Pulsions de Brian de Palma (1980)
Une jeune femme à la vie sexuelle perturbée consulte un psychiatre. A la suite de cette entrevue, elle passe la nuit avec un inconnu rencontré dans un musée. Le lendemain, elle se fait assassiner par une mystérieuse blonde. Une call-girl qui a assisté au drame est traquée par la meurtrière... L'un des meilleurs film de Brian, le thriller érotique par excellence, le réalisateur rend ici hommage à Hitchcock avec sa touche bien à lui. Comme à son habitude, le film démarre avec une "fausse" scène sous la douche purement erotique, avec la musique de Pino Donaggio accompagnant, le tout sous un effet de buée et de ralentit. Puis, le sursaut, l'attaque par derrière d'un inconnu...bienvenu dans Pulsions.
La première partie du film, nous présente Kate Miller, est une femme au foyer qui s'ennuie mortellement d'un point de vue sexuel. Elle est suivit par un psy, interprété par le grand Caine, endroit ou elle se rassure sur elle même, sur sa beauté conservée, sur son attirance...Le Dr Elliot, droit dans ses boites, lui répond franchement et repousse avec classe ses avances.
On continue avec toujours le même personnage de Kate, visitant un musée en attendant de retrouver ses proches. BDP se fait clairement plaisir avec sa mise en scène fétiche: le long travelling. Ici, un jeu de chat de la souris, entre Kate et un sombre inconnu, le tout sous forme de drague...Aucun dialogues, tout est dans l'image, à croire que BDP est tellement juste qu'il n'en a pas besoin...oui, nous avons affaire, à l'un des meilleurs réalisateurs de suspense, ou une simple personne suivie à pied dans un environnement assez reposant (un musée), peu paraitre stressant et inquiétant.
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Kate finit chez l'inconnu et obtient ce qu'elle recherche: le plaisir sexuel. Malheureusement pour elle, cette fameuse après midi se terminera en cauchemar avec l'apparition du femme blonde, lunette noire, l'assassinant à coup de lame de rasoir dans un ascenseur...D'ailleurs, à la seconde vision du film, nous pourrons remarquer un bref passage ou l'on aperçoit cette même blonde, juste avant l'entrée de Kate dans le taxi...De la même manière que dans
Blow Out, BDP laisse des indices, permet au spectateur de participer à l'intrigue, de chercher,...etc
Après l'horrible meurtre de Kate, on change littéralement de personnage principal, Liz Blake, interprété par la sympatique et habituée Nancy Allen. Pure hommage à Psychose d'Hitchcock, BDP joue avec nos nerfs et va à l'encontre du schéma classique. Le reste du film devient alors une pure enquête, mêlant psychopathe transsexuel, jeune fils prodige, prostituée et clichés du flic emmerdeur.
BDP ne perd pas la main et continu à faire monter le suspense tout au long du film, avec des courses poursuites (scène du métro) assez stressantes. Que dire à part que De Palma est l'un des réalisateurs les plus sous-évalué du cinéma et qu'il est capable de faire mieux que son maitre: Hitchcock.
La mise en scène est impeccable, les indices dissimulés avec intelligence, les plans et l'éclairage au poil (scène final avec la pluie et l'orage), la musique en parfaite adhésion avec le ton thriller/érotique. Le sexe reste le fil conducteur de cette histoire de meurtre mais en tant que pure fantasme...
Une des œuvres majeures du cinéaste à mettre à coté de
Carrie,
Blow Out, Scarface, et
Body DoubleNote: 10/10