Boulevard de la mort |
Réalisé par Quentin Tarantino |
6/10 |
Synopsis
C'est ainsi que Mike, cascadeur au visage balafré et inquiétant, est sur leurs traces, tapi dans sa voiture indestructible. Tandis que Julia et ses copines sirotent leurs bières, Mike fait vrombir le moteur de son bolide menacant...
Critique
Un des rares films de Tarantino qui ne passe pas du tout...peut être parce que c'est un film très machiste du genre de ceux qui aiment regarder des catchs de combats féminins...Car mis à part sa réalisation toujours impeccable astucieuse qui rend hommage aux années 70's, ce film est vraiment très vide quand au scénario et ces bavardages de coffee shop qui ne volent pas haut ne sont pas très passionnants. Après il est tout à fait compréhensible que ce film trouve son public masculins amateurs de poupées refaites au langage châtier.
Ainsi, Tarantino nous montre deux bandes de filles à quelques années d'écarts avec deux histoires parallèles qui ne trouveront pas le même dénouement.
Tarantino nous offre des personnages très superficiels, maquillés comme de camions volés et refaites pour la plupart (Vanessa Ferlito et Rose McGowan ayant eu le même chirurgie de Feu M Jackson). Ces "femmes" vêtues de tenues provocantes d'un autre temps bien moulantes mettant en avant leurs formes pulpeuses qui constituent donc l’intérêt principal du film, avec un lap dance qui constitue l'une des rares scènes d'action du film.
Le talent de Tarantino sur l'écriture de répliques cultes dont on se délecte est quasi inexistant ici avec des conversations dignes de gamines de 10 ans en ajoutant un langage de camionneur fleuri pour couronner le tout. Hélas, les dialogues ne tirent pas le film vers le haut. Les personnages ne sont pas du crédibles car on a rarement vu des mannequins de magazines, se saper comme ça et causer aussi mal sur des sujets qui ne cadrent pas du tout avec le milieu luxueux dans lequel elles sont censées évoluer. Ce sont donc plutôt des créatures issues de l'imaginaire fétichiste du cinéaste à qui nous avons à faire que des Mme Toutlemonde ou des femmes parfaites...D'un autre coté peut être que certains hommes y voient leur idéal féminin avec pin ups aux plastiques "100% plastiques" et un phrasé proche du leur. Mais à défaut d’être d'un assez bas niveau intellectuel, les répliques auraient pu être drôles, mais ce n'est pas le cas. Dialogues qui couvrent 90% du film contre quelques rares scènes d'action.
Coté actrices, je ne suis pas emballée non plus, mis à part Rosario Dawson qui trouve un certain naturel dans ce personnage de composition, les autres pseudo-actrices sont facilement oubliables (du moins pour leur jeu, non pas par leur degré de vulgarité). La cascadeuse (et compagne de QT à l'époque) est aussi bluffante dans la scène d'action finale à défaut de briller par son physique.
Kurt Russell est en revanche majestueux qui cache bien son jeu de psychopathe. On retrouve aussi les fantasmes de QT sur les couples ayant une grande différence d'age comme dans Kill Bill et la plupart de ses métrages.
Coté réalisation, rien à redire, de très bonnes trouvailles, comme le passage du noir et blanc à la couleur, le décalage sonore, les fausses griffures d'usure de la bande, les faux raccords, jump cuts, détails sur les accessoires rétro.
Heureusement que le final relève un peu le niveau mais franchement mis à part le coté rétro nostalgique très étudié, la trame narrative se rapproche du néant avec des références de peu recherchées ou carrément autoréférences lourdingues.