Batman Begins de Christopher Nolan - 2005
Maintenant que la trilogie est achevée, je revois vraiment le film à la hausse.
L'écriture est particulièrement réussie sur ce volet. La genèse de Batman est parfaitement transcrite : trauma, errements, prise en main par Ra's Al Ghul, prise de conscience, transformation. On y croit et du coup les choix de Bruce Wayne coulent de source. La construction en flashback dans cette première partie aide beaucoup d'ailleurs. Toute cette logique et cette cohérence permet de se plonger dans cet univers sans sentiment de redite, comme-ci tout ça était nouveau et que Batman pouvait être réel. Gros tour de force de la part de Nolan et des scénaristes. Sur le reste de l'histoire et le plan machiavélique du gros méchant vilain en revanche, c'est moins la joie... On retombe dans les travers faciles des méchants surnaturels qui voient leurs plans partir en sucette sur un détail (en l'occurrence les capacités martiales d'Alfred!
).
L'écriture n'est pas le seul point fort. Contrairement aux deux autres volets, le design global correspond bien à l'univers de Batman. La batcave ressemble encore à quelque chose et n'est pas matrixisée comme dans l'opus suivant. Mais surtout, Gotham, grâce à son métro rétro et la Wayne Tower, a un peu de cachet, ce qui sera complètement laissé de côté par la suite. Sans parler des Narrows, pompés chez papy Ridley, mais qui ont l'avantage d'avoir une ambiance à eux, moite et angoissante. Seule la Batmobile fait tâche finalement.
Cependant tout n'est pas rose. Si une bonne partie du casting est très bien trouvée : Michael Caine, Liam Neeson, Gary Oldman, Morgan Freeman, en revanche certains acteurs craignent vraiment. Celui qui incarne Carmine Falcone en tête... Ok pour éviter le cliché du mafioso rital façon Don Corleone, mais là il n'a aucun charisme, il est transparent. Pareil pour Miss Dawson... On critique Cotillard, mais la scène où elle est dans la batmobile, shootée à s'en faire péter les rétines, c'est un grand moment de nanard!
Dernier morceau : la réalisation. D'un côté, ça claque, c'est léché, les plans iconiques ou anti-iconiques sont parfaits. Mais d'un autre côté, dès qu'il y a un peu d'action, c'est la bérézina. Tous les combats au corps à corps filent la gerbe. Le montage est systématiquement ultra-cut et on ne pige rien à ce qui se passe. Les courses poursuites n'ont aucun intérêt, si ce n'est de voir des bagnoles se planter.
Au final je mets la même note aux trois volets, qui ont chacun des forces et des faiblesses différentes.
7,5/10