[nicofromtheblock] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Tu l'as vu où ? Le casting me tente...

[nicofromtheblock]

Je t'ai envoyé un MP.

[Kakemono]

Le cast est attirant et vu ce que t'en dit ca peut bien me plaire. Je vais essayer de me le trouver.

[nicofromtheblock]

LITTLE BIRDS
Elgin James - 2011
7/10

Voici encore un petit film indépendant américain qui nous plonge dans l’Amérique profonde. On y suit Lily et Alison, 2 jeunes adolescentes vivant dans un petit bled paumé de Californie. Meilleures amies depuis leur plus jeune âge, Lily vit avec sa mère alcoolique depuis le suicide de son mari tandis qu’Alison vit avec son père dépressif depuis que sa femme est morte d’un cancer. Ces épreuves de la vie les ont rapprochées malgré leurs caractères opposés et elles sont devenues inséparables. Lily est extravertie et rêve de quitter son bled alors qu’Alison est une jeune fille bien élevée et réservée qui se plait où elle est. Lorsqu’elles rencontrent un groupe de skateurs venus de Los Angeles, Lily y voit l’occasion parfaite de quitter sa petite vie misérable. N’arrivant pas à la raisonner, Alison décide de l’accompagner …

Dans les rôles principaux, Juno Temple et Kay Panabaker remplissent parfaitement leur rôle : Juno Temple joue toujours aussi bien la jeune fille rebelle et nous offre une nouvelle fois quelques jolis plans sur son anatomie et Kay Panabaker a le profil parfait pour jouer la jeune fille timide et fragile toujours là pour essayer de remettre son amie dans le droit chemin. Dommage néanmoins que les seconds rôles ne soient pas d’avantage exploités. Leslie Mann dans le rôle de la mère alcoolique de Lily, Kate Bosworth dans le rôle de la tante de Lily qui doit s’occuper de son mari rentré infirme d’Irak et Neal McDonough dans le rôle de l’employeur d’Alison et sorte de modèle paternel : chacun remplit bien son rôle malgré le peu de temps à l’écran. Quant aux 3 acteurs qui jouent le groupe de skateurs, leur prestation n’est pas particulièrement marquante.

Le film est construit comme un parcours initiatique où Lily va apprendre à faire ses propres erreurs avant de se rendre compte que son amitié avec Alison est bien plus importante qu’une amourette. Il est intéressant de voir l’opposition entre les paysages arides de Salton Sea et les quartiers pauvres de Los Angeles symbolisés par l’opposition entre les 2 héroïnes : l’une se sent comme un poisson dans l’eau là où l’autre ne trouve pas sa place. Lily va se complaire dans la petite délinquance (agressions, vols, petites arnaques) se laissant entraîner par ces jeunes garçons qui respirent la liberté. Mais lorsque cela va mal tourné, seule Alison sera là pour l’aider.

Pour un premier film, Elgin James s’en sort fort bien. La mise en scène, sans être marquante, est plutôt soignée et la photographie chaude met bien en valeur les grands paysages californiens. Par son esthétique et son sujet, le film rappelle un peu Dreamland de Jason Matzner. Cette histoire met finalement en valeur une amitié mise à l’épreuve par les décisions de l’une et de l’autre et qui finit par en ressortir grandie.

Au final, Elgin James nous livre un bon petit film indépendant porté par 2 actrices montantes. On pourra y trouver un manque d’originalité mais personnellement, je me suis laissé prendre par cette belle histoire d’amitié sur fond de passage à l’âge adulte.

[osorojo]

Je connaissais pas et ta critique me bote bien. J'aime beaucoup Juno Temple, ça à l'air assez rafraichissant (et bien casté ).

J'me le note dans un coin, merci pour la découverte

[nicofromtheblock]

En parlant de Juno Temple, je pense me mater Jack & Diane également : une romance lesbienne sur fond de fantastique.

[francesco34]

Oui moi aussi ça me tente bien ce Little birds, encore un truc à découvrir

[Daimon]

En parlant de Juno Temple, je pense me mater Jack & Diane également : une romance lesbienne sur fond de fantastique.

Apparemment, c'est nul à chier ! (4.0 sur imdb)

[nicofromtheblock]

LA FEMME SCORPION
Shunya Ito - 1972
8/10

Pour une première expérience dans le cinéma d’exploitation japonais des années 70, je crois que j’ai fait plutôt le bon choix. La réputation du film n’est pas volée tant il est maîtrisé d’un bout à l’autre.

Malgré un scénario plutôt simple inhérent au genre (le "women in prison"), le réalisateur arrive à construire une histoire passionnante sur la condition de la femme au Japon. Injustement mise en prison, maltraitée, violée, le personnage de Nami ne se fixe qu’un seul objectif : résister aux humiliations pour pouvoir s’échapper et se venger des personnes qui l’ont envoyée ici. Le scénario ne s’écarte jamais de son fil conducteur et va toujours à l’essentiel.

De plus, la mise en scène de Shunya Ito est vraiment inspirée. Maîtrisant parfaitement les travellings, prenant un grand soin dans ses cadrages et utilisant intelligemment les transitions, le réalisateur arrive à nous captiver d’un bout à l’autre. D’ailleurs, le flash-back montrant les circonstances de son enfermement est un modèle du genre. Et puis, même si les effets spéciaux sont un peu cheap, il arrive à limiter la casse grâce au cadrage et au montage.

Comme tout film d’exploitation qui se respecte, on a le droit à de la violence et du sexe mais là aussi, le réalisateur arrive à magnifier son traitement pour nous livrer de belles scènes oniriques : la scène lesbienne entre Nami et la gardienne infiltrée et d’une grande sensualité et la scène de bagarre dans les douches prend une tournure presque fantastique avec l’utilisation de filtres bleus.

Enfin, Meiko Kaji est parfaite dans le rôle titre. Son aura rayonne sur le film et elle a trop la classe (surtout à la fin avec son imper et son chapeau). Le reste du casting est plus ou moins bon selon leur surjeu. Les personnages masculins sont bien stéréotypés mais ça passe encore vu la thématique du film. Dommage aussi que le personnage de la tueuse ne soit pas un peu plus développé.

Au final, Shunya Ito nous livre un classique instantané que je reverrai certainement avec grand plaisir. Et la chanson de Meiko Kaji reprise par Tarantino pour son Kill Bill reste durablement en tête.

[Dunandan]

ELLE S’APPELAIT SCORPION
Shunya Ito - 1972
7/10

Après l’excellente découverte de La femme Scorpion, j’ai enchaîné directement sur sa suite et je dois dire qu’elle m’a un peu moins convaincu. Reprenant là où le premier film s’arrêtait, on retrouve une Nami bien décidée à retrouver sa liberté qui va prendre la fuite avec 6 de ses codétenues poursuivis par le directeur de la prison et ses hommes.

La première partie en prison est un peu redondante par rapport au premier épisode mais, heureusement les prisonnières s’échappent assez vite. Le film se transforme donc rapidement en chasse à l’homme dans laquelle les prisonnières vont tomber une à une. A cette chasse à l’homme s’ajoute une sorte de "road movie" féministe où les fuyardes vont devoir faire face à des hommes plus misogynes les uns que les autres.

Ce deuxième opus opte pour une approche beaucoup plus onirique que La femme Scorpion. La rencontre avec la vieille femme se transforme presque en passage de relais symbolique flirtant avec le fantastique. Et cette scène où une des prisonnières meure après avoir été violée par des touristes aux abords d’une chute d’eau qui se transforme en chute de sang : la métaphore est superbe. Mais malgré sa courte durée, j’y ai trouvé quelques longueurs liées à un petit problème de rythme par moments. Finalement, ce que j’ai préféré, c’est les passages de transition où les femmes courent au ralenti sur les chansons de Meiko Kaji.

Côté interprétation, Meiko Kaji tient toujours le film sur ses épaules mais elle parle encore moins que dans La femme Scorpion et elle fait presque autiste par moments. En revanche, L’actrice qui joue Oba est assez insupportable tant elle surjoue pendant tout le film … Quant à Fumio Watanabe, il reprend son rôle de directeur de prison qu’il tenait dans le premier et a le droit à un développement un peu plus conséquent.

Au final, ce second opus, sans arriver au niveau du premier, est très honorable. Le réalisateur livre un film dans la lignée du précédent tout en optant pour une approche plus originale et risquée. J’ai été moins convaincu par le traitement malgré tout.

[Alegas]

THE LOVELESS
Kathryn Bigelow & Monty Montgomery - 1982
6,5/10

Pour son premier film co-réalisé avec Monty Montgomery (future producteur de David Lynch), Kathryn Bigelow nous plonge dans l’Amérique de la fin des années 50. On y suit une bande de bikers sillonnant les routes américaines qui vont s’arrêter dans un petit bled paumé pour réparer l’une de leurs motos. Leur leader, Vance va en profiter pour flirter avec une jeune fille du coin, ce qui va énerver son père.

Surfant sur l'état d'esprit du Easy rider de Dennis Hopper et devançant le Outsiders de Francis Ford Coppola (qui sera quand même plus abouti), la réalisatrice brosse un portrait d’une jeunesse sans repère confrontée au regard plein de préjugés des adultes. Les présentant de façon assez antipathique, on apprend peu à peu à les découvrir et à la fin, les rôles se retrouvent inversés et c’est les adultes qui découvrent leur vrai visage.

La reconstitution des années 50 est plutôt réussie tant au niveau des costumes que des décors et on est donc rapidement immergés dans cet univers rétro. De plus, l’omniprésence de la musique rock n’roll accentue le réalisme : Little Richard, Brenda Lee, Sandy Nelson, The Diamonds, rien de mieux pour nous plonger dans les 50’s !

Côté interprétation, le jeune Willem Dafoe crève l’écran dans ce rôle de beau gosse ténébreux. Il semble même avoir inspiré Johnny Depp pour son rôle dans Cry baby. A ses côtés, la jeune Marin Kanter s’en sort également très bien en jeune vierge effarouchée à la recherche du grand frisson. Le reste du casting n’est pas mauvais mais reste finalement assez secondaire.

Par contre, j’ai été surpris par le nihilisme de la fin : Vance regarde Telena tuer son père avant de se suicider, puis reprend la route comme si de rien n’était. Plutôt osé pour l’époque !

Au final, Kathryn Bigelow nous livre un premier film plus qu’honorable même si ses talents de metteuse en scène ne sont pas encore mis en avant. Et puis, c’est également le film qui a offert son premier rôle à Willem Dafoe ! Pas indispensable mais largement regardable.

[Alegas]

AUX FRONTIERES DE L’AUBE
Kathryn Bigelow - 1987
6,5/10

Quand Kathryn Bigelow s’essaye au film de vampire sur fond de romance, c’est quand même autre chose que Twilight ! Elle nous livre donc un film crépusculaire sur l’histoire d’amour impossible entre un humain et une vampire. Malgré sa transformation, celui-ci n’arrivera jamais vraiment à intégrer cette bande de hors-la-loi assoiffés de sang.

Même si l’ambiance générale est plutôt réussie, je dois avouer que le film est trop encré dans les années 80. Entre les fringues, les coupes de cheveux et la musique au synthé, ça a pris un bon coup de vieux. Mais cette impression est contrebalancée par la mise en scène soignée de Bigelow. Cette ambiance proche du western est parfaitement mise en valeur et la réalisatrice nous livre quelques plans de toute beauté.

Dans le rôle principal, Adrian Pasdar manque quand même sérieusement de charisme. Son idylle amoureuse avec Jenny Wright passe plutôt bien mais c’est surtout grâce à la prestance que Bigelow donne à ce personnage féminin. Quant à Lance Henriksen, il a toujours la classe : il fait un parfait chef de bande. Bill Paxton en fait peut-être un poil trop mais il nous offre quelques scènes jubilatoires comme celle du bar.

Le film arrive à trouver un ton intéressant avec cette bande de vampires sadiques, sortis tout droit d’un film post-apocalyptique. Et puis finalement, la réalisatrice opte pour un happy end malvenu, prenant des libertés sur la mythologie des vampires (la transfusion de sang qui inverse les effets). Ça aurait été tellement mieux si la fille cramait à la fin au lieu d’être sauvée !

Au final, Kathryn Bigelow nous livre un second film à l’ambiance et à la mise en scène vraiment intéressantes mais malheureusement un peu trop marqué par son époque. Malgré ses défauts, le film montre déjà la naissance d’une grande réalisatrice.

[osorojo]

Très chouette ton duo de critique pour le diptyque de la femme scorpion. Et même si je suis un peu plus généreux, je me retrouve pas mal dans ton avis sur ces deux films. J'ai moi aussi préféré le premier même si au final je les apprécie presque autant l'un que l'autre. Il y a juste le perso mal joué de Oba qui plombe un peu l'ambiance dans Elle s'appelait Scorpion

En tout cas, j'ai découvert Meiko avec ces deux films et j'ai bien envie d'en tenter d'autres avec elle Et puis cette voix envoutante !

Pas vu The loveless sinon, ce que t'en dis me donne bien envie de le tenter

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T'es en mode sérial critique dis donc, pas le temps de poster mon message, poum nouvelle critique

Ben pareil, pas vu ces frontières de l'aube. Le sujet m'intéresse moyennement, mais le fait que ce soit l'un des premiers Bigelow le rend intéressant. Par contre le côté ancré dans les 80's, ça aurait tendance à me donner bien envie de le voir, les ziks au synthés et les coupes oldschool, ça me parle bien

[Mark Chopper]

En tout cas, j'ai découvert Meiko avec ces deux films et j'ai bien envie d'en tenter d'autres avec elles

Cède à cette envie !

[osorojo]

Je comptais pas résister beaucoup