan séquence, G.I. Joe n'a qu'une seule scène véritablement intéressante au compteur. Et bien qu'elle soit à moitié visible dans la bande-annonce, elle reste très agréable à regarder pour son côté décomplexé et ralenti (c'est pas rempli de plans cut). Hasbro continue de nous faire doucement sourire avec une politique de marketing grosse comme le poing. Et je ne sais pas qui est à la tête de cette société mais ils nous ressortent la même scène que dans Battleship, avec les vieux de la vieille qui rempilent pour aller casser du méchant. Aussi ridicule qu'inutile (on les voit en action 5 secondes), elle plaira aux pensionnaires des maisons de retraite qui resteront bloqués sur ce film lors de sa diffusion télé, les piles de la télécommande ayant lâchés et la supérette étant fermée le dimanche.

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Londres est détruite ? On s'en branle !


Encéphalogramme plat pour ce film qui arrive à être aussi nul que Die Hard 5, aussi jouissif que Spring Breakers et aussi maîtrisé que Rengaine. J'aurais mieux fait d'aller voir Jack: le chasseur de géants. Au moins, on est pas volé sur la marchandise...

2,5/10

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Effets secondaires - 8/10

Messagepar Jack Spret » Mer 03 Avr 2013, 18:19

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Je m'attendais à un énième film raté: j'avais tort.


Mon médecin m'avait dit d'arrêter de regarder des films de Steven Soderbergh. Que ça pouvait engendrer un choc traumatique sur mon amour du cinéma qui serait irréversible. Mais l'appel du danger m'a fait entrer dans cette salle sombre et hospitalière et je me suis assis, contraint et forcé par l'appel entêtant d'un siège désespérément vide et diaboliquement placé en son centre. Pour sa fin de carrière, on pourra dire ce qu'on voudra mais le cinéaste n'aura jamais été aussi prolifique que ces derniers mois. 4 films en un an et demi dont la moitié est à jeter. Le lien entre ces deux derniers bons films ? Jude Law. C'est peut être une coïncidence mais je n'y crois pas.

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Un rôle complexe et torturé où Law apporte ce qu'il faut de flegme.


L'acteur anglais serait-il sur le point de devenir la nouvelle muse du réalisateur derrière Georges Clooney et Channing Tatum ? Possible vu la part du lion qu'il se paye dans Effets secondaires, volant la vedette à tous les autres acteurs et rivalisant de talent avec une Catherine Zeta-Jones qu'on n'avait pas vu si bien exploitée depuis longtemps. Difficile de parler de leurs prestations sans délivrer des bouts d'intrigues mais le film est bien au delà de mes attentes (facile, je n'attendais plus rien de Steven) et ne joue pas la carte de la facilité. Alors qu'il aurait pu s'épancher sur les laboratoires pharmaceutiques et surfer sur les bons retours de Contagion en livrant un nouveau thriller médical, le film prend un virage insoupçonné qui surprend agréablement.

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La drogue, c'est pas bien.


Même s'il ne va pas jusqu'à être inattendu, le film se joue de nous et dresse un bilan assez amer de l'être humain, à savoir qu'il est capable de livrer deux facettes différentes suivant ses interlocuteurs. Certains appellent ça l'image médiatique, d'autres appellent ça la notoriété professionnelle. Mais lorsqu'on est poussé dans nos derniers retranchements, ce sont nos instincts qui guident nos décisions et l'on se met à réfléchir différemment, en laissant de côté la mauvaise impression qu'on peut laisser aux autres, permettant ainsi de se concentrer sur les nœuds du problème afin de les démêler.

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Tatum a pas de chance: il est si mauvais qu'on lui donne que des rôles courts à chaque fois (cf. G.I. Joe).


Même si Effets secondaires ne va pas me réconcilier avec Soderbergh, il a le mérite de passer un coup de balai sur l'impasse artistique dans laquelle il s'était fourvoyé et de remélanger habilement pour notre plus grand plaisir le thriller et le film social. Une peinture de l'Amérique et des lobbies pharmaceutiques inoffensive mais efficace.

8/10

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Dead Man Down - 6/10

Messagepar Jack Spret » Jeu 04 Avr 2013, 16:22

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Les monteurs de trailers ne savent plus quoi faire pour vendre un film...


Il fût un temps où le nom d'un cinéaste, d'un acteur voire même même d'un compositeur ou d'un scénariste suffisait à vendre un film. Le public y allait les yeux fermés en faisant confiance à une cinéphilie longuement établie. De nos jours, la chose se fait plus rare. Mis à part quelques rares cinéastes élus, le public veut tout savoir et tout comprendre avant même d'avoir vu le film. En quoi est-ce jouissif d'aller voir quelque chose dont on connaît tout à l'avance ? Est-ce que c'est une manière de se rassurer avant d'aller débourser 10 à 15 euros pour une séance dont on n'est pas sûr de ressortir conquis ? De plus, en quoi un trailer de 3 minutes est-il plus efficace qu'un autre d'une seule et unique minute ?

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Y'a une photographie assez soignée malgré le manque d'originalité de l'ensemble.


C'est sur cette gamberge que je suis allé me frotter au nouveau film d'Oplev, que je ne connaissais que de renom pour avoir signé la trilogie Millenium. Dead Man Down semble suivre la même ligne directrice par sa froideur, son actrice et sa volonté de proposer un cinéma intéressant mais dénué de prise de risque. Tout a déjà été vu, parfois en mieux, et il manque très nettement un style ou une patte graphique au cinéaste pour s'imposer dans le registre. Moins proche d'un Tarantino que d'un Guy Ritchie, ce thriller verbeux à la sauce mafieuse ne brille pas par sa capacité à aborder un registre déjà bien balisé mais par celle de nous perdre grâce à des non-dits qui donnent envie d'en savoir plus sur les agissements du personnage incarné par Farrell.

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Si on oublie les mimiques de l'acteur, ça passe.


Sans en dévoiler davantage que la bande annonce, il est de bon ton d'y aller en ayant oublier tout comme moi de quoi le film parler afin de profiter un maximum de l'écriture en mille-feuilles du scénario. Si on ne comprend rien au début, c'est parce que tout nous est expliqué au fur et à mesure et c'est seulement au bout de la première heure que les enjeux se mettent en place. Entre temps, on aura eu droit à des envolées d'action plutôt bien gérées (la fusillade chez les Jamaïcains), une romance peu conventionnelle et une bande originale qui porte bien son nom. Mais c'est peu comparé au potentiel qu'avait cette histoire gravitant autour d'un gangster aux idées noires.

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La vengeance est un plat qui se mange froid.


Rien de nouveau sous le soleil même si ça fait toujours plaisir de voir que des réalisateurs sont encore capable de sortir des films dénués de shakycams ou de ralentis (le trailer, en plus de spoiler, ment sur la marchandise). Basique, il ne faudra retenir du film que le charme de Rapace qui, même défigurée, arrive à rester agréable à regarder ainsi que les références nombreuses au monde du jeu vidéo (Far Cry et GTA en tête).

6/10

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Abandonnée - 7/10

Messagepar Jack Spret » Ven 05 Avr 2013, 18:47

Image
Le Richard Stanley de l'horreur ?


Nacho Cerdà, c'est un immense talent qui n'a jamais eu la chance de véritablement s'exprimer. Avec sa Trilogie de la mort, une compilation de 3 courts métrages fantastiques aux idées particulièrement brillantes et dérangeantes (je suis encore traumatisé par des images d'Aftermath qui me reviennent à l'esprit), il apparaissait déjà comme un artiste malsain, où la majesté de la mise en scène (revoir Genesis pour s'en rendre compte) devait être proportionnelle à l'horreur des scènes qui mettaient à mal le spectateur. C'est quelques années après ma découverte de ses courts métrages que je me lance enfin dans le visionnage d'Abandonnée. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je voulais avoir envie de le voir plutôt que de me forcer à le regarder parce que c'est un film signé Cerda. Seul et unique film de l'artiste visible chez nous (on parle d'un Yo soy legion dont il serait l'instigateur), il est aussi flippant que je le pensais.

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Ils sont aussi doux que des agneaux...


Même s'il s'appuie sur un genre depuis bien longtemps vidé de sa substance (la maison hantée et ses dérivés), Abandonnée parvient à nous tenir en haleine par une utilisation de l'atmosphère assez impressionnante. Chaque bruit et chaque son fait l'objet d'un examen minutieux pour retranscrire à la perfection l'angoisse des protagonistes. Et si la fin, pessimiste au possible, est un peu trop brouillonne, on ne pourra pas lui reprocher d'être avare lorsqu'il s'agit de nous foutre la trouille. Utilisant le septième art à la manière d'un magicien, Cerda s'amuse de son public en utilisant des procédés terriblement efficace (la lumière du faisceau de la lampe torche qui révèle la vraie nature des choses, la reconstruction de la maison) et encore jamais vus. Si le script souffre de ne pas être plus ouvert à la réflexion, la mise en scène fait oublier tout désagrément pour nous plonger au cœur même de ce qui fait le sel de l'horreur: l'absence totale de repères qui nous font vivre chaque minute comme la dernière.

7/10

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Red State - 6/10

Messagepar Jack Spret » Sam 06 Avr 2013, 12:19

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L'église marche sur la tête !


Est-ce qu'on peut véritablement parler de film d'horreur lorsqu'on évoque Red State ? Certes, ce que Kevin Smith cherche à nous faire comprendre à quelque chose de malsain, de dérangeant mais ces scènes, ces personnages, aussi cinglés qu'ils paraissent existent depuis des centaines d'années. Mais il est vrai qu'à notre époque et à l'orée du modernisme religieux, cibler les intégristes en les faisant passer pour des fanatiques assoiffés de sang fait énormément écho avec cette peur du terrorisme encore prégnante aux Etats-Unis. Habituellement cantonné aux comédies potaches mettant en scène des personnages doux dingues mais terriblement humains, Smith fait table rase et choque son monde en balançant ouvertement une bombe dans le camp des fondamentalistes religieux, cheval de Troie das un pays luttant contre ce même "fléau" chez l'étranger.

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Un baptême du feu peu enviable...


Et il est amusant de voir à quel point les autorités ne savent pas de quelle manière gérer une telle situation. Le gouvernement américain, si prompt à donner des leçons de morale lors de conférences de presse internationales sur la lutte contre le terrorisme ne sait pas réagir lorsque l'ennemi est intérieur. Pourquoi cette remise en question ? Parce que l'ennemi est blanc ? Américain ? Jeune ? Autant de questions qui se posent au fur et à mesure que l'horreur du film laisse filtrer l'absurdité de la situation. Si le sujet épineux et sensible se devrait d'être traité avec des pincettes, le réalisateur choisit l'humour noir et le cynisme pour en parler, provoquant un tollé expliquant la raison de son voyage en terre intérieure, bobine sous le bras, afin de promouvoir son film.

Image
John Goodman et Michael Parks sont des personnages aux antipodes l'un de l'autre.


Malgré le sentiment d'inachevé qui survient, notamment durant la scène d'assaut et cet épilogue à l'humour douteux, Red State a une esthétique plutôt soigné vu le budget qui lui est alloué. Caméra à l'épaule, plans séquences, symbolisme omniprésent, le film se permet toutes les folies possibles, aussi bien visuelles que scénaristiques, par son entière indépendance. Le genre de bobine qui dérange le plus grand nombre et qui n'en finit pas de remuer les conservateurs sur leurs bancs d'église. Mais ce qui est le plus déroutant c'est les non-dits qui, en intégrant son récit dans l'Amérique profonde, prennent des proportions démentielles: inceste, viol, voire peut être cannibalisme. Tout ça est laissé de côté, laissant le spectateur le choix de les intégrer ou non à la secte.

Image
Si Smith tente de ne pas prendre parti, on peut clairement désigner le pasteur comme fou à lier.


Un détour par la dénonciation pour un Kevin Smith qui semble avoir fini de nous concocter ses excellentes comédies et veut entrer dans la cour des grands en pointant du doigt les dérives de son pays. Et pour un premier essai, autant dire qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère.

6/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Killbush » Sam 06 Avr 2013, 14:17

Excellente critique mon cher :super:
Starting to see pictures, ain't ya?
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