La Jeunesse de la bête, de Seijun Suzuki (1963)![Image](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/0/0f/Youth_of_the_Beast_poster.jpg)
L'histoire : Un homme, violent et arrogant, se fait remarquer par des yakuzas et finit par exercer ses talents pour eux. Mais à force de travailler pour des clans rivaux, il finit par déclencher une guerre...Comment se faire remarquer lorsqu'on n'est, dans le paysage cinématographique nippon des années 1960, rien de plus qu'un
yes man parmi d'autres ? Un simple artisan soumis aux ordres d'un studio, contraint d'accepter de tourner des scripts interchangeables, sans droit de regard sur le casting ?
La Jeunesse de la bête apporte, la même année que
Détective Bureau 2-3, un début de réponse pour Seijun Suzuki : en se concentrant sur le style. Et du style, ce long-métrage en a à revendre, avec sa direction artistique de toute beauté, ses compositions de plan millimétrées, sa musique dynamique et sa vedette, Joe Shishido, l'homme qui, malgré une opération de chirurgie esthétique ratée qui lui a laissé des joues de hamster, parvient à incarner la classe et la coolitude... Si les scènes d'action en mettent plein la vue et s'il est intéressant de voir son personnage évoluer dans un univers de faux-semblants qu'il se plaît à faire voler en éclats, au point de révéler que rien n'unit les hommes et les femmes qui le peuplent si ce n'est leur insatiable appât du gain, il faut reconnaître que son histoire peine à captiver sur la longueur. Quatre ans seulement séparent
La Jeunesse de la bête de
La Marque du tueur, film dont l'irrévérence vis-à-vis des diktats des studios fut telle que le cinéaste fut privé de travail pendant une décennie : quatre ans au cours desquels Suzuki va parfaire son style visuel et livrer ses plus grandes réussites qui, peu à peu, ne s'encombreront même plus d'un univers rationnel et cohérent.
Note : 7/10