[oso] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Mar 26 Mar 2013, 09:52

T'exagères :roll: Toute la deuxième partie est quand même bien pêchue, à partir du casse, ça s'arrête plus jusqu'à la fin :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar pabelbaba » Mar 26 Mar 2013, 10:40

D'ailleurs vlà mon intervention après la critique d'Angel :
Pas extra Les intouchables (Gli Intocabili pour le DVD fr), à part le casse express et les apparitions de Gena Rowlands :love: , c'est trop mou du genou.

:eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Mar 26 Mar 2013, 14:49

Tu pourras le dire 5 fois, j'ai quand même apprécié :mrgreen:
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Mes Funérailles à Berlin - 7/10

Messagepar osorojo » Mar 26 Mar 2013, 21:19

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MES FUNÉRAILLES A BERLIN

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Guy Hamilton (1966) | 7/10
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Suite directe de l'excellent Ipcress File, Mes funérailles à Berlin se révèle être un joli petit film d'espionnage, presqu'à la hauteur des espérances que l'on pouvait placer dans cette suite des aventures de ce personnage attachant qu'est Harry Palmer. Et si le film de Furie n'est jamais inquiété en terme de qualité par cette succession un peu timide, il a trouvé en la personne de Hamilton une relève plus qu'honnête.

Ce dernier ne trahit en effet jamais le matériau d'origine, à savoir cet espion marginal incarné toujours avec beaucoup de charisme par un Michael Caine impeccable. On prend beaucoup de plaisir à suivre cette nouvelle aventure dans laquelle il continue à user de ce sens inné de la déduction. Entre ses insubordinations, ce côté révolté qui lui colle à la peau et ce magnétisme dont il joue auprès de la gente féminine, il parvient à habiter l'écran en l'irradiant d'une bonne humeur et d'un flegme assez communicatifs.

Dommage toutefois que Mes funérailles à Berlin ne joue pas davantage la carte de l'espionnage et se repose finalement un peu trop sur son protagoniste. Sans s'ennuyer, on peine à réellement s'investir dans cette histoire qui traîne un peu en longueur sans jamais être très palpitante. A l'image de cette fin un peu plate qui conclut une histoire qui n'a jamais réussi à nous passionner. Par ailleurs, on pourra aussi reprocher au film de manquer quelque peu d'inspiration dans sa mise en scène. Là où dans le film de Furie on en prenait plein les mirettes niveau ambiances graphiques, il faut ici se contenter du minimum syndical. Ce n'est jamais loupé, mais ça reste trop retenu pour pleinement convaincre.

Pour ces quelques raisons, cette suite restera indéniablement dans l'ombre de The Ipcress File, sans aucun doute. Il aura néanmoins le mérite de jouer sans peine son rôle de divertissement à la fois amusant et intriguant. Les pièces étaient réunies pour une enquête un peu plus trépidante, il faut se contenter d'une petite énigme sans réel rebondissement, dont l'intérêt n'est finalement que les quelques rappels historiques dont elle se sert. Et bien sur, il y a ce flegmatique Palmer, incarné par un Michael Caine toujours aussi savoureux qui porte littéralement le film sur ses solides épaules.
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Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Mar 26 Mar 2013, 21:21

Ouais elle est trés sympa cette suite même si on perd un peu en réal bon aprés tu vas voir ca commence à se gater :mrgreen: En gros on perd un point par suite.
Logan
 

Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Mar 26 Mar 2013, 21:23

J'ai la suite sous le coude, je vais certainement me la faire dans la semaine aussi. Je ferai peut être l'impasse sur le reste du coup ^^
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Point de non-retour (Le) - 8/10

Messagepar osorojo » Mer 27 Mar 2013, 21:25

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LE POINT DE NON RETOUR

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John Boorman (1967) | 8/10
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Un nouvel exemple parfait de ce cinéma qui savait faire des films efficaces et concis. En 1h30, tout est plié, on s'est jamais ennuyé et on a la banane. D'autant plus que jamais Boorman ne se laisse aller à la facilité dans ce Point blank et nous surprend même à expérimenter en permanence dans le montage de son film pour nous égarer volontairement dans les dédales d'une histoire pourtant très simple. Du coup, pendant près d'une demie heure, on ne sait pas trop où l'on va, et on se laisse porter sans broncher jusqu'à ce que tout se construise pour devenir parfaitement limpide. Dès lors on n'a plus qu'à apprécier le pèlerinage vengeur de Lee Marvin, charismatique en diable, excellent dans son rôlé d'homme berné à qui on ne la fera plus.

Pour accompagner son personnage bien brutal, Boorman s'entoure de la très jolie Angie Dickinson, que je vois jouer pour la première fois si jeune. Elle est vraiment toute en beauté, ferait craquer n'importe qui par son visage angélique, ses formes si harmonieuses (on en veut presque à Boorman de rester si sage :oops: :mrgreen: ) et apporte une belle conviction à cette femme un peu perdue, amourachée d'un homme qui la fascine, mais retenue également par sa fierté. En ce sens, on retiendra cette jolie scène où elle s'épuise sur le torse de son mufle de macho man qui vient de la rembarrer sans aucune classe. La relation qui s'instaure entre eux est si peu convenue qu'elle fonctionne véritablement à l'écran. Boorman ne tombe pas dans le cliché de l'amour inné et met en scène la romance naissante entre les deux âmes en perdition avec suffisamment de finesse pour qu'elle semble légitime.

Par ailleurs, il parvient à faire de son film un pur polar noir qui ne s’embarrasse d'aucun point de passage propre au genre. Si l'histoire semble s'y prêter en restant sur un chemin tout tracé, c'est bien le seul élément du film qui semble balisé. Tout le reste, de la construction des personnage au montage même du film, en passant par sa narration complètement éclatée, respire l'inspiration et l'expérimentation. Cela fait de Point Blank un film original qui semble encore aujourd'hui très frais et ce malgré son âge.

Un très chouette moment de ciné qui rappelle qu'il fut une époque où les réalisateurs savaient torcher des bobines qui ne cherchaient pas midi à quatorze heures. On est loin avec ce Point Blank de ce phénomène de mode qui veut qu'aujourd'hui les films mixent les genres pour tenir au moins 2 heures sur le papier, et il prouve une nouvelle fois qu'en ce concentrant sur son sujet, en préférant l'efficacité au remplissage futile, il est fort possible de proposer des oeuvres toute aussi marquantes sinon plus.

Point Blank, comme The Ipcress File pour en citer un autre, fait indéniablement parti de ces films que l'on peut citer en exemple à toute personne qui s'insurge lorsque l'on a la faiblesse d'évoquer la nostalgie d'une époque qui savait faire du cinéma sans concession, mais également, et surtout, sans prétention.
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Cerveau d'un milliard de dollars (Un) - 6/10

Messagepar osorojo » Jeu 28 Mar 2013, 21:45

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UN CERVEAU D'UN MILLIARD DE DOLLARS

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Ken Russell (1967) | 6/10
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Un peu poussif ce troisième Harry Palmer, qui lorgne davantage vers un mauvais James Bond qu'un bon petit film d'espionnage, ce que l'on pouvait reconnaître aux deux premiers très chouettes opus de la série, à savoir l'excellent Ip Cress File et le sympathique Mes funérailles à Berlin. Heureusement que ce qui fait la grosse force de la série est toujours présent en la personne de Michael Caine que l'on prend toujours autant de plaisir à voir évoluer en tant qu'agent infaillible, mais il est quand même bien plombé par un script soporifique, qui sombre même par moment dans le ridicule lors d'un final grand guignolesque qui fait peine à voir.

Billion dollar brain n'a pour lui que quelques images assez classes qui rappellent les petites ambiances de roublard que l'on pouvait trouver dans les deux premiers films, ainsi qu'une galerie de personnages bien colorée qui rend également hommage à l'ambiance générale de cette saga Harry palmer. On retrouve avec plaisir le général Russe qui transmet toute sa bonne humeur au film, ses petites interactions avec Harry étant globalement assez marrantes. Mais ce sera tout, pour le reste, le film change complètement de cap et oublie l'espionnage pour nous servir un sous James Bond en roue libre pas forcément inspiré, et puis nous balancer de la pinup libérée pour nous montrer ses genoux lorsqu'elle se désape hors champ et cacher le reste en mode cartoon, avec la tête de Caine en premier plan, je dis foutage de gueule :eheh:

Je tenterai certainement le prochain, parce que j'aime beaucoup le perso de Harry Palmer (et Caine en fait), mais j'y vais quand même à reculon.
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Aube Rouge (L') - 8/10

Messagepar osorojo » Ven 29 Mar 2013, 22:56

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L'AUBE ROUGE

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John Milius (1984) | 8/10
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Quand Milius illustre la guerre et en fait le cadre d'un passage de l'âge adolescent à celui d'adulte, il sort l'artillerie lourde et ne fait pas les choses à moitié. Avec l'aube rouge, il crie haut et fort sa pensée du communisme et sa conception de ce qui fait un homme véritable. Et si sa démonstration peut paraître un peu extrémiste au point de faire peur lorsqu'on s'imagine l'homme derrière le réalisateur, le moins qu'on puisse dire c'est que sur écran, c'est explosif et jouissif.

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Pendant près de 2 heures, le cinéaste fait preuve d'une générosité à l'image qui impressionne et surtout nous embarque sans aucun temps mort dans cette troisième guerre mondiale qui se substituera avec violence et réalisme à la niaiserie des systèmes d'éducation qui ne font que mettre de jolis mots sur les faits historiques qu'ils relatent. Ces jeunes qui le matin même écoutaient leur professeur parler de tactique guerrière, vont vite se rendre compte que la réalité est toute autre, bien plus radicale que ce que les livres d'histoires voulaient bien leur conter. L'aube rouge est également pour Milius l'occasion de livrer sa conception de l'homme à part entière, de la femme également, les deux sur un même pied d'égalité, guerriers et capables de subvenir à leurs besoins sans l'aide de personne. Habiles au couteau, capables de tuer pour se nourrir et se défendre, on devine dans ce portrait très brut de décoffrage les principes d'un homme qu'il ne faut certainement pas trop chatouiller.

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Cette détermination qui transpire de ces adolescents qu'il se plait à faire évoluer pendant tout le film, on la sent véritablement comme un trait de caractère du cinéaste. On peut la ressentir également dans sa réalisation, brutale sans aucun compromis, que ce soit en matière de narration, tout est clair, net, précis et radical, mais également de mise en scène. Cette dernière est carré, précise et très dynamique, jamais novatrice ni tape à l'oeil, mais toujours d'une efficacité redoutable. Pourquoi réinventer les bases, elles fonctionnent lorsqu'elles sont maîtrisées, ce qui est le cas ici. Et si l'on peut légitimement se demander pourquoi Milius n'a pas opté pour un scope qui aurait mis en valeur tous ces superbes paysages, peut être est-ce justement pour ne pas tomber dans ce côté trop esthétique et laisser un côté moins travaillé à l'image. Non pas qu'il la néglige dans l'aube rouge, elle est même globalement très belle, l'homme maîtrise les grands espaces et leur rend un bel hommage dans son film, mais elle n'a pas ce côté purement esthétique qui serait le centre d'attention d'une oeuvre plus naturaliste. Ici, les paysages n'ont pour but que de faire évoluer les personnages qui y crapahutent, et c'est très bien, cela nous permet de rentrer de plein fouet dans l'histoire et de nous laisser porter par son déroulement.

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Si Milius impressionne avec l'aube rouge, c'est également dans sa direction d'acteurs. Pas facile de mener où l'on souhaite des adolescents qui apprennent le métier, et force est de constater qu'il dirige son petit bataillon avec beaucoup de justesse. Chaque membre des Wolverines est attachant et apporte quelque chose au groupe. Leur évolution est très agréable à suivre, chacun va assimiler les évènements à sa façon et réagir en fonction. Certains opteront pour une violence sans compromis, d'autres tenteront de garder leur côté plus civilisé, mais ils adopteront tous néanmoins les règles de la guerre qui se sont imposées à eux. A noter également cette très belle relation fraternelle entre les deux leaders du groupe, qui sait se faire touchante dès lors qu'il s'agit de faire passer un peu d'émotion par l'image.

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L'aube rouge est une belle réussite, une réflexion très percutante sur les enjeux de la guerre mais bien plus sur le passage à l'âge adulte. Il est aussi appréciable que Milius, même s'il distille dans son film ses principes assez rigides, se garde bien d'un quelconque message moralisateur. La guerre est une connerie dont les instruments de mort ne maîtrisent pas toutes les données, mais se doivent de réagir afin de rester en vie. Le message passe sans fausse note, et si l'on pourra regretter que le film ne dure pas plus longtemps (certains passages s'enchaînent un peu trop rapidement à mon gout), que le script se laisse aller par moment à quelques facilités afin de faire avancer l'histoire et évoluer les différents personnages, il faudrait être difficile pour ne pas y trouver son compte. Une sacrée bobine, que j'ai dévorée avec beaucoup de plaisir et qui me donne très envie de continuer à découvrir le cinoche de ce bonhomme dont on devine le caractère bien trempé !
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Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar Heatmann » Sam 30 Mar 2013, 00:04

superbe critique et tres juste , rien a ajouter , je l ai revue le mois dernier , pas fait de critique , et je pourrais donner la tienne en reference :super:

c'est en effet bien plus intelligent et nuancer que ce qu on peut croire en apparence , la scene ou le soldat cubain ecrit une lettre a sa femme et tres subtile et sans equivoque , et puis l'emotion que creez milius avec les adieu des parents et le retour de swayze et sont frerot , au bout du rouleau , dans leur parc d enfance , sur un banc , sous la neige seul face a leur destin , pfff , fort .
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Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Sam 30 Mar 2013, 00:12

Merci Heatmann, c'est sympa :chinese:

Et d'accord avec toi, la relation entre les deux frangins est vraiment très bien gérée, j'ai failli verser ma petite larme vers la fin :mrgreen:
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Motorway - 6/10

Messagepar osorojo » Sam 30 Mar 2013, 11:57

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MOTORWAY

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Soi Cheang (2012) | 6/10
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Petite récréation à la belle image qui fera office de divertissement sympathique pour tout fan des productions milkyway et des sonorités rauques d'un moteur sur gonflé. C'est en effet le sujet même du film, cet amour du volant que ce partage les différentes personnages qui vont se courir après pendant près d'une heure et demie. Dommage que le film soit vraiment formaté, tout y est très propret, même les morts n'ont jamais l'impact escompté, la faute à un script convenu qui ne parvient jamais à s'élever. Du coup, il faut se contenter de quelques acteurs qui livrent le taff, avec un Anthony Wong impeccable qu'on prend plaisir à retrouver en ex pilote chevronné jouant le garde fou de son collègue un peu trop fougueux. J'ai également bien apprécié le bad guy du film, presque mutique, d'un calme impassible, il fonctionne plutôt bien.

Même s'il ne faudra pas attendre de Motorway un film de tuture qui brûle le bitume, il offre son petit quota de montée en zone rouge dont le travail sonore est très agréable. On pourra regretter qu'il reste trop sage en ne faisant qu'effleurer le potentiel de son sujet par manque d'ambition certainement, mais en l'état il reste sympathique à suivre et possède pour lui de jolies ambiances relevées par une photographie qui sait se faire belle, en cela, ce petit Soi Cheang, malgré son côté un peu trop aseptisé, reste un film plaisant qui comblera sans peine une fin de soirée un peu tardive.
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Shame - 8/10

Messagepar osorojo » Sam 30 Mar 2013, 17:58

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SHAME

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Steve McQueen (2012) | 8/10
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Steve McQueen aime faire parler les corps, il l'avait déjà fait avec beaucoup de panache dans son Hunger, il récidive avec la même justesse dans cette claque violente qu'est Shame. Et si ce dernier est présenté, par la plupart des critiques en parlant, comme une dissection très crue de la dépendance sexuelle, il est à mon sens bien plus le portrait de la solitude dans ce qu'elle a de plus triste, et c'est tant mieux. Ne voir en Shame qu'une descente dans les enfers d'une sexualité débridée est faire fausse route, McQueen se sert en effet de ce prétexte pour mettre en lumière un mal moderne bien autre, celui de l'isolement que provoquent tous les moyens de communication modernes. Dans cette époque ou tout est faisable de chez soi, où la culture du travail est plus que jamais à l'ordre du jour, il n'est pas difficile de se laisser enfermer dans un écrin faussement confortable, mais sécurisant.

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Ce sentiment de solitude emprunt de tristesse monopolise le cadre dans ce dernier film de McQueen et c'est par l'intermédiaire de l'impressionnant Fassbender que le réalisateur assène son propos. Il filme chaque centimètre carré du corps de son acteur pour en faire émaner cette perte de repères qui bouscule chaque scène. D'un point de vue purement plastique, le film est exemplaire, jamais gratuit, chaque passage résonne de ce propos très noir qui habite Shame. Que ce soit ce long plan séquence qui suit Brandon tenter de ne pas sombrer lors d'une course effrénée dans les rues de New York, ou ces passages désincarnés où il combat ses pulsions, chaque passage teinte encore plus le film d'un désespoir palpable. Mais réduire l'inspiration de McQueen à sa simple maîtrise formelle serait facile, l'homme a en effet bien plus à proposer et prouve une nouvelle fois ici qu'il ne manque pas de ressources. A l'image de cette démonstration en deux temps des apparences souvent trompeuses qui montrera, le temps de deux séquences, un couple faire l'amour sans aucune pudeur, plaqué contre la baie vitrée d'un immeuble huppé. La première fois, Brandon les observe depuis la rue, il fait nuit, les lumières sont flatteuses, le couple impudique semble bien s'amuser (les coquinous :eheh: ). Inversion des rôles quelques minutes plus tard, c'est Brandon lui même qui est acteur de la scène, face à la vitre qui s'embue. Mais l'ambiance est radicalement différente, froide, mécanique, sans aucun plaisir. Pas besoin d'en dire plus, les images et le boulot d'ambiance font leur office.

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A cette maîtrise de l'image et de la narration, il faut également ajouter une incroyable direction d'acteurs. Une nouvelle fois, Fassbender prouve tout son talent et cette implication totale qu'il offre aux réalisateurs qui le font tourner. Après son incroyable performance dans Hunger, il récidive ici en mettant toute sa personne (vraiment toute !) au service de son personnage. Sa partition inspirée fait que Shame marque vraiment les esprits, et chaque scène forte est marquée par sa présence. Forcément, à côté d'une telle prestation, tous les seconds rôles semblent bien fades, même si Carey Mulligan réussit toutefois à tirer son épingle du jeu. Sa relation avec son frère est touchante et permet d'apporter au personnage de Brandon une nuance nécessaire pour ne pas faire sombrer le film dans le graveleux. Leur relation retranscrit avec beaucoup de justesse le paradoxe qui touche Brandon. Il a des valeurs fortes, aime sa soeur, mais s'est habitué à sa solitude et ses habitudes. Cela ne change pas ses sentiments de grand frère, et McQueen le nuance très bien à l'écran. Dès leur première rencontre dans le film, on sait qu'il n'y aura jamais d’ambiguïté entre eux à ce niveau là.

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Shame ne passe vraiment pas loin du grand chelem mais sombre malheureusement parfois dans les travers propres à ce type de film, à savoir ce côté parfois moralisateur qui est typique du traitement de ce genre de sujet. J'aurais pour ma part préféré que McQueen s'évite quelques petits rappels à la bonne morale lorsqu'il use ses personnages pour se faire mutuellement des reproches. Entre Brandon lui même qui remet en cause la vie conjugale de son boss, et ce dernier qui se lance dans une énumération de hashtag porno histoire de faire culpabiliser tous ceux à qui ces petits noms colorés rappelleront des moments en solitaire, j'ai parfois trouvé qu'il manquait de peu le coche. Il aurait, à mon sens, gagné à rester complètement en retrait de l'histoire, à vouloir trop en dire, on assassine parfois ses intentions. C'est également cet excès de discours que l'on retrouve dans certaines scènes du film, bien trop longues, elles deviennent laborieuses (dur ce passage musical, on se retient de faire jouer la télécommande).

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En l'état, Shame reste une sacré bobine, qui ne manquera pas de faire cogiter les petits cerveaux des quelques hommes numériques qui auront compris tous les petits termes techniques dont McQueen teinte ses dialogues. Mais bien plus que ce sexe très présent à l'écran, c'est bel et bien le portrait d'un homme seul, malhabile en matière de sentiments que dresse le réalisateur. Un portrait touchant, qui reste en tête après le visionnage.
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Contagion - 5/10

Messagepar osorojo » Sam 30 Mar 2013, 23:16

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CONTAGION

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Steven Soderbergh (2011) | 5/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


Moi qui pensais me mettre un film popcorn à base de menace virale, je me suis un peu fourvoyé. Le film de Soderbergh est en effet relativement plat, il ne s'y passe pas grand chose et une impression de boucle infinie émane de l'ensemble. Comme si le postulat de départ n'évoluait jamais et que l'on se retrouvait, à la fin, avec les mêmes premières minutes, la résolution bancale de l'énigme en moins. Parce que c'est bien ça l'intérêt de ce genre de film, à savoir l'origine de la menace et ce petit jeu de détective qui y conduit. Dans contagion, que nenni, on préfère nous assommer de termes scientifiques à base de ratio R0, de patient 0 et tout le toutim, histoire de s'intéresser davantage aux personnes victimes du virus et de l'impact qu'il a sur le fonctionnement même de nos sociétés modernes.

Si l'idée n'était pas si mauvaise, le résultat est peu convainquant. Soderbergh n'ose pas prendre le temps de développer suffisamment tous les personnages qui peuplent son film, en résulte pour le spectateur un intérêt très émoussé pour leurs sorts respectifs. Si on se laisse happer pendant toute la première partie, parce que cet effort d'implication, on est prêt à le faire dans ce genre de film, dès que l'on sent que l'histoire tourne à vide et que les mêmes scénettes se succèdent jusqu'à un dénouement emballé en 5 minutes à l'aide de grosses ficelles scénaristiques, alors que le film s'est voulu très réaliste dans son déroulement jusque là, on perd patience et on s'ennuie.

Heureusement, il reste l'enrobage made by Soderberg qui rehausse un peu le film, mais ce n'est pas suffisant pour que Contagion nous laisse en mémoire autre chose qu'un lointain souvenir. Dès que le générique final nous délivre de cet état végétatif dans lequel le film nous a plongé, on passe à autre chose sans délai aucun.
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Re: [oso] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Dim 31 Mar 2013, 08:47

Bon il manque un point ou deux sur Shame mais ca va :mrgreen:

Aprés tu verras le film veillit vraiment bien et se revoit encore mieux. La premiere fois j'étais à 8,5 maintenant 10 et c'est un des mes films préférés.
Logan
 

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