LA FEMME SCORPION-------------------------------------------
Shunya Itō (1972) |
7,5/10 "Female Convict 701: Scorpion" un titre qui a la classe et qui annonce le programme : un film de prison de femmes avec tout ce que ça implique, de l'exploitation donc, du revenge sanglant, de l'érotisme et forcément de la scène qui tâche. Mais il serait dommage et réducteur de s'arrêter à cette simple définition, tant le film de Shunya Itō vaut bien plus que ça. Car en effet, à partir d'un scénario somme tout assez mince, il livre un film extrêmement bien réalisé, efficace, avec des scènes intenses, exemplaires pour certaines en même temps que quelques touches expérimentales bien senties. Surtout, si le film est bien sûr assez dark, le divertissement violent et assez fun est bel et bien au rendez-vous et la fin réussie est donc la catharsis jouissive tant attendue (avec cette chanson magistrale qui a comme un air de déjà entendue).
Le métrage souffre néanmoins de quelques faiblesses, notamment dans son milieu, avec des scènes de travaux forcés un peu longuettes et des effets sur la violence un peu cheap (si le maquillage et l'hémoglobine fonctionnent, c'est dommage que la majorité des coups portés tapent aussi visiblement dans le vide). Certaines scènes tombent donc un peu à l'eau (la rébellion des femmes) et ont un peu trop tendance à charger inutilement l'héroïne principale. Et la menace, même si elle est pesante, s'en retrouve un peu allégée par ce côté too much.
Néanmoins c'est grâce à une réalisation vraiment classe donc que ses quelques défauts s'oublient facilement, avec un travail assez formidable sur les couleurs, les cadrages et les travellings (notamment le flashback, génial et cette métaphore du drapeau nippon). Surtout si le film s'avère vraiment efficace, c'est grâce à son interprète principale, Meiko Kaji, une actrice sublime et profondément impliquée, qui grâce à son regard puissant, réussit à faire passer la moindre des émotions. Les autres acteurs sont plutôt bons aussi, avec des duos chez les méchants assez iconiques : le directeur de prison et le gardien taré à la Khadafi, les déléguées des prisonnières très très méchantes et les flics des stups, les phallocrates au sommet de tout ça.
Et face à cette passionnante Nami, le cœur et le corps de cette vindicte courageuse, impossible pour eux de sortir indemnes. Et il en va de même, forcément, pour le spectateur de bon goût.