Là c'était pour les besoin du Bomcast (Jack participe à la prochaine émission en guest ).
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
Jimmy Two Times a écrit:Faut être un peu maso pour aller le voir alors que tout le monde crie à la daube? Carte illimitée ou pas, time is money.
Carte illimitée
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
La comédie d'action, c'est un vrai casse-tête chinois.
Je n'ai jamais vu les comédies de John Woo mais une chose est sûr, l'humour guignol, c'est pas pour moi. Autant j'avais détesté le vaudeville de Police Story, autant l'action ne prenait jamais des allures de comédie. Ici, c'est impossible de passer outre le comique de situations, que ce soit dans les dialogues ou les mises en situation. Même si l'action pétaradante propre à John Woo est présente, elle se voit ridiculisée par des mimiques et des gags qui sont loin d'être drôle. Il n'y a que les chinois pour aimer leur humour tant les gamineries des acteurs m'ont exaspérées au plus haut point.
Chow-Yun Fat avait déjà des prédestinations au ridicule bien avant d'incarner Tortue Géniale.
C'est vraiment décevant d'autant plus que s'ils avaient gardé intact la puissance des scènes d'actions, on aurait eu certes un film en demie-teinte, mais qui aurait pu tout de même être sauvé du naufrage grâce au style et à la classe des gunfights. C'est simple, le film est raté dans les grande largeurs. Je n'ai jamais ri, que ce soit devant les répliques d'abrutis des acteurs ou les incohérences scénaristiques. Et le peu qu'il y a à sauver se noie dans un humour bon enfant très mal dosé. Les thèmes chers à Woo sont parodiés à outrance, comme si le cinéaste se moquait de son propre cinéma. Ça en devient gênant de voir son trio d'acteurs cabotiner comme des chiens galeux.
Heureusement que Woo se réveille de temps en temps...
Poussif, fainéant et débile, Les associés représente ce qu'il y a de pire dans le cinéma d'action chinois. S'appropriant le film de casse pour en faire un vulgaire sketch longue durée, Woo quitte Hong Kong avec un pied dans la tombe. Direction les Etats-Unis pour tenter de se réinventer avec Chasse à l'homme.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
C'est moins érotique que prévu. Un mal pour un bien ?
Après quelques années d'errance improductives, Brian De Palma était attendu au tournant. Son aura de cinéaste de génie s'étant quelque peu dissipé depuis Snake Eyes, il est normal de le voir tenter de renouer avec ce qui fait le charme de la majeure partie de sa filmographie: le baroque et l'érotisme, teinté d'une pointe Hitchockienne. Il est vrai que Passion déroute un peu par ces partis pris et que le traitement choisi tient plus du fait divers banal que de l'histoire au scénario tissé de fil d'or. Mais ce qui fait toute la saveur du film, c'est ce qui a amené à ce simple fait divers. Toute la confrontation psychologique entre les deux femmes est si bien dépeinte qu'on veut bien que De Palma nous emmène au bout de son histoire et oublier les mauvais choix artistiques qui ont été fait, à commencer par ces marques de fabrique disséminées ci et là comme autant de repère pour le fan consterné.
Le duo Rapace/McAdams fait des étincelles !
Car elles n'ont pas leur place ici. Le split-screen ne prend son importance qu'à la toute dernière bobine, ce qui annihile toute tension. Les plans séquences ne mettent pas grand chose en valeur et sont accompagnés d'une musique mal à propos. Et les placements de caméra rendent télévisuelles des séquences qui auraient gagné à être plus amples visuellement et à gagner en profondeur de champ afin d'augmenter le mal être et la paranoïa d'Isabelle. Mais on sent ici un besoin de renouvellement de la part du cinéaste. C'est comme s'il cherchait à tisser un lien étroit entre ces deux personnages en réduisant sa technique au profit du scénario. Car on pourra dire tout ce que l'on veut sur la forme de Passion, mais le fond est d'une maîtrise absolue.
Le stress peut engendrer des dérapages plus ou moins conséquents.
Thriller d'entreprise, Passion n'adopte pas cette figure de proue érotique comme le laissait croire la bande annonce. Il s'agit en réalité d'un jeu du chat et de la souris pervers, où l'un ne peut pas être satisfait sans l'existence de l'autre. Manipulation, trahison, pression, tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins dans le monde du travail. Et il est de notoriété publique que les femmes sont beaucoup plus douées à ce petit jeu là que la gente masculine. La rivalité prend donc des proportions dantesque, jusqu'à atteindre un point de non-retour tragique, ou le simple thriller tourne dans le film paranoïaque pur. Et si la part de fantastique n'apparaît qu'à la toute fin du film, tel un point d'orgue qui ferait culminer la perversion de l'âme humaine, elle n'en est que plus savoureuse tant l'intrigue ne fait que poindre vers cet instant crucial, ce climax en forme de labyrinthe scénaristique, où l'issue peut se trouver à n'importe quel tournant.
Aller de plus en plus loin dans le fantasme peut être dangereux pour la santé !
Cette fin très ouverte constitue toute la force et la raison d'être du film. J'y ai vu une possibilité (certes un peu tirée par les cheveux), la personne qui m'accompagnait en a vu une autre. Mais nous sommes tombés d'accord pour dire que Passion est bien complexe qu'il n'en a l'air et qu'une révision peut s'imposer pour permettre aux rouages scénaristiques de fonctionner à plein régime. De Palma tient en très haute estime la femme où celle ci, qu'elle soit brune ou blonde, tient le beau rôle et renvoie l'homme à un vulgaire pantin ou objet sexuel. Hitchcokien en diable, Passion dépasse son statut de simple thriller pour aboutir à cette fin si échevelée qu'elle rend le spectateur mutique, inquiet d'avoir raté un épisode tant ses sens sont bafoués par l'arrivée du générique.
Certaines surprises sont plus désagréables que d'autres.
Si les scènes sexuelles ne font qu'appuyer un hommage bien vain (on aurait facilement pu s'en passer), elles permettent de mettre à nu les forces et les faiblesses de chacune et nous montrer que plus qu'un simple exutoire sexuel, ce jeu dangereux n'a aucune règles et aucune limites et que ses participantes sont conscientes que chaque pion avancé ne peut être retiré. Une partie d'échecs où la pièce maîtresse est bel et bien la reine.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Même deux jours après avoir enchaîné de la pellicule, je suis incapable d'oublier ce film. Nombreux sont les plans qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Véritable découverte pour moi, je ne connaissais ce Richard Stanley que de nom et ces films n'avaient jamais eu l'occasion de passer entre mes mains. Mais c'est chose faite à présent. Et en salles s'il vous plaît ! Après la claque que fut la séance, mon esprit me rappela qu'en réalité, je connaissait déjà ce réalisateur sous un autre nom: Dieu.
Quelques plans lui suffisent pour rendre icônique un personnage. Du génie à l'état pur.
Car là, on touche au divin. Le Saint Graal du premier film. "On aurait pu réaliser 160 fois Terminator avec mon budget", ironise le réalisateur. Mais sous cette pellicule de dérision se cache un réel talent. Stanley est un débrouillard, un baroudeur de la bonne idée qui tue. Son imagerie est puissante et l'ambiance post-apocalyptique qui s'en dégage prend d'emblée, dès le lancement de la bobine. On est comme subjugué par ce qu'on voit, la force révélatrice des plans renforcée par la couleur orangée omniprésente dans les scènes d'extérieures. Les détails les plus simples (la saleté des personnages, le taxi, la ville) donnent du crédit au réalisme et à la proximité de l'action, le film se déroulant au 21ème siècle.
Stanley ne perd jamais de vue le moteur de son film.
Multipliant les couches, Stanley s'attaque à de nombreux genres. Des nouvelles technologies de la science-fiction en passant par l’oppression du huis-clos, flirtant parfois avec l'horreur lors de certains passages (l'assaut de l'appartement), chaque genre s'imbrique parfaitement tels les pièces d'un puzzle. De Terminator à Blade Runner, de Mad Max à Alien, on pense à tout ce que le cinéma nous a offert de mieux dans le genre sans jamais recopier, ni suggérer que l'on se sert d'un thème déjà utilisé. Hardware est un film à ranger parmi les plus grands, même s'il reste à part.
Quand votre robot-ménager essaie de vous violer, il faut commencer à se poser des questions.
Maîtrisé du début à la fin, le fil directeur est toujours visible, malgré des allers et venues sur plusieurs thématiques comme la lâcheté de l'état, l'individualisme, la folie, la peur de l'avenir et l'amour. Mariant à la perfection tous ces éléments dans un univers cyberpunk incroyablement riche, Hardware n'avait pas besoin de plus pour obtenir mes faveurs. Et lorsque le climax final est une leçon de cinéma, on dit Amen et on admire.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Et en prime, l'intervention du réal avant la projection
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Acheter le DVD à Richard Stanley en personne, ça n'a pas de prix.
Second et dernier film du réalisateur, Dust Devil est une véritable expérience. Trip sensoriel, visuel et physique, sa principale source d’inspiration proviendrait d’une légende urbaine sud-africaine selon laquelle le vent transporterait un démon baroudeur friand des âmes charitables qui s’arrêtent pour le prendre en stop. Le parallèle avec Hitcher est immédiat, les deux hommes étant des tueurs poussés par une soif inextinguible de violence. Transportant les polaroids de ces victimes comme autant de trophées, le démon de la poussière, incarné par Robert J. Burke, fait montre d’une performance remarquable par la lenteur de ces mouvements et la férocité de son regard.
Les dialogues épurés rendent le film encore plus atmosphérique.
Là où l’on reconnaît le travail de Stanley, c’est dans ce choix hétéroclite de musiques, entre chants aborigènes et guitares sèches. La variété des plans choisis ne casse jamais le rythme hypnotique de la bobine. La force du film provient en premier lieu de la puissance du montage, l’imagerie suggérée étant toujours aussi forte que dans Hardware. L’aspect immortel et divin du personnage de Burke est mis en avant lorsqu’on l’aperçoit formant une tempête de sable par la simple force de sa pensée. Les scènes frappent autant dans la chair que dans l’esprit. Symboles cabalistiques et rêves empreint de sorcellerie et de chamanisme, les peurs les plus profondes des Sud-Africains servent au propos du film.
La représentation de la justice est assez douteuse, représentée par un policier en proie à une sorte de possession.
Les jolies rouquines semblent être de véritables muses pour Stanley. Il se complaît à les filmer dans leur plus simple appareil mais sans jamais être voyeur, juste pour montrer au public la beauté de la gente féminine et accentuer le contraste entre leurs courbes parfaites et leur tempérament de feu, aussi flamboyant que leurs chevelures. L’unicité de la femme dans la galerie de personnages dépeinte dans chacun de ses films montre qu’il leur voue un véritable culte et qu’il les compare à des catalyseurs de la folie des hommes. Le visionnage en VO non sous titrée couplé à un accent sud-africain difficilement compréhensible favorise l’immersion et accentue la sensation de voyage onirique, le tout baignant dans des couleurs chaudes et reposantes.
Burke a un charisme incroyable qui fait froid dans le dos.
Ce rêve éveillé est d’une puissance évocatrice rare et la version longue ne fait que prolonger cet instant jouissif où le génie visuel et créatif d’un homme méconnu et d’un honnête artisan balaye tout sur son passage. Un chef d’œuvre intemporel !
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Et de nouveau l'intervention post-projection de Stanley !
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
C'est un genre largement démocratisé par la trilogie de Tolkien (et surtout par son adaptation) mais il ne faudrait pas oublier ses fondamentaux. Conan le Barbare en fait partie. Je ne prend pas de risques pour dire qu'il est même l'un des piliers du genre adapté sur grand écran. De mémoire, je ne l'avais encore jamais vu. Et ce qui m'a surpris, c'est que le film n'a pas vraiment vieilli. Autant certains effets spéciaux font cheaps aujourd'hui, autant le message insufflé par le biais d'une mythologie guerrière dépeinte par John Milius n'a pas pris une ride. Commencer un film portant tous les attraits de l'actionner bodybuildé par une citation de Nietzsche est loin d'être une gageure car c'est elle qui permet d'introduire la dimension psychologique du personnage et de nous faire comprendre que Conan le Barbare va aller au delà de nos attentes.
Véritable fresque épique, Conan fourmille de mille et une idées.
S'appréciant tel un opéra, le film se découpe en plusieurs actes, tous empreints d'une forte symbolique et d'un sentiment noble. Dès les premières images et l'entrée en matière qui ferait pâlir n'importe quel homme habitué à un certain niveau de cruauté, on sait que le film va donner ses lettres de noblesse au mot "épique". Chaque moments de bravoure surpassera le précédent, que ça soit en terme de brutalité ou de vaillance. Mais ces images, à peine affublées d'un manteau de dialogues, seraient crues et sans saveur si elles n'étaient pas accompagnées de thèmes musicaux orchestrés avec une telle maestria qu'on est en droit de se demander si la bande originale n'est pas l'une des meilleures au monde. Poledouris s'inspire de Wagner et de ses odyssées musicales épiques où la vengeance, l'amour, la famille, le pouvoir et la richesse donnent toute la profondeur à un récit mutique. Contes et légendes, dangers et trésors, ces mots à la saveur inénarrables résonnent dans notre inconscient à chaque apparition du Cimmérien.
Thulsa Doom représente le Mal dans toute sa spelndeur.
Que serait-il d'une telle épopée si le héros ne devait pas venir à bout de son lot d'épreuves ? Conan se forge un caractère bien trempé, fait de repli intérieur de force brute et de concentration lui assurant un mental de fer. Les idées noires qu'il a si longuement ruminé durant ses vingt dernières explose à l'écran lors de chaque affrontement, comme si la personne qui se mettait en travers de son chemin représentait un obstacle à sa soif de vengeance. D'une virilité sans nulle autre pareille, faisant passer n'importe quel macho pour un homosexuel refoulé, Conan représente la quintessence du mâle, fier de sa force et s'assurant le respect par la seule vision de sa présence physique. Et qui aurait pu incarner au mieux l'homme avec un grand H que Mister Univers en personne ? Même si son charisme laisse à désirer, son mutisme ne laissant échapper que de rares sonorités slaves et son regard ne laissant transparaître qu'un vide impossible à combler font de Schwarzenegger l'acteur idéal qui incarne à la perfection cette personnification de la barbarie.
Dieu parmi les hommes, Conan est bon et vengeur.
Adoptant un format proche du serial, Milius conserve tous les ingrédients de l'heroic fantasy et les adapte au périple de Conan qui trouvera en Thulsa Doom un objectif vers lequel poindre. Sa quête l’emmènera dans des aventures bardées de péripéties qui permettent de comprendre l'homme qu'est devenu Conan. S'il représente le summum de la virilité, Thulsa Doom incarne le Mal absolu. Prisme de toutes les batailles que l'on puisse livrer, le personnage est à la fois chef religieux (au sens péjoratif du terme), sauvage, tortionnaire, dictateur et pervers. Leur manière d'appréhender le monde et la religion sont si éloignés qu'on ne pouvait pas avoir meilleur antagonisme. Et même si un Dieu gagne au profit d'un autre (Set contre Crom), c'est au nom de valeurs traditionnellement plus humbles, plus spirituelles et plus humaines.
Les paysages varient très peu mais ça n'est jamais dérangeant.
La galerie de personnages que va rencontrer Conan durant sa quête n'est qu'un complément de sa propre personnalité. Subotaï est la tristesse et Valéria la passion. Conan va pouvoir, par l'intermédiaire de ces deux compagnons d'armes, se libérer de ces deux sentiments qui l'empêchent de mener à bien sa tâche et se déshumaniser pour ne faire qu'un avec son épée et appréhender le secret de l'acier comme une ligne de conduite à suivre, héritage impalpable que lui a légué son père. Par la décapitation de Thulsa Doom à l'aide de son épée brisée, il rendra justice à ses deux parents en un seul et même geste, permettant ainsi à son âme d'être apaisée. Mais une fois cet objectif atteint, il sera vidé de toute vie et ne saura plus quelle direction prendre pour se réinventer (la scène où il est assis sur les marches du temple, perdu dans ses pensées, est sans équivoque).
Cette seule image a su alimenter le fantasme de milliers de fans.
A l'heure actuelle, aucun film ne parvient à la cheville de Conan. Bien qu'un peu daté visuellement lors de certains passages, il est étonnant de voir que le temps ne semble pas avoir de prises sur ce film et que le Cimmérien ne quittera pas son trône de si tôt. Et ça n'est pas le pâle remake pour la nouvelle génération qui va discréditer mes dires tant la qualité est à milles lieux du film de John Milius. Par Crom, Conan serait-il le véritable roi des rois ?
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."