Fragile, de Jaume Balagueró (2005) L'histoire : Infirmière au passé douloureux, Amy est nommée dans un hôpital pour enfants sur le point d'être fermé pour cause d'insalubrité. Mais tandis que se prépare le départ des patients et du corps médical, d'étranges incidents ont lieu, dont les premières victimes sont les enfants...Une sacrée catastrophe que ce
Fragile qui échoue sur tous les plans, ou presque. Délocalisant le concept de maison hantée dans un hôpital en ruine, Jaume Balagueró ne parvient
jamais à faire de ce lieu un personnage à part entière ce qui est, pourtant, l'une des données essentielles du genre. La faute à une gestion de l'espace catastrophique et, pire encore, au fait que cette histoire repose sur du vent. En effet, la plupart du temps, il ne se passe rien : tout au plus le réalisateur essaie-t-il de nous arracher quelques frissons avec des membres cassés, un ascenseur qui se trompe d'étage, un drap qui se soulève ou un étage désaffecté sous-employé. Mais il ne parvient ni à poser une ambiance, ni à susciter une quelconque angoisse : le fait de citer des références du genre, comme
Shining ou
Dark Water, nous rappelle à quel point son film manque d'ambition.
Mais le principal souci de ce long-métrage réside dans son interprétation. Ni Stanley Kubrick, ni Hideo Nakata n'auraient pu réaliser de grand film avec Calista Flockhart en tête d'affiche. Quelle erreur de casting ! Plus d'une fois, je me suis demandé ce que cette "actrice" tentait d'exprimer, sans y parvenir. La dernière fois que j'ai vu un tel regard, c'était au rayon poissonnerie de mon supermarché habituel. Un tel manque d'expressivité ne favorise pas la naissance d'un climat empreint de tension et les seconds rôles, qu'ils soient interprétés par des endives ou des interprètes talentueux mais ici desservis par une caractérisation inexistante (comme Elena Anaya), ne peuvent relever le niveau. Le dernier quart d'heure fonctionne un peu mieux, notamment lors du passage au second étage, mais il est déjà trop tard.
En résumé : un film qui accumule tous les défauts possibles, dans l'écriture, l'interprétation et la mise en scène. Heureusement, le squelette qui incarne le rôle principal a depuis abandonné le cinéma pour frotter ses os contre les rides d'Indiana Jones. Le Septième Art s'en porte mieux.
Note : 3,5/10