[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[pabelbaba]

Je me souviens que les deux premiers étaient moins "pop". De toute façon je vais les ressortir de la cave pour faire des critiques, ils en ont besoin.

[Jed Trigado]

La Jeunesse de la Bête, ce fut mon premier Suzuki et mon préféré d'ailleurs.

[pabelbaba]

[Mark Chopper]

Je me souviens que les deux premiers étaient moins "pop". De toute façon je vais les ressortir de la cave pour faire des critiques, ils en ont besoin.

Ah non, Le Vagabond de Tokyo va formellement beaucoup plus loin (notamment dans sa conclusion) que La Jeunesse de la bête.

[angel.heart]

Je me souviens que les deux premiers étaient moins "pop". De toute façon je vais les ressortir de la cave pour faire des critiques, ils en ont besoin.

Ah non, Le Vagabond de Tokyo va formellement beaucoup plus loin (notamment dans sa conclusion) que La Jeunesse de la bête.

C'est également ce dont je me souvient. Et La vie d'un tatoué va encore plus loin...

[Mark Chopper]

Le Gars des vents froids, de Yasuzô Masumura (1960)

L'histoire : Un yakuza sort de prison après avoir purgé une peine pour avoir poignardé le chef d'un clan. Une fois dehors, il se voit menacé de mort et ne parvient pas à se ranger comme il le souhaiterait, malgré le soutien de ses proches...

Davantage reconnu pour ses drames, comme Passion ou L'Ange rouge, le cinéaste Yasuzô Masumura, figure-clé de la Nouvelle Vague japonaise, s'est pourtant essayé à des genres bien différents, notamment le yakuza eiga. Nous sommes en 1960 et ni Seijun Suzuki, ni Kinji Fukasaku n'ont encore bousculé le genre : s'il livre une œuvre assez pauvre sur le plan formel, au rythme peu maîtrisé, l'approche du genre par Masumura n'est pas dénuée d'intérêt d'un strict point de vue thématique. Il n'idéalise pas la figure du yakuza puisqu'il met en scène un homme qui n'a pas choisi un tel rang, un homme marqué par la fatalité puisqu'il est né dans ce milieu : tout le film le voit ainsi hésiter entre la nécessité de rester fidèle à l'image qu'il se fait du yakuza (à savoir : tuer ou être tué) et un désir assez banal qui lui semble interdit de par son statut, à savoir mener une vie ordinaire et fonder une famille. Hélas, l'exécution de l'ensemble, fade au possible, limite la portée de l'histoire, sans compter le fait que Yukio Mishima n'avait pas les épaules pour tenir le rôle principal : celui-ci se révèle, en effet, aussi piètre acteur qu'il était grand écrivain. Au final, un film pas inintéressant, mais somme toute anecdotique.

Note : 5/10

[Mark Chopper]

Brutal Tales of Chivalry, de Kiyoshi Saeki (1965)

L'histoire : Un yakuza revenu du front apprend que le chef de son clan vient d'être assassiné. Avant de mourir, il l'a désigné comme son successeur et chargé de protéger les intérêts du clan sur le marché noir, sans jamais chercher à le venger...

Brutal Tales of Chivalry fut l'un des films qui consacra le statut de superstar du cinéma japonais de Ken Takakura, acteur mythique connu en Occident pour ses rôles dans Yakuza de Sydney Pollack et Black Rain de Ridley Scott. Il s'agit d'un des titres phares du ninkyo eiga, sous genre du yakuza eiga qui connut son âge d'or dans les années 1960 et mettait en scène des figures de hors-la-loi chevaleresques, prêtes à protéger les plus faibles et déchirées entre devoir et sentiments personnels. Ici le héros revient du front et, non content de se retrouver chef de clan sans l'avoir désiré, il découvre que la femme qu'il aimait ne l'a pas attendu et a préféré épouser un autre homme. Malgré ses efforts, il ne peut éviter de recourir à la violence afin de protéger le marché noir dont de nombreux japonais, appauvris par les destructions de la guerre, ont besoin pour survivre... L'ensemble pourrait sembler daté lorsqu'on connaît le cinéma de Kinji Fukasaku qui a, dans une optique plus réaliste, bousculé le genre dans les années 1970 en mettant en scène des yakuzas bien éloignés de l'esprit de chevalerie. Nul doute que la plupart des ninkyo eigas ont mal vieilli, mais tel n'est pas le cas de Brutal Tales of Chivalry : le scénario paraît certes naïf, mais jamais niais, les valeurs qu'il évoque (amitié, honneur) sont traitées avec intelligence et l'ensemble a une classe folle. Et sa conclusion, qui sera l'une des principales sources d'influence de Yakuza, avec ces deux hommes qui, l'un armé d'un sabre, l'autre d'une arme à feu, partent à l'assaut d'un clan dans une maison, en met plein les yeux... Une belle découverte pour un film hélas inédit en dehors du Japon.

Note : 7,5/10

[osorojo]

Sympa ton petit cycle Yakuza eiga Ça donne des idées de visionnage ^^

Par contre, pas de grosse pépite pour l'instant à priori dans tes découvertes. En espérant que le niveau va s'élever par la suite

[Scalp]

Il a l'air sympa celui là, en plus j'aime beaucoup Takakura.

[osorojo]

Tu l'as chopé en Albanie celui là Mark ? Ou import ?

[Mark Chopper]

Etant donné que ces films sont inédits en France et risquent de le rester (sans compter le fait que je n'ai pas trouvé de version albanaise), je redonne les liens de Jed pour les sites qui proposent des DVD pirates d'excellente qualité (copies de DVD japonais agrémentés de ST anglais) :

http://www.kurotokagi.com/
http://www.japanesesamuraidvd.com/.sc/ms/cat/Yakuzas

Depuis le temps que je voulais voir des vieux Ken Takakura, je n'allais pas m'en priver.

[Dunandan]

Violent Cop, de Takeshi Kitano (1989)

L'histoire : Un policier violent s'oppose à un gang de yakuzas suite au meurtre de son meilleur ami, quitte à s'attirer les foudres d'une hiérarchie corrompue et à mettre sa soeur en danger...

C'est par le biais d'un concours de circonstances que Takeshi Kitano a débuté sa carrière de cinéaste. Simplement prévu à l'origine pour tenir le rôle principal de Violent Cop, il ne parvient pas à accorder son emploi du temps, surchargé du fait d'obligations télévisuelles, avec celui de Kinji Fukasaku, premier réalisateur engagé. Ce qui pousse ce dernier à abandonner le projet... Kitano, qui a déjà tâté de la mise en scène sur ses émissions, se propose pour le remplacer au pied levé. Il remanie le script, le dégraisse de son aspect policier classique et nous propose, de manière encore brouillonne, les prémices de son univers. A savoir un antihéros en marge du système, en proie à certaines pulsions de violence mais qui a su garder quelque chose d'enfantin (notamment une passion pour le jeu, que l'on retrouvera dans ses yakuza eigas suivants). Sans oublier de longues plages silencieuses et un intérêt porté à l'univers criminel, même si, ici, il n'apparaît qu'à la marge...

Violent Cop intrigue avec son personnage, proche de Dirty Harry, qui n'hésite pas à frapper ceux qui se dressent sur son chemin, qu'il s'agisse d'adolescents qui viennent de torturer un clochard ou un proxénète trop véhément à son goût. L'humour noir, à froid, si caractéristique de son univers, est déjà présent, tout comme cette maîtrise de l'utilisation de la musique, notamment lors de scènes de violence. Mais il faut bien reconnaître qu'il s'agit d'une oeuvre de débutant et que Kitano peine à maîtriser son rythme dans la seconde moitié de son film. La composition de ses plans, en outre, est loin d'annoncer l'excellence à venir... Il n'en reste pas moins un film essentiel, radical jusque dans sa conclusion qui puise son inspiration dans le cinéma des années 1970. Alors que la pire décennie de l'histoire du Septième Art japonais s'achève, Takeshi Kitano, à l'instar de Shinya Tsukamoto la même année avec son Tetsuo, annonce qu'une nouvelle génération de metteurs en scène va prendre le pouvoir.

Un film qui accumule les défauts, certes, mais que je ne me vois pas noter plus sèchement après un quatrième visionnage en treize ans... Et il est épatant de réaliser à quel point l'oeuvre de Kitano, de Violent Cop à Outrage Beyond, se montre cohérente.

Note : 7,5/10

[Dunandan]

Entièrement d'accord avec toi, et j'aurais seulement rajouté qu'une chose à ton analyse : la création de son personnage principal, dont la sobriété et le mutisme sont bien à contre-courant de ses apparitions télévisuelles exubérantes et verbales.

[Mark Chopper]

Et encore, il est assez bavard comparé aux films suivants.

En tout cas, j'espère qu'ils vont annoncer une sortie française pour Outrage Beyond, ça m'ennuierait de le découvrir en DTV.

[Scalp]

Y a ton copain qui a posté un joli post sur le topic Django sur mad ( dont j'ai pas capté la moitié de ce qu'il voulait dire )