[elpingos] Mes critiques en 2013

[elpingos]

Je le vois ce soir justement.

[Dunandan]

Tiens, je viens de le voir aussi : j'ai mis la même note et je suis en train de préparer une critique.
Par contre, Elle s'appelait Scorpion que tout le monde semble trouver meilleur, je l'ai trouvé un peu moins bon ...

ça dépend vraiment de chacun (perso je préfère aussi le premier), les deux sont TB, puis ils se complètent bien.

[Mark Chopper]

Bonne critique, Elpingos : tu as bien su évoquer les qualités comme les défauts.

Et dire que certains préfère Audrey Hepburn

Putain, j'avais presque oublié

Par contre, Elle s'appelait Scorpion que tout le monde semble trouver meilleur, je l'ai trouvé un peu moins bon ...

Pas tout le monde, mais moi oui. Pas de coup de mou dans le second à mes yeux.

[elpingos]

Merci Mark !

[Jimmy Two Times]

C'est vrai que j'avais chopé le coffret à 7 euros...Je vais m'intercaler ça avec du Baby Cart et du Fukasaku entre deux Kitano. J'ai sorti mon bandeau paré d'un gros point rouge et mon kimono du placard. Japon, me voilà!

[elpingos]

MASTER & COMMANDER
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Peter Weir (2003) | 8,5/10

Bon ben j'en attendais pas forcément beaucoup, mais sur les conseils des connaisseurs j'ai pris ma place à bord, et au final je ne peux que m'incliner devant un Peter Weir qui réussit encore un gros morceau. Je ne sais pas trop si c'est son épilogue nautique du Truman Show qui lui a soufflé l'idée mais son changement de cap vers le film d'aventures est une vraie réussite. Et dans le cas présent il a une fois de plus clairement le vent en poupe sur cette épisode naval historique.

Pourtant les romans dont est tiré le scénario ne semblent pas pour autant avoir le souffle héroïque d'un Bounty ou la folie ludique d'un Pirate des Caraïbes. Mais Peter Weir fort d'un budget conséquent réussit un film naval hyper impressionnant, épique et spectaculaire, réussissant avec un minimum d'effets narratifs à rendre une course-poursuite maritime de 2h15 passionnante de bout en bout. La reconstitution est sublime, les peintures classiques sont magnifiques, et la chasse au long cours que va mener le HMS Surprise anglais sur son homologue français est d'une maîtrise exemplaire. Les conditions de bord sont donc parfaitement gérées aussi bien que les séquences de guerre et de navigation. Idem pour l'aspect fleuve de l'histoire qui voit de multiples chassés croisés de l'histoire entre les voyages, le renoncement et l'attente.

Entretemps le réalisateur Australien dresse aussi une très belle étude sur l'ambiance de ces bateaux du bout du monde. La camaraderie et la hiérarchie si nécessaires sur ces espaces confinés sont détaillées avec une intégrité et une empathie visiblement sincères (grâce notamment à une absence de manichéisme et une gestion de la caméra justement dans ces espaces réduits assez exemplaire). Les bateaux et les hommes sont donc parfaitement mis à l'honneur, et si Russel Crowe et Paul Bettany incarnent les 2 principaux personnages (le capitaine et son ami médecin, les 2 facettes complémentaires d'une même passion), les 2nd rôles ne sont pas laissés au hasard et au contraire parfaitement ciselés. Tout dans le film respire donc d'un profond respect pour le genre accosté, allant même jusqu'à souffler un très beau vent naturaliste et bénéfique sur les terres si mythiques des Galapagos.

Entre le film d'aventures emblématique, la profondeur de l'étude navale et le classicisme de la narration, Master & Commander est donc un des tout meilleurs représentants du genre, et une copie admirable de la part de Peter Weir.

[Alegas]

Putain de film celui là, y'a même peut-être moyen que je remonte ma note avec une seconde vision en HD.

[Kakemono]

Faut vraiment que je le mate celui là, ca fait pas mal de temps que je l'ai en Blu en plus. J'essaye de me le placer la semaine prochaine.

[zack_]

J'espère que tu aimeras pas histoire que je te rachète le bluray, car c'est un Weir que j'ai pas vu non plus

[elpingos]

CITADEL
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Ciaran Foy (2013) | 5/10

Pas totalement convaincant, mais malgré tout prometteur, ce premier film a de quoi séduire par un côté anxiogène franchement bien gaulé.
En confrontant d'entrée son perso principal à l'agression de sa femme enceinte, le réalisateur implique le spectateur dans une ambiance glauque qu'il va à peu près réussir à garder tout au long du métrage. En partie autobiographique sur le thème de l'agoraphobie, le film réussit assez subtilement à réinterroger la notion de peur et livre quelques scènes viscérales glaçantes, notamment par une technique évidente du réal. Et s'appuyant sur des décors désolés, une photographie de fin du monde, le calvaire qu'il va faire subir à son acteur Aneurin Barnard (une très belle révélation) va alors prendre des allures de cauchemar éveillé (le travail sur le son et les images sont assez efficaces). Et cette spirale d'effroi va devenir de plus en plus ténue au fur et à mesure d'une plongée nocturne qui va l'emmener profondément à confronter des gamins démoniaques bien réels.
Cette partie finale qui vire à l'horreur fantastique de ghetto a malheureusement et c'est dommage beaucoup plus de mal à convaincre, la faute à des enjeux un peu trop light et un manque d'ambition qu'un peu plus de budget aurait peut-être pu pallier. Car le scénario s'égare donc un peu dans la fameuse Citadelle (invraisemblances et grosse perte de souffle) et même si les persos du prêtre badass (James Cosmo) et d'un gamin aveugle viennent alors en renfort, le film n'a pas pour autant l'impact suffisant pour dénouer ses enjeux de façon convenable.
Intéressant donc malgré tout dans la maîtrise technique affichée, le mélange des genres et les angles d'attaque des sujets traités, mais bien trop léger et plat pour être tout de même vraiment percutant. Et c'est dommage dans ce genre de films.

[elpingos]

GHOST DOG
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Jim Jarmusch (1999) | 8,5/10

Toujours autant de plaisir à le revoir celui-là. Entre l'interprétation géniale de Whitaker, entre passion et résignation, la totale coolitude que Jarmusch a réussi à instiller, avec son ambiance de ghetto old school, le rythme lancinant que viennent contrebalancer des moments clés et intenses, le son parfait de RZA, la storyline émouvante autour des différents persos, les nombreuses symboliques sur le libre arbitre ...
Et puis bien sûr toutes ces qualités tiennent notamment grâce au talent graphique de Jarmusch et au bon dosage du mélange entre le sérieux de l'univers des Samouraïs et le côté un peu décalé du film mafieux has been, entre hommage aux classiques et anciens (le film de Melville est souvent cité) et modernité gangsta. Les interprètes aussi y sont pour beaucoup. Whitaker y trouve l'un des rôles les plus emblématiques, il est parfait avec sa dégaine balourde mais pourtant gracieuse, et ses chorégraphies félines arme en main sont juste jouissives. La troupe de mafieux est elle aussi emblématique en bande de vieux ritals patibulaires et nostalgiques, entre honneur et roublardise.
Et c'est donc cette mélancolie féroce, d'une histoire douce amère qui convoque aussi bien le respect des codes et l'amour du prochain, le thriller violent et désabusé, et un côté jovial et humain, qui fait de ce Ghost dog une bobine touchante en même qu'un des films les plus cools de ces dernières années..

Ghost Dog, power, equality

[elpingos]

LITTLE BUDDHA
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Bernardo Bertolucci (1993) | 8/10

Du catéchisme hindou pour les nuls, c'est un peu la trame de ce Little Buddha sous des airs de conte merveilleux, et le livre d'images qui nous est montré est absolument splendide, sa principale qualité avec son côté pédagogique.

Car l'histoire de Siddharta qui va ponctuer le récit, oscille entre beauté, grâce et magie (en incarnant ainsi le premier Bouddha, Keanu Reeves faisait alors une apparition remarquée en mode indien beau gosse). Le film est un ravissement pour les yeux et plus globalement les sens, avec un travail assez splendide d'un point de vue technique. Les chapitres de la légende du premier Buddha sont donc racontés avec un style délicat assez unique auxquels des très beaux effets spéciaux viennent apporter un côté mystique.

Ces histoires d'apprentissage sont bien sûr efficaces (les légendes de la religion bouddhiste ont un charme merveilleux indéniable, en plus de véhiculer des messages profonds) et l'imagerie de Bertolucci transcende réellement son sujet (photographie 65mm de Vittorio Storaro).
La partie contemporaine elle se laisse suivre assez bien, avec cette famille assez identifiable (Chris Isaak et Bridget Fonda et un petit gamin blond). Les tons bleu-gris de la modernité US du début contrastent ainsi avec les couleurs orangées de l'Inde et du Tibet, et les décors naturels des temples et les paysages du Bhoutan sont magnifiques.

L'histoire qui va donc suivre un jeune Occidental, et deux autres enfants, est assez intéressante, un peu pépère mais belle. En étant ainsi les réincarnations possibles d'un grand Lama, ces gamins (pas chiants) deviennent le centre de toutes les attentions et par cet événement vont se construire au contact des Moines, de l'histoire racontée et du prisme religieux auquel ils sont confrontés.

Et le Bouddhisme a beau être expliqué un peu succinctement, l'élégance et la passion sont telles que le film est un ravissement aussi bien visuel qu'intellectuel. Et il constitue encore à ce jour une porte d'entrée cinématographique vraiment riche, authentique, sur cet univers religieux et spirituel; en plus donc d'être un divertissement agréable qui se regarde finalement comme un joli conte, les yeux grand ouverts.

[Eikichi Onizuka]

ARIZONA JUNIOR
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Frères Coen (1987) | 8/10

Une décennie que je ne l'avais pas revu et j'avais un peu peur de la comparaison avec les meilleurs opus des 2 frangins. Mais au final Arizona Junior a beau être seulement leur 2e film, il contient déjà les tout meilleurs ingrédients de leur style si particulier.

Ainsi après une longue intro excellente (la relation entre les 2 persos de Cage et de Hunter se construit sur les A/R successifs de Cage en prison, elle étant flic, lui un indécrottable braqueur) le film devient rapidement une comédie de couple décalée que va forcément venir enrayer une déconvenue. Elle, se découvrant stérile, l'adoption étant impossible (son casier à lui fait des pages), ils vont alors commettre un enlèvement de bébé et tenter de fonder comme si de rien n'était un semblant de famille normale.

Mais les démons de H.I. vont se rappeler à son bon souvenir, incarnés par les frères Snoats tout droit évadés de prison (Goodman et Forsythe en mode atroces). Et en même temps un motard de l'Apocalypse, aperçu en rêve et tout droit sorti de Mad Max, va bel et bien s'incarner et se mettre lui aussi à la recherche des kidnappeurs, rappelant ainsi les personnages diaboliques de Barton Fink ou de No Country. Parallèlement les losers cabossés aperçus dans Fargo ou the Big Lebowski sont évidemment eux aussi présents (le couple d'amis "respectables" McDormand/McMurray).

Beaucoup de folie donc, dans cet univers de rednecks abrutis, et des plans foireux qui n'attendent qu'à partir en vrille. Et pour autant les 2 frangins font des merveilles aussi en bien en terme de réal que d'écriture, avec des plans somptueux, un rythme enlevé et des personnages et des dialogues taillés sur mesure. Et une fois n'est pas coutume, quelques ingrédients inhabituels sont aussi disséminés, avec des scènes d'action dynamiques et bien gaulées. On a ainsi droit à une course poursuite assez impressionnante de près 5 minutes (Point Break-style entre les maisons) et un combat final de H.I. contre le motard super explosif.

Des éléments spectaculaires donc, très bien torchés, et assez surprenants de la part des Coen, qui viennent se rajouter à l'ensemble ludique et déjanté habituel. Et au final si l'histoire reste relativement simpliste, l'univers truculent des Coen est bel et bien présent. Et en terme de narration et de réal, ils faisaient déjà preuve pour ce 2e film d'une maîtrise assez exemplaire, concoctant ainsi une comédie hyper-efficace, mélange de cartoon, de thriller et de satire anti-puritaine, avec une galerie culte de personnages.

La bitch qui est en moi n'est donc pas prête de se taire.

[Jimmy Two Times]

Malgré le culte que je voue au travail des frangins, je n'ai jamais réussi à accrocher "complètement" à ce très sympathique Arizona Junior. Pourtant, tous les ingrédients de l'univers Coen sont là mais j'ai beau avoir essayé toutes les façons de le regarder (sobre, alcoolisé, enfumé ou les deux en même temps), je n'arrive pas à dépasser le cadre du divertissement sympathique, loin derrière O'brother et encore plus loin de The Big Lebowski dans le rayon comédie des frangins. Bonne critique sinon

[Jack Spret]

J'avais bien aimé l'aspect cartoon qui se prêtait vachement bien à la comédie Coenienne.
Mais j'en garde un vague souvenir et je sais pas si j'aurais envie de le revoir.

Je me souviens que les scènes du motard de l'Apocalypse avait été utilisées pour un faux trailer durant le concours organisé par Tarantino pour son entracte dans le double feature Death Proof/Planet Terror.