[Dunandan] Mes critiques en 2013

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Heatmann » Mer 20 Mar 2013, 22:53

dunandan a écrit:Pour les indécis (je pense surtout à Heatmann s'il ne l'a pas vu, ça pourrait lui plaire), j'ai rajouté quelques captures :super:.


ouai , bien vue , celui la il me fait envie depuis un pti moment , surtout evidement comme tu te l'imaginais , a cause du coter saga familliale dans le cadre westernien :love:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Jeu 21 Mar 2013, 04:05

Comme je l'ai dit dans ma critique, ça préfigure pas mal L'homme de la plaine en N&B, en insistant cette fois-ci sur la relation fille-père. Puis la photo du film est superbe :wink:
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Barberousse - 9/10

Messagepar Dunandan » Sam 23 Mar 2013, 06:54

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Barberousse, Akira Kurosawa (1965)

C'est long mais ce que c'est bon ! Barberousse est un film qui rayonne de l'humanisme de son réalisateur, développé autour de la relation médicale novice/maître, et incarné par deux visages dont la différence se mesure à l'aune de l'expérience et de la compréhension de la souffrance humaine. C'est aussi un double tournant pour la carrière du maître qui signe ici son dernier film en N&B, et surtout sa dernière collaboration avec Mifune à cause d'une mésentente quant à l'interprétation de Barberousse qui devait ressembler davantage au médecin de L'Ange ivre, mélange d'ombre et de lumière. Un personnage trop parfait pour AK, mais à l'écran il faut dire que cette figure de sage fonctionne bien, mis en valeur par la répartie de son disciple.

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Deux personnalités obstinées qui s'affrontent.


La première partie est centrée sur l'initiation du jeune médecin qui confronte ses théories à la réalité du terrain, et ainsi révise sa perception de la vie, de la mort, et de la souffrance humaine, au contact des miséreux (Pourquoi s'accrochent-ils tant à la vie ?, dit l'ancien apprenti). Malgré une sobriété de mise, AK ne nous épargne aucun détail (saleté, visages pitoyables, malades agonisants, et même un corps féminin réduit à son plus simple élément). Mais Barberousse a une méthode bien à lui, car au lieu de lui transmettre les arcanes de la médecine (inutile dans bien des cas), il laisse son assistant au contact de trois récits de malades, montrant que l'initiation est en relation directe avec les laissés pour compte (que AK n'a jamais oublié) : du soin des corps, nous passons donc à celui des coeurs et des âmes, bref à l'essence de l'humanisme de Kurosawa. Toutes ces histoires se font l'écho de la suffisance du jeune apprenti (sur la sexualité, la générosité, et surtout les relations "suspendues"), et ont finalement raison de sa résistance en lui offrant de sincères leçons de vie lui permettant de gérer la sienne. Avec Barberousse, il apprend également une science du compromis qui contraste progressivement avec ses méthodes drastiques et surtout cliniques. Car comme il le souligne, à la racine de la maladie résident la misère et l'ignorance, et il faut donc agir en conséquence en utilisant tous les moyens disponibles (scientifiques, économiques, et politiques). Mais avant tout, l'humanisation de ces corps malades leur est rendue en les écoutant, ce qui permet de mieux les comprendre et de soulager l'angoisse de la mort inévitable.

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La vie de médecin n'est pas drôle tous les jours.


Après l'acceptation de la "vraie médecine" vient celle de la pratique, dont l'esprit de générosité contraste avec les images dures et sobres qui ont précédé (avec comme transition symbolique une belle petite séquence de bagarre qui montre que les bons médecins japonais sont aussi des combattants aguerris acquis à une connaissance aigüe du corps humain). Finis les cris de douleur et place au côté lumineux du métier : la prise en soin, axée sur la relation entre le novice et une jeune fille arrachée des griffes d'une Geisha malveillante. Les scènes qui suivent font partie des plus belles scènes d'AK, un petit bonheur du don de soi et surtout du soin mutuel, où le médecin devient lui-même patient et ainsi connaît avec sa protégée une guérison mutuelle, qui communique à son tour son besoin d'aider les autres. Enfin, la conclusion du film n'est que pardon, réconciliation avec soi et les autres, mais aussi héritage et transmission de maître à novice.

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L'amour et la compassion qui se conquièrent parfois par les poings ...


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Le cercle du soin se perpétue par l'attention à l'autre.


Mifune est génial dans le rôle du médecin sage et pragmatique. Sa personnalité bourrue apporte une humanité sincère à son personnage en faisant ainsi contraster l'apparaître et les actes posés, et mettant en avant son esprit de résistance face à l'injustice sociale. Les acteurs qui l'accompagnent livrent aussi de belles prestations, surtout ceux qui interprètent son assistant et la jeune malade (c'est beau de les voir progresser du repli sur soi vers les autres). AK nous livre également l'une de ses oeuvres les plus belles formellement parlant, où chaque plan respire la maîtrise (il faut voir par exemple comment est animée la tension entre le novice et la nymphomane, tout en gestion d'espace progressivement réduit aux rapports de forces), avec un magnifique travail sur la lumière (notamment les yeux de la jeune fille, signes de la part d'ombre qu'elle porte). Il y a aussi une profonde réflexion sur les pratiques japonaises, où la tradition et les règles sont parfois brisées (je pense notamment au rituel des fiançailles où le silence de rigueur est remplacé par l'écoute et la compréhension, et surtout aux livres occidentaux que le maître emprunte au novice pour apprendre à mieux soigner ses malades), au service de l'humain et non l'inverse. Un film donc très japonais par son contexte, mais qui brille par sa modernité de ton.

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Quant la parole est réparatrice face à la misère, l'approche de la mort, et la blessure morale.

Un grand film-somme de AK sur l'humanisme, la relation maître-novice et l'art du compromis, magnifique tant dans sa forme et son contenu, et désormais dans mon Top 3 avec 7 samouraïs et Dersou Ouzala.
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Film: Barberousse
Note: 8,5/10
Auteur: osorojo

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Sam 23 Mar 2013, 12:04

Un sacré Kuro celui là, les 3h passent à toute vitesse et ce boulot formel, un vrai régal :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Jed Trigado » Sam 23 Mar 2013, 12:09

De tous ceux que j'ai vu, c'est certainement mon préféré.
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Messagepar angel.heart » Sam 23 Mar 2013, 12:11

Jamais eu la motivation de le mater ( comme beaucoup d'autres Kuro en fait... ).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 23 Mar 2013, 16:29

Je peux te certifier que tu vas aimer :super:. Puis il y a un bonus baston si t'es patient :mrgreen:

J'ai hâte qu'il sorte en BR celui-là, c'est le film de longue durée de AK qui est passé le plus vite pour moi. Au passage j'ai affiné un peu mon texte (on ne change pas ...).

@ Val : me semble que t'es passé de 7 à 9 (pano Kurosawa) ?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Val » Sam 23 Mar 2013, 19:01

dunandan a écrit:@ Val : me semble que t'es passé de 7 à 9 (pano Kurosawa) ?


Justement, en voyant ma note dans le pano des autres critiques, je me disais que j'avais été très timide avec mon 7. Disons que ce doit être un des premiers films asiatiques que je voyais donc je n'étais peut-être pas sensible aux mêmes choses. Faut que je le revoie mais dans ma tête, je le place assez haut en effet.
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Plus Beau (Le) - 4,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 24 Mar 2013, 02:12

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Le plus beau, Akira Kurosawa (1944)

Comme beaucoup de réalisateurs de l'époque, AK a commencé sa carrière en se faisant la main sur des films parfois opportunistes (il faut bien gagner son pain), avec notamment des films de propagande comme ici, et plus globalement en ravivant la flamme chez la jeunesse japonaise. Il faudra attendre L'ange ivre pour que son talent ait enfin les moyens de s'exprimer pleinement. En effet, il est vain de reconnaître sa patte dans Le plus beau, lui qui au contraire aura pour marque de fabrique les conséquences néfastes de la guerre sur la société japonaise et l'âme humaine, en ciblant tout particulièrement les laissés pour compte.

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A partir d'une esthétique mi-documentaire, nous retrouvons ici tous les critères du bon film de propagande : femmes qui veulent faire péter les statistiques de production des lentilles (pour faire - presque - aussi bien que les hommes !), faisant passer leur personnalité derrière l'esprit d'équipe, et travaillant comme des acharnées même lorsqu'elles sont fatiguées ou malades. Un petit graphique permet de suivre leur progression. Tout est bon pour relancer la vapeur : musique militaire, prières aux anciens, volley-ball, etc. L'histoire n'est que le développement de cette maxime : La force de production émane de la force de caractère. C'est donc assez redondant et l'ennui guette malgré un rythme relativement prenant (normal puisqu'il fallait galvaniser les esprits ...).

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A l'extrême limite, quelques traces humanisantes sont perceptibles, les abandons des unes ou des autres affectant le moral du groupe (au point de masquer les faiblesses des uns pour l'intérêt de tous). Mais l'idéologie est finalement la plus forte, limitant irrémédiablement la psychologie des personnages auxquels il est difficile de s'identifier, étant tous noyés par cet esprit de compétition et de matraquage. C'est bourré de signes d'encouragement de slogans (morts pour la patrie), et même la mort de parents proches ne les détourne pas de leur objectif malgré une tristesse visible sur leurs visages. Le pompom arrive avec une histoire de lentille que l'héroïne doit corriger toute la nuit, de peur que les soldats l'utilisent (même ses supérieurs sont impressionnés par un tel dévouement !). Bref, une histoire limitée mais intéressante pour connaître un peu mieux ce genre cinématographique hyper balisé, et repérer les rares signes d'un style en développement (notamment les gros plans sur les visages qui soulignent les contradictions humaines, les intérêts privés pesant légèrement sur le sacrifice individuel et collectif, et les marques temporelles de la détermination de l'âme qui rappellent la fameuse illumination de La légende du grand judo).

Film de propagande sur commande assez redondant dans son principe (force de caractère et de groupe versus sentiments et découragement). Ne s'adresse qu'aux fous furieux de AK.
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Big Year (The) - 0,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 24 Mar 2013, 08:23

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The Big Year, David Frankel (2012)

Oh la belle bouse. Dans la plus pure tradition des mauvaises comédies américaines qu'on nous vend chaque année, celle-ci frise le vide absolu. On nous ballade d'un lieu à un autre avec une histoire et une mise en scène si absentes qu'on dirait un docu animalier et de voyage (ils auraient pu au moins bien mettre en valeur, justement, les différents lieux de voyage, mais même ça c'est raté : c'est avant tout centré sur les acteurs censés porter le film).

Un humour qui tombe à plat, une histoire qui manque de substance (des mecs qui laissent tout tomber pour aller photographier des oiseaux, même le pitch rend le film plus intelligent qu'il n'y paraît), aucun enjeu et très redondant, des acteurs (casting tout pourri d'ailleurs) en roue libre incarnant des personnages antipathiques (franchement difficile de les plaindre, ils sont assez riches pour partir une année entière), beaucoup d'oiseaux en CGI, et une morale à l'américaine extraordinairement con-con (Il a eu plus d'oiseaux, mais nous avons l'essentiel ... comprenez les femmes) : j'ai fini par pioncer par intermittences.

Cela m'apprendra à voir une comédie dont la jaquette annonce déjà la nullité. Mon excuse : ma médiathèque est pauvre en comédies... Un petit demi point pour la chanson de Eels et une autre de Full metal Jacket qui vont bien avec le thème animalier du film.
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Je ne regrette pas ma jeunesse - 7/10

Messagepar Dunandan » Mer 27 Mar 2013, 19:08

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Je ne regrette rien de ma jeunesse, Akira Kurosawa (1946)

Avec ce film, Kurosawa prend l’exact contre-pied idéologique de Le plus beau, dans lequel il valorisait l'effort de guerre, parenthèse malheureuse de sa carrière avec Ceux qui bâtissent l'avenir (film perdu). Seul point commun avec ce film, le héros n'est nulle qu'autre qu'une femme (une rareté chez le réalisateur), dont le but est de défendre les "forces vives" du Japon contre le gouvernement militariste assoiffé de pouvoir. Si AK s'adapte encore à l'air du temps en épousant la tendance démocratique de l'après-guerre, son point de vue est donc plutôt novateur et personnel, en dépeignant la maturation introspective de cette femme, ainsi que la force d'affirmation qu'elle porte.

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L’introduction est une véritable ode à la jeunesse, insouciante et loin des problèmes du monde, formant l’une des plus belles pages du cinéma d’AK à ses débuts. Soutenue par un montage haché et dynamique, à la fois lyrique et aérien, cette séquence paradisiaque se trouve rapidement contrastée avec la réalité du Japon de 1933. Le film constitue ensuite un trio amoureux relativement atypique, car loin d’une histoire sentimentale à l’eau de rose. Les deux hommes reflètent les contradictions psychologiques de la jeune femme, l'un menant courageusement une manifestation étudiante pour la liberté, vivant à fond ses principes, tandis que l'autre se range doucement dans la normalité (la raison familiale évoquée apporte un petit supplément de sympathie, contrebalançant sa lâcheté). La jeune femme est une artiste qui va comprendre progressivement, via ses deux prétendants, sa futilité, sa naïveté, et son vide intérieur. Ces tensions individuelles synthétisent brillamment la jeunesse japonaise de l'époque, soutenues en arrière-plan par une lutte sociale, filmée de manière semi-documentaire apportant un crédit de réalisme à cette histoire basée sur des faits réels.

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Après l'arrêt forcé de ces grèves et l’abandon apparent de l’activiste révolutionnaire, vient un chassé-croisé amoureux et existentiel (assez conventionnel) qui nous amène ailleurs. Le récit insiste alors sur la formation de la volonté personnelle de la jeune femme qui veut se heurter à la violence du monde et trouver sa voie en cherchant un travail qui lui convient corps et âme, processus accéléré par l'arrestation de son ami gauchiste accusé de trahison. La quête d’harmonie qui vient ensuite rappelle la transformation du jeune disciple de La légende du grand judo. Second moment fort avec une rizière comme point d'orgue, ce lieu est une mise à l'épreuve de ses principes enfouis qui se révèlent enfin, trouvant leur pleine expression auprès de la famille du malheureux, qu'elle aide à retrouver belle figure. Bref, elle apprend à vivre pleinement, au rythme difficile de la culture, comme dans L'île nue. Au passage, c'est la première incursion de AK dans le monde paysan, univers rude fait de boue et de sueur, où jeunes et anciens, et surtout idéal et réalité se trouvent réconciliés (le titre prend tout son sens). Ce terrain représente aussi un changement d'état esthétique majeur pour la jeune fille, passant d'une beauté artificielle à une autre beaucoup plus intérieure et épanouissante (après un gros moment de souffrance faut l'avouer).

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Certainement l’un des meilleurs films de jeunesse de Kurosawa, et peut-être même son plus beau jusqu'à l' Ange ivre. Malgré un montage parfois brutal produisant des enchaînements discordants (peut-être causés par la censure), des scènes qui flirtent avec le pathétique (particulièrement lorsque la jeune femme débute sa vie à Tokyo), et des classes sociales tout juste esquissées, il faut avouer la force de ce parcours féminin qui se taille un chemin personnel malgré l’adversité, porté par un style à la fois lyrique et réaliste. Un film qui préfigure légèrement les travaux de Naruse, mais en insistant non pas sur la fatalité sociale comme ce dernier, mais sur la détermination et la maturation individuelles. Ce parcours est également une métaphore politique sur la démocratie à la japonaise, se réalisant par la conquête de l'intériorité, la tête - les étudiants - ne faisant qu'un avec sa base fondatrice - les paysans -.

Un film-tournant de AK, qui offre un beau portrait (particulièrement féminin) de la jeunesse japonaise du début de siècle, marquée par une quête introspective qui est la clé d'une véritable transformation politique.
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Merveilleux dimanche (Un) - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 29 Mar 2013, 22:32

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Un merveilleux dimanche, Akira Kurosawa (1947)

A part Le plus beau (film de propagande assez basique) et Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre (film de samouraï vite ennuyeux), il me plait bien le Kurosawa à ses débuts, surtout ce film et Je ne regrette pas ma jeunesse. Son style propre est encore à trouver, ici fortement influencé par le néo-réalisme et le cinéma expressionniste, mais l'énergie vivifiante et sentimentaliste de ces deux films est tout simplement irrésistible. Il la déploie à travers un jeune couple qui se retrouve chaque dimanche pour se distraire un peu, un bonheur qui ne tient qu’à un fil, et qui semble être le lot à toute une jeunesse sacrifiée par la situation économique catastrophique d'alors.

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Deuxième film de l’après-guerre nippon, c’est à la manière de Capra que le réalisateur nous invite à cette peinture des bas-fonds, en nous montrant la beauté derrière la pauvreté et la misère, sur le rythme d’une musique italienne et d’un montage dynamique. Les deux personnages forment un joli tandem, l’homme incarnant dans la première partie du film le pessimisme gagné par la dure réalité, et la femme l’espoir et le rêve que presque rien n’entame. Mais de situation en situation qu’ils rencontrent de manière imprévisible, cette relation schématique s'effrite, ouvrant des morceaux de vie qui mettent en appétit, où le bonheur est construit à partir de presque rien (participation aux jeux d'enfants, visite d'un appartement sordide que le loueur déconseille avec ironie de prendre, etc.). Une promenade qui se heurte aussi à l'indifférence d'anciens compagnons, à l'inaccessible bourgeoisie, à l'injustice de profiteurs, et surtout à une misère encore plus grande que la leur (incroyable scène du gamin des rues qui ne réagit pas comme tel).

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La seconde partie, marquée par le retour précipité à l'appartement de Yuzo figurant l'immobilisme et l'impasse, démarre lentement, mettant l’emphase sur la difficulté existentielle de ces deux amants perdus, et inversant cette fois-ci la relation. Plus que jamais ces sorties sont une fuite nécessaire de la misère qui les attend chez eux. Mais la force du rêve et de l’imagination se taillent un chemin, donnant lieu à des scènes d’un lyrisme très fort porté par un minimalisme des artifices, à contre-courant des divertissements coûteux qu'ils se sont offerts avant, où un simple taudis sur les toits devient un café potentiel, et un amphithéâtre balayé par le vent, un concert classique de Schubert (La symphonie inachevée, un titre pour le moins évocateur). Avant ce dernier moment d’anthologie, la caméra revient brièvement sur le visage de la femme qui lance une invitation au spectateur de rêver avec eux pour que l’impossible devienne possible. Comme le titre de la chanson, à la fin de la journée le couple est entre la joie et la tristesse, car tout est à recommencer. Cette capacité à saisir la beauté au cœur de la misère préfigure bien sûr tout le cinéma de AK, de L’ange ivre jusqu’à Dodeskaden. Sinon, ça doit être la censure, je ne sais pas, mais les éléments de "chute" du prétendant sont assez ridicules (ça fait partie du charme de ces naphtas) : la cigarette et le sexe.

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Inspiré par le cinéma italien et particulièrement celui de Capra, Kurosawa nous offre de beaux morceaux de vie au cœur de la pauvreté de Tokyo avec un brin d’humour et surtout de tendresse. Un film rare dans sa riche filmographie : son unique film de couple !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 30 Mar 2013, 22:43

Légende du grand judo : 6 => 6.75 (j'ai changé plein de trucs, surtout les captures).

Il passe bien mieux la seconde fois La légende du grand judo, surtout sur grand écran. Malgré tout, toujours les mêmes défauts de rythme et surtout d'interprétation, mais j'aime beaucoup l'histoire qui concentre l'esprit philosophique du judo et par-delà, des arts martiaux (un peu à la manière de Fearless dont je suis certain, s'est énormément inspiré). Bref, mon film de "jeunesse" préféré de AK avec les deux derniers que j'ai critiqués.

French kiss : 1/10.

Bon ça ne vaut pas une critique, c'est juste mauvais. Com'rom' tout ce qu'il y a de plus banal (une américaine qui vient chercher son amoureux qui l'a quittée ...) avec Kevin Kline qui joue le rôle d'un français ... Puis j'adoore la vision stéréotypée des français : dangereux au volant, beaux-parleurs, voleurs (pour les français lambda), méprisants (pour les hôtels 4 étoiles), ou corrompus (les flics, représentés par Jean Reno) :eheh: Tellement nul que j'ai roupillé au bout d'une heure.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Dim 31 Mar 2013, 00:08

Bilan du mois de mars


Top :

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Grosses bouses :

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Mytho (Le) - 5/10

Messagepar Dunandan » Dim 31 Mar 2013, 08:22

Le mytho

Réalisé par Dennis Dugan

Avec Adam Sandler, Jennifer Aniston, Brooklyn Decker

Comédie, USA, 1h50 - 2011

5/10

Résumé :
Pour rester libre et éviter toute forme d’engagement, Danny a toujours prétendu être marié. Mais voilà qu’il tombe amoureux… Désirant se libérer de ce mensonge devenu trop encombrant, il demande à sa fidèle assistante, Katherine, de se faire passer pour son ex-femme.

Mouais c'est beaucoup plus gentillet que je le pensais. C'est quand même mieux que Copains pour toujours dans le genre bas du front, mais au fond on ne rigole pas trop (sauf le coup de la chèvre et 10 min au début ...). Du début à la fin, on sent que c'est surtout du film de placement de pub, à l'honneur de Jennifer Aniston qui rivale encore de beauté et de charme avec la topless Brooklyn Decker malgré sa rentrée dans la quarantaine.



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Avant/après l'opération.


C'est dommage parce qu'avec le thème de la chirurgie esthétique - avec sans surprise la vérité et le mensonge comme arrière-plan moral - il y avait à faire, mais c'est finalement peu exploité (sauf un peu au début et via Nicole Kidman qui fait un caméo assez drôle dans le genre), puis on embarque ensuite dans la grosse comédie familiale légèrement vulgaire manquant cruellement de subversion, des gamins qui sur-jouent, un side-kick assez lourd, et des environnements cartes postales.

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Points bonus.


Depuis 2005, Adam Sandler me déçoit pas mal, enchaînant des films trop calibrés et calculés pour le tout public. Celui-ci est trop long d'une bonne demi heure, et fait pourtant le minimum syndical, avec une alchimie qui opère que rarement. Bizarre pour un film qui encourage au contraire la spontanéité et la sincérité, finalement miné par les valeurs qu'il vise.
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