Killer joe 8/10Killer Joe ou la confirmation que Friedkin est toujours bien vivant (faut que papy Stone et de Palma en prennent de la graine, s’il n’est pas déjà trop tard !). Même si sa carrière est devenue plus confidentielle, voire en marge, le grand Bill n’a eu de cesse de continuer à balancer toute sa hargne. Traqué reste encore dans toutes les mémoires !
Ici, le réalisateur pose sa caméra chez les rednecks pour offrir un huis clos crasseux et légèrement déviant. Construit comme un hymne à la stupidité et à la cupidité, le film rend principalement hommage à l’ensemble de son casting. Hormis un Emile Hirsch, étonnamment absent, la direction d’acteurs frôle le sans faute. Il faut, de toute façon, être sacrément bon pour réhabiliter la star des romcoms insipides. Matthew MCco bouffe l’écran dans ce rôle de tueur faux calme. Et contre toute attente, la jeune Juno Temple lui emboite le pas avec un rôle hyper fort et sacrément ambiguë. Je ne comprends toujours pas pourquoi ces deux ont été les grands oubliés des oscars ? Faut croire que Friedkin fait toujours aussi peur malgré son passé doré. Et puis, il y a Gina qui nous rappelle chaque seconde combien c’est un talent à l’état brut passé à coté de sa carrière. Cependant, la copie n’est pas parfaite. Avec Killer Joe, il est aussi facile d’y voir un exercice vide tapant gratuitement sur la tronche des laissés pour compte de l’Amérique. Mais, il y a un je ne sais quoi de Coen trash qui pousse à aller au-delà de ce constant primaire. Encore une fois, la performance des acteurs permet d’accepter certaines facilités. Puis Friedkin se permet un final sévèrement dantesque, wtf et bien bourrin dont il a le secret. L’éclatage de tronche à la conserve reste d’une gratuité incroyable mai ce déferlement de violence n’est que la juste conclusion d’un dernier quart d’heure o combien oppressant.
Encore une fois, voilà une œuvre du grand William qui ne me déçoit pas. A 80 balais, une telle énergie me bluffe surtout à l’heure ou les grands dinosaures meurent, uns à uns, dans d’atroces souffrances.
Friedkin meets Tobe Hooper