The Magnificent Seven (Les Sept Mercenaires) de John Sturges
(1960)
Première vision et malgré une légère déception vis à vis de sa réputation (le film est tout de même souvent cité parmi les grandes réussites du western), on est tout de même en face d'un très bon film dont la plus grande qualité est son récit simple mais bien mené qui lui permet de très bien vieillir. A la manière du Stagecoach de John Ford, The Magnificent Seven fait partie de ce genre de films qui possèdent une volonté universelle dans la façon de présenter les personnages et la situation principale et qui, du coup, s'avèrent être plus un film sur les relations humaines qu'un récit d'aventure. Reprenant la trame générale des Sept Samouraïs de Akira Kurosawa, le film possède pourtant une réelle identité, que ce soit dans son traitement ou tout simplement vis à vis du statut qu'il possède aujourd'hui, puisque le film a lancé de très nombreuses carrières, et notamment celle d'un certain Steve McQueen. Le film, dans sa première heure, est un véritable modèle de présentation, arrivant à caractériser chacun des sept mercenaires en l'espace de quelques courtes scènes. Certes, le récit met clairement l'accent sur certains d'entre eux, et notamment les personnages de Brynner, McQueen et Bronson, mais le reste de la troupe n'est pas oublié pour autant, que ce soit en terme de charisme (James Coburn qui en impose malgré une présence assez limitée) ou de choix scénaristiques (le personnage de Brad Dexter, persuadé que la mission est un prétexte pour trouver la fortune, ce qui lui amènera une fin des plus troublantes).
En revanche, là où le film perd nettement en qualité, c'est dans son écriture à la ramasse suite à la première attaque des bandits sur le village. On y tente alors de créer un lien entre villageois et mercenaires qui frôlent souvent le ridicule (la romance entre le jeune mercenaire, mais surtout les trois gamins et leur fascination commune pour Bronson) alors que l'on avait déjà réussi à créer un lien de respect commun avec notamment le patriarche du village, et on a même le droit à quelques passages WTF, comme l'infiltration du groupe de bandits où l'on apprend qu'il suffit de porter un sombrero pour faire croire que l'on est mexicain. C'est d'autant plus dommage que le film véhicule des thématiques intéressantes qui le rapproche fortement du genre crépusculaire, avec un traitement de la vieillesse, de l'incapacité à se poser définitivement après une vie de voyages et de solitude et du passage de certaines valeurs à la prochaine génération. John Sturges emballe plutôt bien le tout, sans jamais chercher à en faire de trop, ce qui fait à la fois la force et sa faiblesse. Une seule séquence se détache vraiment du reste, c'est évidemment la scène du corbillard, moment de tension véritable qui n'arrive jamais à être renouvelé avant les attaques des bandits. Une mise en scène efficace donc, mais dont le classicisme l'empêche d'atteindre une véritable qualité cinématographique (un peu à l'image du thème musical, réussi mais sans cesse répété de la même façon). Pour le reste, on reste tout de même devant un très bon film, aux dialogues travaillés et au casting jubilatoire. Pas un grand nom du western donc, mais une valeur sure aux qualités évidentes.
"Ok Logan, je t'accorde à toi et ta bande un autre fist, mais c'est le dernier, tu m'as bien compris ?" NOTE : 7,5/10