Né de l'esprit fertile de Georges Lucas, le personnage d'Indiana Jones pose les bases d'un renouveau du serial et du film d'aventures. Soufflant l'idée à l'oreille d'un Steven Spielberg débrouillard qui inscrira son nom au panthéon des cinéastes unanimement reconnus un an plus tard avec E.T L'extraterrestre, elle fait naître au sein de l'esprit créatif du cinéaste une envie incommensurable d'allier exotisme et danger. Faisant une croix sur son désir de réaliser un épisode de James Bond, l'aventure cinématographique que représente le tournage de Raiders of the Lost Ark est un ticket de loto gagnant pour le jeune réalisateur. Lucas et lui, accompagné d'une joie communicative, arrivent à convaincre la production de faire renaître le genre. Ainsi débute les aventures d'Indiana Jones.
L'équipe foulera les quatre coins du globe à la recherche de lieux de tournage.
Et que serait cette saga sans le thème inoubliable concocté par John Williams, déjà à l'oeuvre sur la trilogie de Georges Lucas ? Plus qu'une simple ritournelle qui nous envahit dès les premières mesures, le compositeur a créé un véritable hymne à l'aventure auquel répondent présent les millions de spectateurs venu prendre leur dose de voyages dépaysants et de péripéties périlleuses en salles. Accumulant des recettes inespérées, les studios Paramount donneront leur feu vert pour qu'une trilogie voit le jour, les deux instigateurs restant toujours aux commandes de leur bébé tant choyé. Et tout autant que ce premier épisode, le reste de la saga sera d'une qualité indéniable et d'une intemporalité sans faille.
On sent un amour du genre qui transpire à chaque plan.
Baignant dans une période trouble de l'histoire, quelques années avant la date historiquement connue du début de la seconde guerre mondiale, les Nazis seront la préoccupation majeure d'Indiana Jones, loin devant les pièges des temples ou les dangers des pays hostiles visités. Ancrant son récit dans le divertissement pur et dur, Steven Spielberg n'oublie pas d'être rancunier envers les nations qui ont tant fait souffert ses compatriotes, les Nazis et les Soviétiques étant les bêtes noires des Etats-Unis. Les personnages allemands font donc preuve d'une mesquinerie à toute épreuve, Spielberg déshumanisant l'ennemi en ne lui attribuant que peu de répliques (le tortionnaire SS ne fait que rire comme une hyène) mais se rattrapant avec le Professeur Belloq, français collabo de son état.
Le héros trouvera tout au long de son périple des compagnons de fortune.
Les adversaires de l'archéologue au chapeau seront le plus souvent diabolisés par une scène les mettant en valeur par leur fourberie et montrant les enjeux aux spectateurs, souvent de taille. Dans Raiders of the Lost Ark, il s'agit de la fin de l'introduction. Le timing est parfait, le héros est iconisé durant dix palpitantes minutes où Spielberg choisit de ne montrer le visage d'Harrison Ford qu'avant l'entrée dans le temple, jouant depuis le début avec sa silhouette. Une manière de bâtir le mythe autour d'Indiana Jones et de montrer également qu'Harrison Ford n'était pas la première idée de casting du cinéaste (Tom Selleck, Nick Nolte et Jeff Bridges ayant été contactés) et que la figure de l'aventurier est plus importante que la personne qui l'incarne. Cependant, on ne peut que se réjouir du choix dicté par Lucas (Ford jouait Han Solo dans Star Wars) tant l'acteur apporte de la profondeur, du charisme, du machisme et du charme au personnage.
Inutile de rappeler à quel point cette scène est devenue culte.
Soignant sa mise en scène et élevant la qualité du film par son souci du détail, Spielberg ne compte pas ses heures sur ses tournages. Bien qu'il respecte les délais accordés par la production, il sortira éreinté mais heureux d'avoir vécu une telle expérience. Virtuose, son oeil acéré repère immédiatement les mauvais choix de plans, les mauvais jeux des figurants, afin d'éviter la moindre surprise désagréable en salle de montage. Un investissement de tous les instants qui se ressent de la première à la dernière image tant la machine de Raiders of the Lost Ark semble huilée pour fonctionner encore durant des décennies. Divertissement haut de gamme de près de 20 millions de dollars (soit 200 fois plus que ce que dépensait les serials projetés les samedis après midis dans les salles américaines), la majeure partie du budget est passé dans les décors, les costumes et l'eau, le tournage en Tunisie réclamant des milliers de litres d'eau pour la totalité de l'équipe.
Les acteurs devaient prier que le soleil se couche sur le tournage.
Terriblement masculin, Raiders of the Lost Ark ne compte qu'un seul personnage féminin. Marion n'est présente que pour amener un passif amoureux à Indiana Jones et ainsi humaniser davantage le personnage (à l'instar de sa phobie des serpents) et rendre comiques ou dramatiques les scènes d'action. Plus un boulet qu'un allié, l'élément récurrent qu'est la capture de sa bien-aimée lui fera retrousser ses manches et amènera un objectif humain supplémentaire à la quête de l'Arche d'Alliance, objectif non négligeable car permettant au public de se rendre compte de l'égoïsme, de la confiance en soi et du machisme d'Indiana Jones. Un premier film considéré encore aujourd'hui comme le pilier du genre et qui n'aura de cesse d'être imité et copié par de multiples cinéastes rêvant d'être aussi talentueux que Steven Spielberg.
Le running gag des serpents n'est jamais encombrant.
Humour savamment dosé, exotisme maîtrisé sans sombrer dans le cliché, actions et émotions équilibrées, Raiders of the Lost Ark représente la quintessence du film d'aventure, lui donnant ses lettres de noblesse en s'imposant d'emblée comme le mur porteur du serial moderne. Même si quelques incohérences difficiles à relever viennent ponctuer le long métrage, le fouet d'Indiana Jones n'a pas fini d'éloigner ses rivaux qui chercheraient à percer le mystère de sa longévité et de son éternel jeunesse.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Je trouve qu'il est surestimé ce premier opus. Un bon 8 à la rigueur mais 10 c'est énorme, il a des passages à vide, un peu comme le 2 quoi que je préfère le 2 plus oppressant. Par contre la scène du souk elle vaut 10 je l'admet.
Merci Je l'ai tellement vue cette saga que comme je la fais découvrir à un ami, je me préoccupe davantage des détails pour le coup plus que de la vision, même si ça reste un pur plaisir nostalgique.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Kareem Said a écrit:Je trouve qu'il est surestimé ce premier opus. Un bon 8 à la rigueur mais 10 c'est énorme, il a des passages à vide, un peu comme le 2 quoi que je préfère le 2 plus oppressant. Par contre la scène du souk elle vaut 10 je l'admet.
Je l'ai revu y'a é piges à peu près, et bien y'a des moments où j'ai senti le temps passer comme pour le 2. J'avais un souvenir plus ultime gamin. Je ne me rappelle plus trop des passages chiants mais il y en avait comme la dernière demi-heure, autrefois je la trouvais énorme là c'était juste sympa. Par contre le 2 ses défauts en font son charme. Et la fin est excellente, je la préfère au 1.
Ah ok moi je suis fan de l'un comme de l'autre depuis que je suis gosse, je n'arrive pas à m'ennuyer même en les connaissant par coeur. Mais quels films arrivent à leur niveau dans la même catégorie divertissement-aventures ? J'en connais pas beaucoup en tous cas.
J'ai pas trouvé mieux que ça pour illustrer la critique...
On le savait déjà, Michael Mann a été assez prolifique pour la télévision en accouchant notamment de la série Miami Vice qui a fait les beaux jours des spectateurs des années 80 et qui s'est vu adaptée au cinéma par ses soins. Il en est de même pour L.A. Takedown, sauf que l'unique épisode réalisé comme pilote n'a jamais vu le jour à la télévision et que le cinéaste a décidé d'en faire un film 6 ans plus tard au doux nom de Heat. Tous les éléments du futur chef d'oeuvre de Mann sont là, avec plus ou moins de changements, permettant de s'adapter à un format découpé en épisodes. On assiste quand même à un pilote qui envoie du très lourd entre le célèbre braquage au camion benne et la fusillade urbaine. Une véritable chance de pouvoir découvrir que Mann avait des couilles et qu'il n'hésitait pas à les montrer face caméra en sortant la grosse artillerie.
Les deux acteurs principaux s'en sortent plutôt bien.
Forcément, on ne peut que se souvenir de la confrontation Pacino/De Niro et être ému de la voir naître dans une version un peu moins puissante. mais toujours aussi bien écrite. Mann a eu raison de couver son oeuf d'or pour le voir éclore quelques années plus tard et en admirer le résultat sans avoir honte. Made in L.A. (le titre original sonne vachement mieux) se regarde avec le sourire et je me suis étonné de retrouver toutes les similitudes entre les deux oeuvres. Un jeu des sept différences cinématographique qui ravira les fans de Heat.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Si tous les navets Sri Lankais sont de cet acabit, je file m'installer là bas pour voir leurs chef d'oeuvres
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Il est quand même involontairement drôle ce film par moment, le jeu d'acteur parfois ça atteint des sommets.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."