Il marchait dans la nuit |
Réalisé par Anthony Mann |
6.5/10 |
Résumé :
Une chose que je peux affirmer, je me répète, c'est que A. Mann soigne chacune de ses introductions et conclusions, et ce film n'y échappe pas. Le début nous régale de la présence de John Alton, un des meilleurs directeurs photo N&B de l'époque, pour nous présenter ce mystérieux individu, calme et méthodique, en délit de fuite après une tentative d'effraction. Ce qui est déplaisant par la suite, c'est l'aspect clinique de l'enquête (au moins il n'y a pas "d'à-côté") et la présence transparente des enquêteurs (l'un d'entre-eux se démarque légèrement vers la fin), qui contrastent avec l'intérêt porté au bad-guy. Cependant, l'intrigue a un mérite, celui de nous dévoiler les indices au compte-goutte, apportant un soupçon de mystère qui constitue tout le sel du film.
Le script va droit à l'essentiel : (1) mise à l'amende des flics ; (2) méthode permettant de l'attraper ; (3) prise en tenaille du méchant. D'abord on ne peut qu'admirer la capacité du méchant à s'adapter aux méthodes policières. Pour échapper à une identification physique ou procédurale, il change ses habitudes et pense à tout pour ne pas se faire pincer (les communications, l'utilisation des égouts comme solution de repli ...), laissant ses poursuivants loin derrière. Il est le seul personnage à avoir vraiment une présence, incarné avec brio par Richard Basehart. Il parle très peu, rien n'attire le regard sur lui, et c'est grâce aux enquêteurs seulement qu'on devine peu à peu ses intentions et son identité, grâce à une méthode assez ingénieuse qui fait penser au jeu Guess Who?. Sans rien en dévoiler, les révélations n'ont rien d'extraordinaire, mais la mise en scène à ce niveau est plutôt efficace, grâce à la photo de J. Alton qui apporte une véritable plus-value durant les séquences nocturnes ou d'infiltration de la police en vue de le coincer, traversées par une bonne tension et nervosité. Peut-être pas un grand film, mais qui sera contenter tout amateur du genre.