Shooting Dogs
Date de sortie : 8 mars 2006 (1h 54min)
Réalisé par : Michael Caton-Jones
Avec: John Hurt, Hugh Dancy, Claire-Hope Ashitey
Genre rame
Nationalité :Britannique , allemand
En 1994, Joe Connor, jeune instituteur anglais, enseigne à l'École Technique Officielle de Kigali, tenue par Christopher, prêtre catholique anglais lui aussi. Dans la nuit du 6 au 7 avril, alors que le président Juvénal Habyarimana vient de mourir dans un attentat, 2000 Tutsis, sentant le génocide au Rwanda approcher, viennent se réfugier dans l'école. Les jours suivants, Joe et Christopher assisteront impuissants à l'évacuation des Occidentaux par les soldats français, puis au départ des casques bleus dont des soldats belges, laissant la voie libre aux tueurs Hutus.
Cette tragédie humaine est très peu portée à l’écran, Hôtel Rwanda est l’œuvre la plus connue. A la différence de cette dernière, celle de M.C.Jones est sans doute plus poignante, plus réaliste, il est vrai moins ‘‘esthétique’’, si l’on peut parler d’un génocide de cette manière.
Le film a été tourné sur les lieux mêmes des évènements, en collaboration avec les survivants du massacre dont l'école fut le théâtre. L’approche reste néanmoins très focalisée sur l’aspect émotionnel du drame. Les premiers crimes ont eu lieu dans les années soixante (déjà des milliers de morts), la responsabilité des anciens colons, la préparation psychologique grâce notamment à la radio (les Milles collines) etc. Personne pour l’instant ose aborder le problème politique et de définir clairement les responsabilités. Ce génocide était programmé, ce qui est d’ailleurs dit dans le film, mais sans complicité extérieure ce drame n’aurait pas eu lieu.
Le plus effrayant est bien le comportement des hommes dans ce genre de situation, et le film nous montre c’est aspect. A chaque conflit, l’humain se laisse envahir par son côté le plus primaire, le plus sauvage, le plus barbare. Il apparaît dans toute son horreur et sa cruauté. Le désespoir des hommes qui conservent leur humanité dans ce torrent de violence est d’autant plus poignant.
Les acteurs jouent juste, ils sont en accord dans leur interprétation avec l’esprit du film.Peut être une mention spéciale pour la population car cela n'a pas du être facile de ''jouer'' sur les lieux du massacre.
‘‘Il n’y a jamais eu de bonne guerre, ni de mauvaise paix’’
Benjamin Franklin