[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Ah oui, le début "repas de famille", ça fait un peu Coppola/Cimino du pauvre et ça laisse craindre le pire, mais ça vaut le coup d'insister.

Et Une affaire d'Etat, tu peux y aller tranquille : il semble faire l'unanimité ici.

[osorojo]

Bon j'ai pile poil le temps de me mater la suite des Lyonnais avant top Chef, je le rattrape, critique à suivre

[Mark Chopper]

Les Lyonnais, d'Olivier Marchal (2011)

L'histoire : Un ancien gangster, retiré des affaires, mène une vie paisible avec sa famille et ses proches. Mais la récente incarcération de son ami d'enfance, qui n'a jamais abandonné le milieu criminel, va tout bouleverser...

On sent qu'Olivier Marchal a voulu nous livrer une grande fresque criminelle : les premières minutes du film, qui présentent d'anciens gangsters réunis pour une fête de famille troublée en coulisses par l'arrivée des forces de l'ordre, rappellent fortement la trilogie du Parrain et l'idée de placer au coeur de son histoire les thèmes de l'amitié, de l'honneur, de la confiance et de la trahison, l'importance du temps qui passe, évoque bien évidemment Il était une fois en Amérique... Mais que ce soit en cours d'écriture, de tournage ou de montage, le cinéaste s'est finalement contenté d'une "petite" histoire de gangsters. Autrement dit : un mal pour un bien. Car l'homme maîtrise son sujet et il est bon de voir ce genre de cinéma en France. Les allers et retours entre passé et présent, non contents de dynamiser le récit, nourrissent les personnages, extrêmement charismatiques, ceux interprétés par Gérard Lanvin et Tchéky Karyo en tête. Ces deux-là n'ont jamais été de grands acteurs, mais vieillissent bien : ils ont une bonne gueule, leurs rides et cheveux blancs leur confèrent une véritable classe. Non content de livrer d'impeccables séquences, qu'il s'agisse d'une fusillade bien cash ou de moments de tension, Marchal illustre des thèmes qui m'ont particulièrement touché. En résumé : mon polar français préféré depuis 36 quai des Orfèvres, qui confirme tout le bien que je pense de son auteur. Hautement recommandable.

Note : 7,5/10

[Mark Chopper]

Un heureux événement, de Rémi Bezançon (2011)

Critique supprimée

[Logan]

Tu m'écoutes pas aussi, je t'ai dis de mater son premier

[Mark Chopper]

Si si, je t'écoute. Je l'ai réservé en médiathèque, mais il met du temps à se libérer.

[Alegas]

La Proie, d'Eric Valette (2011)

L'histoire : Emprisonné pour un braquage, un homme s'évade de prison pour secourir sa femme et sa fille, qu'il sait menacées par son ancien compagnon de cellule. Innocenté par la justice française, ce dernier serait en fait un tueur en série...

Petite baisse de régime pour Eric Valette, après l'excellent Une affaire d'Etat : sans doute trop ambitieux, il a souhaité nous offrir un long-métrage qui mélange film de prison, de traque et enquête sur un tueur en série. Cette recette singulière implique un nombre important de personnages, au traitement aussi inégal que leur interprétation : Alice Taglioni mise à part, ceux qui incarnent des policiers traitent leur rôle avec désinvolture et si l'idée de mettre en scène un duo formé d'un tueur en série et de son épouse, une complice plus ou moins passive, rappelle un célèbre couple d'Ardennais, il souffre d'un traitement caricatural et d'une interprétation tout en surjeu. Tout n'est pas sombre, loin s'en faut, mais il est dommage de constater que le personnage de Sergi López, excellent comme à son habitude, soit à ce point sacrifié. Albert Dupontel, lui, est bien présent et en impose dans ce rôle physique et éprouvant d'homme seul contre tous pour sauver ce qui lui reste de famille...

Malgré tous ces défauts, auxquels il convient d'ajouter certaines invraisemblances et facilités de scénario (une évasion improbable), Eric Valette livre un excellent divertissement qui multiplie les lieux d'action : entre le début, pur film de prison bien badass et sanglant, et la traque qui permet de réaliser que certains paysages à priori peu cinématographiques (un lotissement) mériteraient d'être davantage mis en valeur et qui offre plusieurs séquences d'action assez bluffantes et lisibles, il est impossible de s'ennuyer. Mais à l'image d' À bout portant, sorti l'année précédente, La Proie ne dépasse jamais son statut de divertissement jetable. On passe un excellent moment, mais on regrette de voir la recette des américains copiée jusque dans leurs fautes de goûts, à l'image du personnage d'Albert Dupontel qui paraît littéralement increvable, tel un émule de Terminator.

En résumé : un divertissement calibré pour une soirée sans prise de tête. Dommage, toutefois, qu'il abuse de raccourcis, de facilités, que certains interprètes ne se montrent pas à la hauteur et que l'ultime scène soit à ce point honteuse.

Note : 6,5/10

[Dunandan]

Kagero, de Hideo Gosha (1991)

L'histoire : Au cours d'une compétition, une joueuse de cartes professionnelle doit à la fois défendre l'honneur de son clan, assurer l'avenir de son frère adoptif et affronter celui qui a assassiné son père sous ses yeux lorsqu'elle était encore enfant...

La carrière de Hideo Gosha se scinde en deux périodes bien distinctes, que l'on pourrait grossièrement qualifier de masculine dans un premier temps, puis féminine. Le cinéaste place ainsi, à partir du début des années 1980 jusqu'à son décès, des personnages du sexe dit faible dans des environnements dominés officiellement par des hommes : allant à l'encontre des modes, il propose ici un ninkyo eiga, genre sinistré. Takeshi Kitano vient de faire ses débuts derrière la caméra avec Violent Cop et Jugatsu, Takashi Miike s'apprête à faire ses armes dans le milieu du v cinema : tous deux et quelques autres vont emmener le yakuza eiga vers d'autres contrées, bien éloignées de l'esprit des grandes sagas des années 1960 auxquelles Hideo Gosha rend clairement hommage, Lady Yakuza en tête. Le vieux cinéaste n'a alors plus rien à prouver : il est l'un des rares à se voir confier de solides budgets dans son pays, un honneur auquel Akira Kurosawa lui-même ne pouvait plus prétendre. Par conséquent, il fait ce qu'il veut.

L'histoire, comme toujours avec ce genre, se révèle classique. Pour autant, Hideo Gosha ne donne jamais l'impression d'avoir vingt-cinq ans de retard : formidable esthète, il parvient à élever un matériau de base quelconque grâce à son sens aigu de la composition, à la photographie et à la direction artistique. Rarement un gambler movie n'aura semblé à ce point immersif : la scène où le personnage principal, incarnée par la magnifique Kanako Higuchi, tout en retenue, s'entraîne à manipuler les cartes, seule dans sa chambre, est une merveille de tension et d'érotisme. Mais le film traîne parfois en longueurs, peine à captiver et n'évite pas toujours le facteur chiant : des défauts que l'interprétation de Tatsuya Nakadai, sorti de sa maison de retraite pour resservir une partition fièvreuse, et le final, qui dynamitera littéralement bien des attentes, effacent en partie. En conclusion : classique de par son fond, transcendé par sa beauté formelle et l'interprétation troublante de Kanako Higuchi, Kagero se révèle parfois ennuyant, mais le plus souvent fascinant. Un bel adieu au genre.

Note : 7,5/10

[osorojo]

Il a vraiment l'air très beau, ça me donne très envie de creuser davantage la filmo de Gosha dont je n'ai finalement pas vu grand chose (Goyokin, Quartier violent & dans l'ombre du loup).

Les captures sont vraiment très belles en tout cas

[Mark Chopper]

J'en ai vu à peine plus que toi et j'ai moi aussi envie de creuser.

[Dunandan]

Ouais j'ai été déçu par celui-là au niveau de l'histoire, mais je pense le revoir un peu à la hausse sur mon écran 40p

Sinon je relève à peu près les mêmes défauts & qualités que toi

[Mark Chopper]

L'histoire, c'est toujours la même pour les ninkyos

[Dunandan]

Je sais pas j'en ai vu que 2 (avec Fleur pâle).

[Mark Chopper]

Fleur pâle ce n'est pas un ninkyo.

Alors si tu as été déçu par l'histoire de Kagero, tu risques de l'être cent fois à l'avenir

[Dunandan]

Je réagissais au gambler movie, mais effectivement c'est le seul ninkyo eiga que j'ai vu alors.

En fait c'est quoi ?