THE WAY OF THE GUN+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++Christopher McQuarrie (2000) |
8.5/10+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++Après l'excellente surprise en salle que fut Jack Reacher, il me tardait de revoir le seul et unique autre film de l'inspiré Christopher McQuarrie, ne serait-ce que pour vérifier si l'on n'y trouvait pas déjà les prémices de la surprise qu'il nous a offerte en salle cette année. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le larron a un style bien à lui, fait d'idées culottées, d'un sens de l'écriture remarquable, d'une direction d'acteurs infaillible et d'un sens de la mise en scène qui force le respect. The way of the gun est en effet emprunt de cette touche qui semble être la sienne, entre séquences énervées qui ne font pas dans la dentelle, petites touches d'humour qui par leur décallage avec le côté définitif du film font réellement sourire et punchlines cisellées qui restent en mémoire, Christopher McQuarrie posait déjà avec beaucoup de talent les bases de son prochain film.
Mais bien plus que des fondations, c'est une véritable overdose créative que proposait Christopher McQuarrie avec son premier film. Que ce soit en prenant à contre pied le gimmick du genre qu'il s'approprie (la course poursuite "j'te la fais à l'envers en mode tortue") ou en l'embrassant totalement lors de séquences parfaitement orchestrées où la poudre emplit l'air ambiant, le cinéaste impressionne par sa maîtrise visuelle d'abord, et narrative par ailleurs. Son premier film est un petit diamant brut qui ne souffre que d'un petit problème de rythme dans sa partie centrale, davantage due à une envie d'en faire toujours plus qu'à une réelle maladresse.
Tout le reste du film est d'une parfaite maîtrise qui contribue à nous plonger corps et âme dans les enjeux en présence sans toutefois nous investir totalement dans ce qui se passe. Car c'est en cela que The way of the gun se révèle être un film puissant. Sans jamais impliquer son spectateur dans une leçon de morale lourdingue, il permet à ce dernier de rester aussi détaché que les personnages qu'il regarde évoluer, et ce, quelques soient les situations. Jamais on n'est véritablement ému par ce qui se passe, ni globalement touché, mais on prend un plaisir non dissimulé à voir toutes les personnalités en présence essayer d'en découdre, jusqu'à un final d'une précision chirurgicale qui finit les hostilités sur le plus beau plan du film, le tout épaulé par un petit pied de nez à la bonne morale qui donne le sourire.
Avec the way of the gun, Christopher McQuarrie interpellait ses spectateurs de la plus belle des manières. Il a depuis confirmé avec son dernier film qu'il est un homme à suivre de très près, inspiré comme jamais et doté d'un talent tant dans l'écriture que la mise en scène qui promet de belles choses. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il n'attendra pas plus de 10 ans pour nous offrir son prochain uppercut que l'on peut espérer aussi rageur que les deux premiers.