[elpingos] Mes critiques en 2013

[Alegas]

Dans une interview allociné on tente vite fait de lui faire cracher le morceau mais elle reste super évasive genre "ouais je l'ai vu à sa sortie ciné, coppola c'est globalement une influence blablabla", mais tu sens bien qu'elle en parle avec moins d'insistance que d'autres films (parce que bon, à l'écouter sa seule influence viendrait de la Nouvelle Vague).

[elpingos]

Dac. Ça m'étonnerait qu'elle s'en vante, j'ai pas vu de message à ce sujet dans les génériques. Faudrait que je vois le Coppola avant de m'en faire ma propre idée.

Sinon t'entends quoi Val par "honte", c'est une mauvaise ou une bonne note pour toi 6/10 .. ?

[Mark Chopper]

Tu as prévu de mater City on Fire et Lady Snowblood prochainement ?

Histoire de baisser d'autres notes

[elpingos]

Lady Snowblood oui bientôt. Mais je ne pense pas pour autant baisser ma note à Kill Bill (Tarantino a beau faire du resucé il nous en met plein la vue c'est ça qui compte...)
Là pour Camille Redouble par contre y avait au moins 1 point pour l'originalité de traitement du voyage dans le temps, le retour à l'âge adolescent tout ça. Mais ce côté n'est au final pas si original que ça apparemment. J'ai baissé d'un 1/2 c'est tout.
Bref...

[zack_]

Fuck yeaaah. (grave envie de le revoir là)

Fout Gilliam dans le challenge

[Alegas]

Pour ça faudrait déjà qu'on ait des gens qui participent RÉELLEMENT au challenge.

[Mark Chopper]

[Jack Spret]

Ben j'ai vu traîner plein de critiques de Bigelow si je ne m'abuse.

[Mark Chopper]

Challenge qui a mieux marché que les précédents (et je m'inclue dans ce constat).

[nicofromtheblock]

Faudrait que je vois le Coppola avant de m'en faire ma propre idée.

J'ai vu Peggy Sue une semaine après Camille redouble et je dois dire que le film de Lvovsky en prend un sacré coup !

[Val]

Dac. Ça m'étonnerait qu'elle s'en vante, j'ai pas vu de message à ce sujet dans les génériques. Faudrait que je vois le Coppola avant de m'en faire ma propre idée.

Sinon t'entends quoi Val par "honte", c'est une mauvaise ou une bonne note pour toi 6/10 .. ?

C'était une blague en référence au débat sur le topic Bomscars.

[elpingos]

TERMINATOR 3
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Jonathan Mostow (2003) | 6/10

Pour moi la saga Terminator s'était jusqu'à maintenant arrêtée au 2, ayant un peu lâché l'affaire sur ce que j'estimais être une exploitation banale de filon. Néanmoins c'est avec un petit plaisir coupable et une certaine attente que j'ai tenté le 3, espérant y retrouver quelques souvenirs nostalgiques. Ainsi comme pour le vélo, Terminator ça ne s'oublie pas, et j'ai vite évolué en territoire connu, les doux noms mythologiques de Skynet, John Connor et T-1000 se rappelant à mon bon souvenir. Les enjeux de ce 3e épisode sont très vites brossés et on est pris dans un film qui va très vite ressembler à une longue course poursuite pyrotechnique. Et passée la 1ère heure, qui pète relativement bien à la gueule (un humour et du défouraillage efficaces qu'on retrouve avec bonheur), le film ne passera plus jamais la seconde, se contentant malheureusement du strict nécessaire, se reposant d'un point de vue scénar sur les acquis des films de Cameron. On peut certes apprécier l'ensemble d'un divertissement rondement mené et calibré dans l'optique d'un 4e opus, mais franchement tout ça reste beaucoup trop banal. Et ce n'est pas un fadasse Nick Stahl (et un peu Claire Danes) qui peuvent sauver la mise d'un scénario bien trop mince. Gouvernator fait toujours aussi bien le monolithe inexpressif et la petite nouvelle, Kristanna Loken, la T-X méchante et platine incarne la super robote high-tech, pot de colle, surpuissante mais pourtant incapable de conclure dans les moments clés. Tout ça ne vole donc pas très haut, la psychologie est très vite survolée, et tout l'aspect fin du monde plutôt bien rendu dans le 2, semble avoir déserté une saga qui n'a donc plus grand chose à offrir. Si ce n'est de l'action bien métallique et une loooongue course poursuite effrénée, certes bien rythmée et efficace, mais aussi peu passionnante au final qu'une rando VTT dans les rues de LA.

[Pathfinder]

Meuh non!!! La course poursuite est très bien!

[elpingos]

Ha mais elle est bien la course poursuite, je dis pas le contraire, juste qu'elle dure à peu près 109 min. Y a que ça dans le film en fait...

[Alegas]

L’ODYSSÉE DE PI
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Ang Lee (2012) | 7/10

Réputé inadaptable (Shyamalan, Cuaron et Jeunet s'y sont cassé les dents), le bestseller de Yann Martel avait en effet tout d'une gageure cinématographique, tant l'histoire de ce naufragé et de son tigre cumule les contraintes techniques.

On peut donc déjà reconnaître à Ang Lee d'avoir su proposer une adaptation brillante d'un point de vue visuel, réussissant à donner vie à des animaux en CGI (merci les gars des FX) et à retranscrire avec style l'univers naturaliste et onirique de cette odyssée. A quelques moments il frôle la lisière du kitsch, avec ces poissons hybrides et ces peintures phosphorescentes, mais son film malgré tout reste suffisamment puissant et magnifique pour nous embarquer dans un voyage multicolore unique. Le naufrage est archi-spectaculaire (la 3D semble ici notamment parfaitement utilisée - je l'ai vu en 2D), les conditions de vie en mer ensuite et de cohabitation sont filmées avec une très belle aisance, et le cœur du film prend alors une dimension vraiment épique dans le rapport aux éléments et à l'environnement solitaire et circonscris aux limites d'une barque de survie. Les images sont à la fois poétiques et brutes, et d'un point de vue visuel l'équilibre se fait. Les événements qui rythment cette longue dérive sont eux traités tantôt avec humour, tantôt avec gravité et le jeu du chat et de la souris qui se met en place est en même temps ludique et profond. Le développement du film est donc un morceau de bravoure et on peut reconnaître à Ang Lee ses très belles inspirations en terme de rendu, d'effets, de gestion du rythme et de gestion d'espace.

Néanmoins le film pêche par ses à-côtés. Ainsi, la longue introduction bucolique de Pondichéry m'a un peu fait penser à du sous Jeunet tendance romantico-comique, plutôt sympa mais un peu cliché... Et surtout pendant le récit, les A/R constants avec le présent n'apportent au final que très peu de choses (la partie Montréalaise est très statique, presque poussive) et la conclusion du récit est en même temps lapidaire et surexplicative. Les références syncrétistes au divin, assez intéressantes, sont cependant bien trop ressassées et appuyées à la longue pour ne pas gêner. De plus l'interprétation est globalement assez fade (les 2 acteurs qui interprètent Pi ne m'ont pas franchement séduit -Pi dans son bateau est pas trop mal quand il ne parle pas-, le perso du journaliste lui n'apporte aucun peps) et le récit perd globalement de sa force dans ces moments-là. On sent que Ang Lee a certes voulu rester dans l'intime mais j'ai ressenti ici un sérieux manque d'inspiration, ses personnages n'ayant pas assez de substance.

Dès le pied posé à terre le soufflé tombe alors beaucoup trop à plat, et même si l'on sent poindre forcément la logique du propos tournée vers le pouvoir de l'imaginaire vis à vis du réel (et d'autres choses, comme la dualité humain/animal et le sujet tabou de l'anthropophagie), on est quand même sacrément refroidi par le manque de parti-pris du réal et une posture finale assez évasive. Et on est alors contraint d'oublier très vite la très belle heure et demie passée en compagnie de Pi et de son tigre, pour s'interroger sur les fondements de l'histoire et de sa symbolique.
Mais Ang Lee rate ici le coche, car son dénouement est en même temps expédié et à la fois trop souligné, un déséquilibre donc en comparaison à la partie récit et à son mélange si habile d'aventure, de drame et poésie.

Bref, Un peu dommage qu'il ait donc trop sacrifié ces moments-là, son film aurait gagner à enfoncer le clou sur le dénouement principal. Je ne sais pas si la fin du roman est similaire mais le gentil foyer de Pi et la relative facilité d'une fin ouverte m'a pas mal déçu. Alors si l'exploit d'une adaptation technique et efficace d'une superbe histoire est lui bel et bien présent et le contrat du beau livre d'images épiques est réussi, la seule magie de l'illustration (au détriment je trouve d'un manque profondeur) ne m'a donc pas totalement convaincu.