[oso] Mes critiques en 2013

[Heatmann]

ouai pis bon le plan du coffre de voiture il a ete quand meme bien immortaliser et rendue culte dans goodfellas hein , alors appeller ca un plan a la QT ca le fait moyen quoi

[Dunandan]

MILLENIUM LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES
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David Fincher (2011) | 9/10

Quand l'esthète Fincher s'atèle à l'adaptation d'un best seller, il ne fait pas les choses à moitié. Avec Millenium, il mettra au service d'une oeuvre dense et intéressante sur le papier tout le génie dont il a déjà fait preuve par le passé pour transcender son matériau d'origine. Si le bouquin était déjà une belle réussite, force est de constater que cette transposition à l'écran lui donne une ampleur prodigieuse, même si par la pâte de ce réalisateur hors norme qui transpire de chaque plan du métrage, cette version imagée s’impose presque comme une œuvre sans paternité.

Balayons d'un revers de main ce qui est souvent reproché au film, à savoir la faiblesse du script qu'il adapte. Il est de bon ton de dénigrer des livres qui fonctionnent, j'ai pour ma part été conquis par la saga de Stieg Larsson et c'est avec un plaisir non feint que j'ai dévoré les 3 tomes. Millenium, les hommes [...] traite du premier qui, bien plus qu'une simple histoire d’enquête, s'occupe davantage de poser les bases du point focal de l'histoire, le personnage de Lisbeth Salander. Là ou pour moi les adaptations suédoises n'avaient pas réussi à saisir l'essence des livres et surtout de ce personnage féminin très marquant, Fincher parvient à trouver le ton juste. C'est bien simple, sa Lisbeth Salander est celle qu'imprimait mon imaginaire quand je lisais le livre.

La grosse réussite de ce Millenium est également dans ces choix de casting. Et si au moment de l'annonce de Rooney Mara en tant que Lisbeth j'étais quelque peu sceptique, mes doutes se sont évaporés le temps de quelques séquences. Ce personnage qui était si fort sur le papier prend ici un envol inespéré. Fincher iconise son actrice à chaque séquence en la mettant en valeur de fort belle manière. On finit par ne plus voir cette marginalité factice qu'elle arbore et on s'attache à ce personnage fort mais touchant. Lui donner vie était un pari osé, Rooney Mara le fait avec aisance. Elle est Lisbeth, cela ne fait aucun doute.

Quant à Blomkvist, l'autre personnage central de l'histoire originelle, il s'efface devant cette femme forte qui capte tous les regards. Complètement dominé par sa frêle assistante, jusque sous la couette d'ailleurs, il se laisse littéralement soumettre au bon vouloir de cette dernière. Bien plus passif que dans le bouquin, il est néanmoins également servi par la belle partition de Daniel Craig qui sait se faire suffisamment humble pour ne pas rendre trop physique ce journaliste dont l'avantage est bien plus mental.

D'un point de vue narratif, l'adaptation de Fincher impressionne. On ne voit pas passer les 2h30 du film tant on se fait embarquer dans cette tranche de vie qui sent bon l'authenticité. Le cinéaste sait la parsemer d'un mystère sinon passionnant vraiment intriguant, qui réussit le pari de passer au second plan. C'est peut être ce qui a dérouté pas mal de monde finalement, cette volonté du réalisateur de ne pas se focaliser plus que de raison sur une intrigue un peu limitée mais de l'utiliser avec subtilité pour construire ses deux personnages centraux.

Si l'écriture de Millenium en fait un film remarquable, ce n'est pourtant pas sa carte maîtresse. C'est bel et bien ce travail virtuose fait sur l'image et ses déclinaisons que Fincher prouve une nouvelle fois tout son talent. S'armant du génial Jeff Cronenweth à la photo, il nous propose une véritable oeuvre d'art visuelle. Les yeux équarquillés, on laisse nos rétines se repaître de cette créativité généreuse qui transpire de chaque couleur, de chaque composition d’image. Millenium possède cette force graphique caractéristique du cinéma de son auteur. Ce dernier annonce d'entrée de jeu la couleur avec ce générique fantastique, inspiré comme jamais, sonnant comme une mise en bouche de haute voltige avant d'entamer le repas du chef.

Millenium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes est bien plus qu'une adaptation. C'est un véritable tableau visuel délesté de toute obligation vis à vis d'une oeuvre originelle qui n'est pourtant jamais oubliée. Un vrai tour de force par lequel Fincher allie son génie de l'image et sa géniale vision de l'être humain. Plus que jamais ici, il décortique les êtres pour nous les livrer au grand jour et se laisse aller à en aimer un plus que les autres. C'est cette impression d'avoir assisté à la naissance d'un personnage atypique pourtant authentique mais également d'une grande actrice - et plein de jolies images en tête de son corps si souvent magnifié par Fincher - qu'on finit le film.

Petit bonus pour Mark (et moi )

[comICS-soon]

[Mark Chopper]

Rho comment tu t'es lâché sur les screens

C'est bien simple, sa Lisbeth Salander est celle qu'imprimait mon imaginaire quand je lisais le livre.

La même !

Et bien sûr, entièrement d'accord avec toi, si ce n'est que moi je n'ai pas été grandement convaincu par les romans. Bon, je ne vais pas développer, j'ai déjà une longue critique dans la base, mais ça fait plaisir

[Dunandan]

Oh oh déjà quand il ne se lâche pas, ses screens sont déjà beaux, mais là, ça dépasse la norme . Tous ces avis positifs me donnent envie de le revoir. Il faut parfois plus d'une vision pour digérer une oeuvre ...

[Alegas]

Critique qui tue, donc :

[osorojo]

Merci les gars, gros voyage pour ma part pendant 2h30. Fincher is da man

@Mark, pour parler des romans, je pense que tout le monde sera d'accord, moi y compris, pour dire que c'est pas de la grande écriture. Mais c'est suffisamment bien gaulé pour happer le lecteur et lui faire passer un super moment avec les bouquins. Je m'étais vraiment imaginé les persos et j'étais à fond dans celui de Lisbeth en lisant les livres. Je les relirai certainement jamais, mais c'est du très bon divertissement littéraire pas trop con. Du coup, ça me gave un peu de voir les bouquins se faire défoncer par des mecs qui recherchent de la "grande" littérature ..

[Alegas]

L'ÉVADÉ D'ALCATRAZ
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Don Siegel (1979) | 6.5/10

Le duo Don Siegel / Clint Eastwood est en général gage de qualité et c'est effectivement le cas ici. Ils livrent tous deux un film de prison bien sympa même s'il peine tout de même à vraiment décoller. L'évadé d'Alcatraz reste en effet un peu léger dans son traitement et peu ambitieux dans son ensemble pour véritablement charmer les foules. Reste un petit divertissement qui fait le boulot et laisse le champ libre à un Eastwood comme toujours impeccable qui fait parler son charisme naturel.

On le suit depuis son arrivée au Rock et pendant tous les préparatifs de son évasion finale. Cette dernière se révèle peu palpitante et sert finalement seulement de prétexte à une petite critique pas très acide sur les conditions de détention à Alcatraz. On assiste avec intérêt au parcours de ce prisonnier incarné par Eastwood qui illustre avec son pote Siegel toutes les situations typiques des films du genre, des points remis sur les i quand les roublards du coin tente de vous la jouer à l'envers dans la brume des douches au directeur aigri qui confond discipline et dictature, en passant par la socialisation du protagoniste avec tous ces prisonniers bien sympas (on se croirait dans les évadés de Darabont par moment ).

Au final, Siegel livre avec cet évadé d'Alcatraz un film en mode détente. Mais il a suffisamment de bouteille et de maîtrise pour lui offrir un enrobage soigné ainsi qu'un casting de bonnes tronches qui attirent la sympathie.

[comICS-soon]

C'est celui-ci ou ils

partent en bateau pneumatique

à la fin ? Si oui c'était un de mes films préférés quand j'étais gosse,très bon souvenir.

[Scalp]

Dans un album de Lunatic ( du bon rap de batard ) y a des dialogues qui sont tirés du film

[Mark Chopper]

@Mark, pour parler des romans, je pense que tout le monde sera d'accord, moi y compris, pour dire que c'est pas de la grande écriture. Mais c'est suffisamment bien gaulé pour happer le lecteur et lui faire passer un super moment avec les bouquins. Je m'étais vraiment imaginé les persos et j'étais à fond dans celui de Lisbeth en lisant les livres. Je les relirai certainement jamais, mais c'est du très bon divertissement littéraire pas trop con. Du coup, ça me gave un peu de voir les bouquins se faire défoncer par des mecs qui recherchent de la "grande" littérature ..

Les deux premiers sont d'excellents page turner, mais le troisième m'a paru pénible (et je trouve de nombreux passages d'une rare stupidité,

comme celui où Lisbeth et son père se retrouvent dans le même hôpital ).

Par contre, il est vrai que les personnages sont excellemment caractérisés : dommage qu'il y ait des longueurs et un style un peu poussif (ouais, j'aime la "grande" littérature ).

[osorojo]

Non, mais je te rejoins pour le 3eme qui tourne un peu en rond et de toute façon, on a le même avis sur les bouquins. Le coup de l'hosto ça m'a pas spécialement choqué, ça permettait de donner un petit coup de jus à l'histoire et de filer du grain à moudre à Lisbeth

@Comics, ue c'est celui là et ça m'étonne pas que t'aimais quand t'étais enfant, c'est le genre de film casimir sur le monde des bagnards

[comICS-soon]

@Comics, ue c'est celui là et ça m'étonne pas que t'aimais quand t'étais enfant, c'est le genre de film casimir sur le monde des bagnards

Ça et The Rock ! Décidément Alcatraz c'était mon truc...

[Dunandan]

ZATOICHI : LE MASSEUR AVEUGLE
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Kenji Misumi (1962) | 8/10

Belle entrée en matière dans cette saga Zatoichi que ce superbe film de l'esthète Misumi. Ce dernier y crée un personnage hors du commun en la personne de ce masseur aveugle, au bras redoutable, qui semble errer sans but dans un japon en proie à des guerres de clan stériles. A l'occasion d'une rivalité entre deux gangs, Misumi insère dans son récit deux personnages qui semblent en dehors du temps, celui de Zatoichi donc, mais également son rival indirect, avec ce samouraï atteint de tuberculose dont la droiture n'a d'égal que sa détermination.

La puissance de cet épisode fondateur, en plus bien entendu de cette découverte du personnage charismatique de Zatoichi, se trouve dans sa composition graphique globale. Misumi esthétise ses cadres tant qu'il le peut pour nous offrir des séquences d'une beauté formelle époustouflante. Quand il les associe au calme ravageur de son protagoniste, le charme opère de façon instantanée, et ce, même si ce dernier n'y fait que mettre une ligne à l'eau pour essayer de choper une petite carpe.

Certains trouveront le film un peu avare en duels, Misumi préférant caractériser son perso que de le faire s'exprimer physiquement. Les démonstrations au sabre de ce dernier sont très furtives mais des plus efficaces car renforcées par leur contraste avec la mélancolie ambiante qui impreigne le film. Zatoichi y est en effet présenté comme un petit roublard plaisantin et feignant. Il ne sort son sabre de son fourreau que lorsqu'il n'a plus le choix et sa condition d'aveugle lui permet de le faire peu souvent étant donné qu'il inspire plus la sympathie et la pitié que la crainte ou l'excitation d'un farouche adversaire potentiel.

Joli premier pas dans la saga que je compte parcourir tranquillement avec le coffret Wildside. Si les autres jouissent d'une aussi belle image, ça devrait être vraiment agréable. Dans tous les cas, le personnage de Zatoichi est vraiment intéressant et Misumi a su lui donner une belle ampleur avec cet épisode en plus de trouver l'acteur idéal pour incarner ce guerrier redoutable aux allures de gros nounours. Reste à voir si le potentiel de cet anti héro sera utilisé dans les suites.

[Dunandan]

Jolie première critique .

Malheureusement, les Zatoïchi ne sont pas du même niveau en termes de qualité formelle (les Misumi sont généralement bien au-dessus), et parfois on se dit que tous les chambaras auraient du demeurer en N & B