VANISHING POINT++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++Richard C. Sarafiant (1971) |
8/10++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Oeuvre sensorielle et contemplative par excellence qui envoûtera les uns et endormira les autres. J'ai pour ma part pris beaucoup de plaisir à me laisser bercer par ce film atypique pour une plongée en plein coeur d'une l'Amérique désertique, bercé par une BO aux petits oignons qui sent bon les seventies et le ronronnement envoûtant de la désormais culte Dodge Challenger. Richard C. Serafian réussi une nouvelle fois à me transporter avec l'ambiance si particulière de son film dont je retrouve ce côté presque mystique qui m'avait littéralement transporté dans
Le convoi sauvage. On a l'impression d'être en pleine immersion dans le trip de cet ex pilote professionnel, entre réalité et ressentis plus fébriles. On enchaîne avec lui les différents états qu'il traverse, dans tous les sens du terme. Que ce soit lors de cette longue lutte contre le soleil en plein désert, ou par l'intermédiaire de toutes ces rencontres illustrant la recherche d'une vie oisive faite de liberté, le cinéaste parvient à insuffler à son film des sentiments paradoxaux. Entre apologie d'une vie légère et dénonciation de ses travers, Vanishing point est une oeuvre qui questionne.
Sarafian dose parfaitement les différents sentiments qu'il veut nous faire éprouver en mettant en scène un film on ne peut plus sensoriel. Que ce soit par l'omniprésence de la musique, dont le réalisateur choisit celle qui vient du coeur, à grand coup de soul mêlée de blues, ou par le côté très soigné des décors, dont la beauté naturelle est exploitée à son maximum lors de longues séquences contemplatives du plus bel effet, le cinéaste souhaite stimuler son spectateur. Non pas au moyen d'une histoire qui va le chercher, c'est même plutôt le contraire, mais bel et bien avec une spiritualité qui s'invite dans chaque parcelle de cette bobine si particulière. Tout l'intérêt de Vanishing Point se résume au personnage de Kowalski, dont on ne sait finalement pas grand chose sinon quelques bribes de son passé qui expliqueront cette fougue qui l'habite.
Un véritable film d'ambiance, ni plus ni moins. Et si je peux comprendre qu'on reste hermétique à cette dernière, je suis tombé sous le charme de cette bobine décomplexée qui ne promet rien mais se livre beaucoup. Un petit mot également sur la puissance de cette fin que l'on ne voit pas venir et qui nous laisse bouche bée, partagé entre l'envie de laisser exploser l'adrénaline emmagasinée pendant 1h30 ou de se laisser envahir par la tristesse qui s'en dégage. Un film tour à tour touchant, revigorant et stimulant.