Le Syndicat du crime II, de John Woo (1987) L'histoire : Sung Tse-Ho accepte d'infiltrer une triade afin de venir en aide à son frère, policier également infiltré. Il finit par apprendre que Mark avait un frère jumeau, restaurateur aux Etats-Unis...Film malade né d'un désaccord entre son réalisateur John Woo et son producteur Tsui Hark, cette suite du
premier Syndicat du crime se révèle bancale d'un bout à l'autre... Incapables de trouver un terrain d'entente, le premier voulant se concentrer sur les personnages du film originel et le second laisser la vedette à Dean Shek, ils livrent finalement un long-métrage qui hésite entre l'action
over the top et le mélodrame tendance
soap opera : toute la première demi-heure, qui abuse de facilités, d'incohérences et de passages
facepalmesques laisse ainsi craindre le pire.
Et le pire se produit au cours de la seconde demi-heure que l'on pourrait intituler le
Dean Shek Show : c'est simple, celui-ci livre la performance la plus atroce jamais vue au cinéma. Il faut le voir (ou pas) en mode
full retard : il hurle, bave, rampe au sol, gratte les murs et réapprend à peler une orange... Crispante, cette partie principalement située aux Etats-Unis n'est pas sauvée par Chow Yun-fat. Puisque son personnage, décédé à la fin de l'épisode précédent, ne pouvait revenir, il réapparaît sous les traits de... son frère jumeau, que personne ne connaissait. Restaurateur, il parle un anglais qui fait saigner les oreilles et ne cesse de prendre la pose, croyant peut-être que la force du personnage de Mark tenait plus à son apparence qu'à son parcours tragique.
Les défenseurs du film mettent souvent en avant ses douze dernières minutes, qui rappellent les fins des
ninkyo eigas et des films de Chang Cheh, avec Ti Lung, Chow Yun-fat et Dean Shek qui partent exterminer les membres d'une triade réunis dans une maison. Un final culte pour son impressionnant
bodycount... Mais il ne s'agit que d'un plaisir coupable, avec ses trois personnages increvables qui progressent comme dans un mauvais jeu vidéo. Certes
Le Syndicat du crime II se révèle jouissif lors de cette conclusion, mais il flirte bien trop souvent avec le nanar pour mériter une réelle clémence...
Voici un film que je revois à la baisse à chaque redécouverte, à tel point qu'il est temps, je pense, de s'arrêter là, de laisser le DVD dans son joli boîtier et de ne plus jamais l'ouvrir.
Note : 4/10