7/10
Vamos a matar, Companeros de Sergio Corbucci - 1970
Corbucci a compris qu'il détenait une bonne formule et donc il décide de faire un quasi remake de El Mercenario et il le fait très bien, c'est juste un poil moins bon que
El Mercenario ( ça m'a paru un chouilla moins virtuose ) mais putain que c'est sympa, faut dire qu'avec le duo Nero/Milian c'est impossible de se faire chier, c'est autre chose que Dav Patel qui parle à un renard.
C'est fun du début à la fin avec un duo qui se fait forcément des crasses et un nombre de péripéties élevé, alors l'histoire en gros c'est Nero mercenaire suédois ( après le mercenaire polonais de El Mercenario ) qui va faire équipe avec Milian ( une nouvelle fois dans son rôle de péon fort en gueule picaresque qui s'en sort toujours par sa débrouillardise ) pour aller libérer un prisonnier révolutionnaire de l'autre coté du Rio Grande mais forcément tout va pas se dérouler comme prévu avec entre autre l'apparition d'un bad guy qui se trimballe avec un faucon et une main d'acier et quand en plus ce bad guy c'est Jack Palance autant dire que c'est la classe.
Le film comme souvent quand il y a Milian au casting est donc un mélange réussit d'humour ( le duel verbal est vraiment sympa ) et d'action, car on le dira jamais assez l'humour avec Milian c'est aussi génial que celle avec Terence Hill est pourri ( et oue voilà encore un western qui met la trique à Mon nom est Personne, toujours rappeler que ce film est bien pété ), et ici on se marre vraiment tant le duo fonctionne à merveille ( on pense même parfois carrément au duo culte du spaghetti, pas la peine de le citer ), en fait le film fait pas mal penser à
El Chuncho je trouve, d'ailleurs il offre lui aussi un regard lucide sur cette révolution mexicaine où la désillusion est reine ( il ne fait pas bon d'être pacifiste ).
Corbucci colle ses petits gimmick à lui : cercueil, cimetière un peu baroque, arène et bien entendu gatling qui va bien défourailler, ce qui est marrant ( ou pas ) en regardant la filmo de Corbucci c'est que plus on avance dans le temps moins ses films sont nihilistes, il remplace ça par plus de légèreté et alors que dans ses premiers films ses héros finissaient mutilés ou morts, ici ils continuent le combat pleins d'espoirs.
A noter que le film est un gros flashback ce qui est plutôt rare pour le genre, là de mémoire j'ai même pas un seul spaghetti qui utilise ce procédé.
Malgré sa durée (2h), le film est prenant grâce à un gros sens du rythme, passé la petite demi heure d'intro les péripéties s'enchainent à un rythme de folie.
Bon je chipote un peu quand je dis que le film est moins virtuose que El Mercenario ( c'est surtout parce que le duel de fin de ce dernier est une énorme tuerie ) parce que là quand même c'est la classe, dès le générique de début avec la belle brune qui court rejoindre Milian ça tue et une nouvelle fois Corbucci nous emballe des supers séquences d'actions, ici voir Nero foncez dans le tas et en l'espace de 2 minutes vider sa winchester, une gatling et ses colts est un pur moment jouissif où le découpage frise la perfection.
Et puis le plan final avec Nero qui brandit son fusil en hurlant
"Vamos a Matar Companeros" ça foutrait presque des frissons tellement c'est classe.
Les grands espaces Espagnols font ici illusion à merveille et on se croirait vraiment au Mexique.
Franco Nero trouve ici un de ses rôles les plus classez, il excelle dans ce perso de mercenaire suédois cynique porté sur l'argent, Milian c'est son prime ici et il est absolument parfait comme dans tout les westerns, par contre pour l'anecdote ( lu dans le mad movie spécial italie, l'époque où Mad éditait encore des HS de qualités ) il y avait des tensions entre Nero et Milian sur le tournage, Milian étant jaloux de Nero. L'un de mes grands plaisir quand je mate un western c'est de découvrir les sources d'inspiration de Blueberry et ici quel bonheur de voir que c'est le perso de Jack Palance qui a inspiré le personnage de Jethro Steelfingers, le bad guy à la main d'acier ( et le look est identique ), Jack Palance est donc forcément excellent dans ce rôle guy enculé avec son faucon ( qui finira en barbecue ), sinon on a aussi Fernando Rey en révolutionnaire non violent qui lui aussi à un animal ( le coup des tortues c'est bien vu ).
Un jour j'aimerais bien dire qu'une BO de Morricone sur un western est bof bein ça arrivera pas sur ce film, le thème principal avec les choeurs c'est une grosse tuerie.
Du bon boulot, comme toujours avec Corbucci.