Le petit arpent du bon Dieu |
Réalisé par Anthony Mann
Avec Robert Ryan, Aldo Ray, Buddy Hackett, Buddy Hackett, Jack Lord, Fay Spain, Helen Westcott, Michael Landon
Comédie dramatique, USA, 1h57 - 1958 |
5/10 |
Résumé : Un fermier croit pouvoir trouver un vieux tas d'or enterré par son ancêtre. Avant sa recherche, il délimite un arpent de terre, sacré, pour le Bon Dieu. Dans sa course au trésor, il sera aidé par un jeune homme albinos. Autour de lui gravite une société du Sud âpre et rude. Courtisée par tous les hommes, sa belle-fille attise tous les regards.
Bizarre de passer de l'un des meilleurs films d'un réalisateur,
Cote 465, à l'un de ses plus décevants (sortis l'un après l'autre la même année), la faute à une histoire qui se disperse dans tous les sens et un traitement flirtant souvent avec la caricature. Dommage car à la lumière de la conclusion, on retrouve le fond des thématiques de Mann, mais avant ça, il faut creuser longtemps comme ses personnages, car le film manque cruellement de cohésion entre ses parties. Mais il paraît que le bouquin dont ce film est l'adaptation est bien meilleur.
Le film débute comme une comédie, animée par une petite musique pleine d'entrain et les yeux délirants de folie du patriarche (Robert Ryan qui en fait des tonnes, mais au moins ses expressions exagérées m'ont tenues éveillé) qui cherche l'or de son ancêtre depuis déjà 15 ans avec l'aide de ses fils. Une vraie famille de bouseux, dont les deux femmes sont de véritables bombasses. Or une véritable petite tension sexuelle parcourt chacune de leurs présences, de manière plus ou moins suggestive (le coup de la pompe à eau ...). Jusque là ça va encore, bien qu'il soit difficile de savoir où le film nous amène. Mais ça empire avec l'arrivée du bedonnant et idiot futur shérif Pluto (quel nom ridicule) qui veut allumer l'une d'entre-elles, tandis que la seconde est l'objet de la jalousie d'un autre prétendant. Encore mieux lorsque s'installe au milieu un albinos qui possède des pouvoirs soit-disants psychiques pour trouver l'or (interprété par Michael Landon dixit
La petite maison dans la niaiserie qui offre des scènes "autres", en écarquillant les yeux quand sa baguette de sourcier fonctionne), un autre qui rêve de réouvrir l'usine à laquelle il travaillait, et enfin un fils riche qui ne veut pas fréquenter sa famille car il en a honte. Bref, un joyeux bordel dont les séquences s'imbriquent mal, alternant drame social, familial, et comédie champêtre, pour finalement dévoiler ses intentions de manière balourde avec la foi pour nous dire que l'unité familiale, c'est ça le vrai trésor. A la lumière de cette conclusion, on retrouve enfin Mann vers la fin, mais que c'est long à se mettre en place pour en arriver là. Dommage car l'allusion à la croix, l'un des fils rouges de la narration (qui donne sens au titre : ne pas creuser là où elle se trouve pour ne pas être tenté de mauvaise façon), est bien pensée, il y a de jolies pépettes, et enfin il y a un bon travail sur le cadrage (normal c'est du Mann), mais c'est clairement l'un des Mann les plus faibles.
Un Mann décevant, peu maîtrisé dans la narration et bourré de ficelles grossières, qui n'éveille l'intérêt qu'au tout début et à la fin.