Amis depuis la plus tendre enfance, Rafe McCawley et Danny Walker sont deux brillants pilotes de l'armée de l'air américaine. La Seconde Guerre mondiale a commencé, mais les Etats-Unis n'ont pas encore engagé les hostilités. Rafe succombe bientôt au charme d'Evelyn Johnson, une jeune infirmière. C'est le coup de foudre. Mais ce dernier part combattre aux côtés des Britanniques. Evelyn et Danny sont, quant à eux, transférés sur la base américaine de Pearl Harbor.
Un film du genre artillerie lourde, peu étonnant de la part du réalisateur qui divise son film en 3 parties sur un peu moins de 3 heures.
Le métrage a des petits airs d'un film catastrophe plutôt qu'un film de guerre car l'épée Damoclès est prête à tomber et tout le monde connait le dénouement historique c'est pourquoi un regard plus intimiste à travers une troupe de soldats est une bonne idée pour avoir un autre regard sur ce pan Historique.
Ainsi, on s'attarde une bonne heure sur la présentation des lambdas, en général cette partie introductive est saoulante mais ici elle garde un ton léger et bon enfant possédant un intérêt certain permettant de cerner les personnalités des deux futurs héros.
Des jeunes hommes modestes avec un coeur en or qui feront tout pour aller au front au détriment de leurs amours.
On notera une multitude de personnages secondaires qui gravitent autour des deux interprètes centraux (Ben Affleck, Josh Hartnett). Malgré leur nombre ils apportent un capital sympathie indéniable même si on ne creuse pas vraiment leur portrait, on retrouvera ainsi de nombreuses têtes connues : Alec Baldwin, Jaime King , Jon Voight, Cuba Gooding Jr. , Tom Sizemore, Dan Aykroyd, Michael Shannon, William Fichtner etc... même si certains ne se contentent que de brèves apparitions, ça fait toujours plaisir à voir.
Concernant les 3 personnages principaux, je dois dire qu'on les voit un peu beaucoup et que le coté romance est tentaculaire façon Armaggedon avec des séquences langoureuses qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.
Ben Affleck est assez énervant avec un jeu bien peu varié, Josh Hartnett a un rôle un peu plus complexe mais ne fait pas de merveilles, Kate Beckinsale est toujours superbement maquillée en toutes circonstances malgré une tentative d'insuffler un brin de courage et de personnalité à cette infirmière, elle reste un peu potiche godiche pleunircharde. 3 acteurs principaux qui n'assurent pour par leurs belles gueules respectives pour assurer le coté soap du film.
Parallèmement, Bay distille quelques images formelles de stratégie militaires qui cassent un peu l'ambiance de rêve ressemblant à "tora tora tora" montrant la rigueur japonaise.
Une première partie assez conventionnelle avec beaucoup d'eau de rose et d'amitié, qui ressemble un peu au paradis avec une vie pleine de bonheur au jour le jour, des ciels rose bonbon...Un petit monde parfait qui va être bouleversé par la fameuse attaque Japonaise, un contraste saisissant.
Michael Bay ne lésine pas sur les moyens quand à ces bombardements destructeurs digne des pires films catastrophes et qui semblent interminables. Des très gros moyens d'effets spéciaux sont engagés et tiennent encore la route visuellement malgré les années, même s'ils font un peu trop propres. Une réalisation maîtrisée avec un sens du cadre étudié où esthétisme et explosions monstrueuses font bon ménage avec des allures de Titanic sur certains plans (les carcasses de navires qui se retournent ou les cuistots laissés pour compte dans les cales). Un résultat pyrotechnique impressionnant où le spectateur est pris dans cet engrenage de déflagrations et par l'effet de surprise fatale.
Certes, la technique est maîtrisée, mais Bay ne fait pas dans la légèreté se sentant obligé d'insérer des plans de ralentis sur les visages de nos héros meurtris, donc incapable d'exprimer des émotions de façon naturelle, ces plans superflus sont vraiment too much et en adéquation avec des dialogues guimauves et mièvres au possible. Un cruel manque de réalisme qui contrairement au soldat Ryan sensait bon la gadoue, ici c'est chemise hawaïenne et sable chaud.
Michael Bay n'oublie pas de distiller des éléments ultra-patriotiques plus ou moins discrets pour marquer les esprits sur une nation meurtrie avec ces bannières étoilées sur les cercueils, les bouteilles de coca-cola en flacon de perfusion etc...on privilégie la fiction et l'image idéalisée que se font les américains comme sauveurs du monde. Hélas, les émotions ne sont pas du spontanées à l'image de l'ensemble du film où tout est millimétré pour ne pas faire de taches sur la carte postale, ainsi presque aucune goutte de sang ne sera montrée.
La troisième partie est la partie "Revenge" avec une partie Top Gun avec un retour flamboyant de nos héros qui se prennent pour des kamikazes sans prendre le temps de pleurer. Une fin un peu plus réussie du point de vue interprétation qui ressort un peu du lot.
Malgré des effets spéciaux de haute volée, Pearl Harbor pèche par son ultra patriotisme lourdingue, son coté artificiel qui manque clairement de spontanéité , certes on éprouve de la sympathie pour ces acteurs aux traits parfaits pleins de bonnes intentions mais on n'arrive pas capter des émotions vraies gardant toujours un détachement pour ce triangle amoureux guimauve à souhait. Un film qui sait caresser son public dans le sens du poil pour un grand spectacle garanti mais sans réelle surprise.