[elpingos] Mes critiques en 2013

[elpingos]

Ils sont trop influençables ces garçons.

Mais non, c'est juste que The big Lebowski, c'est un état d'esprit. Rien à voir avec le style du Dude à imiter ou quoi. Il est inimitable de toutes façons, unique.. Juste qu'éventuellement la consommation de légers psychotropes peut être recommandé pour appréhender tant de philosophie. C'est très intello, faut pas croire...

Rien à voir avec le slibard de l'autre...

[Alegas]

Et encore, on parle même pas de ce qu'il faut faire pour Mysterious Skin.

Je comprends mieux pourquoi t'as pas aimé le film en fait

[elpingos]

Ca part en couille.

[Jimmy Two Times]

Voilà ce qui arrive quand on ne prend pas de psychotropes... Les personnalités se révèlent au grand jour.

[elpingos]

Faut recentrer le débat.

[Mark Chopper]

Tu mates tes films en slibard, c'est tout, on a compris.

[elpingos]

Vous vous regardez des films avec des mecs en slibard c'est pas mieux.

[Alegas]

L’ARMÉE DES 12 SINGES
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Terry Gilliam (1995) | 9,5/10

Film hyper connu, gros succès à son époque, L'Armée des 12 singes n'est pourtant qu'assez peu cité dans le registre SF alors qu'il s'agit peut-être d'un des tout meilleurs, notamment dans ceux qui abordent le thème si épineux du voyage dans le temps.
Le film cumule les réussites, aussi bien le scénario (David Webb Peoples a scénarisé Blade Runner et Impitoyable entre autres, y a pire comme CV), l'interprétation parfaite (Willis incarnait ici un personnage plus fragile qu'à l'accoutumé, Pitt fait le taré comme un taré et Madeleine est canon comme d'hab), que la réalisation inspirée, sont au diapason de cette histoire terrible et fascinante.

Gilliam signe pourtant l'un de ses films peut-être les plus conventionnels, avec une relative absence de son univers déjanté (on retrouve toutefois quelques unes de ses folies dans l'univers futuriste baroque) mais néanmoins il réussit parfaitement à rendre l'atmosphère oppressante, dérangeante, et à retranscrire à l'écran le malêtre de son héros et son déphasage vis à vis de la réalité. Les images sont souvent glaçantes et la touche graphique de Gilliam fait mouche à de nombreuses reprises (l'exploration de la surface dans l'introduction allégorique, l'asile, les animaux en liberté, la scène d'aéroport), en plus de contenir de nombreuses références cinéphiles (à Hitchcock et à la Jetée dont le film s'inspire).

Le thriller apocalyptique est dosé à la perfection, fournissant au spectateur la solution du puzzle que dans les toutes dernières images et on est ballotté comme son héros entre les différentes époques, les différents pistes abordées et cette enquête au long cours dont on ne peut attendre au final et par définition (le passé est le passé) aucune réelle lueur d'espoir (même si la fin ouverte laisse néanmoins un doute). Les images récurrentes aperçues en rêve se posent ainsi comme des visions prophétiques dans ce registre du voyage dans le temps; on se prend au jeu d'essayer de décrypter les quelques indices disséminés (messages sonores et visuels), et en même temps que le dénouement approche, les repères deviennent pourtant de plus en plus flous avec un malaise de plus en plus croissant à mesure que l'inéluctabilité devient de plus en plus pressante.

En parallèle, le scénario dresse une illustration de la folie, de l'aliénation, assez efficace et interroge par son concept les notions de liberté, de libre-arbitre, de destinée et de cause à effet. Le sous-texte écologique abordé est aussi loin d'être con, les activistes sont montrés comme une menace, concourant ainsi au brouillage des pistes, et le pion incarné par Willis est pour une fois très éloigné du sauveur traditionnel. Et sa passion amoureuse constitue au final l'un des seuls messages d'espérance de ce film hanté par les fantômes d'un futur sombre et pourtant crédible.

Un film intelligent, conçu à la perfection, qui posait à l'instar d'un Seven de la même année, les très belles lettres de noblesse d'un cinéma de genre spectaculaire mais néanmoins pessimiste, et qui, sans des gros effets de manche, se hisse pourtant au niveau des plus belles réussites.

[Alegas]

Fuck yeaaah. (grave envie de le revoir là)

[elpingos]

CAMILLE REDOUBLE
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Noémie Lvovsky (1995) | 6/10

Tiens un autre film sur le voyage dans le temps, même si rien à voir, on est bien plus ici dans le registre du drame/comédie que de la SF. Noémie Lvovsky livre un film touchant qu'elle tient à bout de bras, qui sans sa sincérité et son efficacité aurait pu s'avérer banal.
Mais non, en évitant les lourdeurs et en préférant de nombreux sous-textes un peu frivoles à une dramatisation tout azimut, elle rend son film prenant et assez léger malgré un contexte pourtant un peu triste. La construction de son film est donc très bonne, nous embarquant rapidement avec elle dans son impossible retour aux sources et sa vision amusante de l'adolescence fait mouche, lorgnant notamment vers l'esprit un peu con des Beaux Gosses (dont on retrouve ainsi les 2 acteurs).
L'interprétation est elle aussi touchante, Lvovsky est crédible en ado débarquée, et les 2nds rôles sont tous efficaces (les parents, Moreau & Vuillermoz, le confident Podalydès, Amalric en sale prof, les copines, etc..) Des bons personnages, des bons interprètes, des dialogues légers et sympas, et un rythme efficace, les conditions au moins nécessaires pour ce genre de film et le contrat est donc plutôt bien rempli.
Pas franchement de défaut donc, le retour au réel n'impose aucun message pseudo intello, tout est simple dans ce film et respire sinon la joie de vivre, en tout cas le goût de la vie. On notera quelques petites fausses notes en la présence notamment de Léaud et de Samir Guesmi un peu à chier, mais le film reste quand même un relatif feel-good movie. Et c'est donc une belle surprise justement saluée par un beau succès populaire et critique. Mais bon, voilà, les honneurs qui lui sont faits sont à mon goût un peu exagérés. Car en évitant les prises de risque et en survolant constamment toute notion de débat et de profondeur, le film se prend un peu les pieds dans le tapis, sinon de la facilité, du politiquement correct et du calibrage populaire.
Sans en retirer les réelles qualités, Camille redouble reste donc pour moi un film qui pêche peut-être par sa simplicité et qui ne m'a plus transcendé que ça. Un film que je reconnais vraiment sympa mais que je ne peux décemment pas noter plus largement, le plaisir du grand film et des grands moments étant au final totalement absent. Et puis son pompage global sur Peggy Sue de Coppola fait quand même un peu tâche dans un ensemble que je pensais plus original.

[Alegas]

[elpingos]

Oh pinaise , je viens de lire le synopsis sur wikipedia de peggy sue (je connaissais que de nom)... C'est exactement la même Bon ça n'empêche pas les qualités du film mais je suis obligé de baisser ma note du coup. Comme un bon premier de la classe que j'étais j'ai jamais pu saquer les tricheurs. Merci de m'avoir ouvert les yeux Alegas.

[Alegas]

A noter que le film est nommé aux Césars dans la catégorie meilleur scénario original.

[elpingos]

Après j'ai trouvé ça sur telerama (en tapant "camille redouble peggy sue") :

Certains auront reconnu, dans ses moindres détails, le principe de Peggy Sue s'est mariée, de Francis Ford Coppola : Camille redouble en est une sorte de remake, avec ceci de piquant que l'époque de la maturité désenchantée de Peggy (1987) correspond au paradis de jouvence de Camille. En vérité, les deux films sont animés par des forces très différentes. Coppola démystifiait le temps d'avant. Lvovsky est plus émouvante, plus romantique : elle assume jusqu'au bout l'idéalisation du passé. Il y a une magie proustienne dans les retrouvailles avec les parents, les copines, la chambre d'ado tapissée de photos d'acteurs, cette impression de Camille de rentrer à la maison, même quand elle prend place dans une salle de classe.

Elle s'en sort comme ça, mais bon elle s'est expliqué sur ce pompage ou quoi ?

[Val]

Invitée dans On n'est pas couché, elle avait bien éludé la question quand Aymeric Caron le lui avait fait remarquer. Dommage, je l'aime bien Noémie Lvovsky.
Sinon, 6/10 a un film français, t'as pas honte ?