8/10
Death Rides a Horse de Giulio Petroni - 1968
"Four bullets for one man, that's a waste"Après une première vision un poil décevante, encore un film que Tarantino présente comme un chef d'oeuvre quoi, le film gagne clairement des points à la revoyure, une fois qu'on sait qu'on verra pas un Leone.
1968 est donc une grosse année pour Lee Vann Cleef puisqu'il enchaêne les rôles marquants et après l'excellent
Dernier Jour de la Colère il se retrouve encore en premier rôle et cette copie d'un Leone sans en atteindre le niveau est quand même très agréable et bien meilleur qu'un certain film avec Terrence Hill et Fonda (toujours utile de rappeler à quel point ce film est naze d'ailleurs).
L'histoire c'est le thème classique du genre à savoir la vengeance, un gamin est témoin du meurtre de sa famille et 15 ans après il va pouvoir enfin se venger car lors du massacre il a repéré un indice visuel sur chaque tueur ( tatouage, éperon, cicatrice et boucle d'oreille, le truc qui sera reprit par Tarantino ), et on va donc suivre son parcours vengeur qui va le voir rencontrer ses cibles et un mystérieux tueur qui sort de prison et avec qui il se livrera au petit jeu je te met dans la merde puis je te sauve à tour de rôle, si le film est réussit on le doit surtout grâce à Lee Van Cleef et aux bad guy car bon le héros c'est du Clint version Lidl quoi, il est vraiment cata par moment.
Bon par contre avoir des indices veut pas dire qu'on va avoir une enquête, ici le héros tombe à chaque fois sur les méchants un peu par hasard, c'est pas vraiment ce qui intéresse le plus Petroni, ce qui l'intéresse c'est surtout la relation entre les 2 personnages et ça fonctionne plutôt bien ce duo avec un père de substitution et la fin est plutôt réussie et bien amenée.
Alors autant le dire l'intro pluvieuse et sans pitié ( on bute une gamine quand même ) est un must du genre ( mais vraiment c'est une grosse tuerie cette séquence, ça annonce d'emblé la couleur, ici on est pas là pour rigoler, derrière il était une fois dans l'Ouest c'est ptet bien la meilleur intro du genre ), les premiers plans sont apocalyptique et on demandé plusieurs jours de tournage, l'ambiance est vraiment réussit et on enchaine ensuite sur un massacre où le découpage est fort logiquement pompé sur Leone mais faut dire que toute la horde de gars qui ont essayé de faire du Leone, Petroni est un de ceux qui s'en sort le mieux, déjà le film n'a jamais le coté cheap de nombreux spaghetti de l'époque.
Petroni s'essaye même a des figures de style qu'on ne retrouve pas spécialement chez Leone, on a donc ici une partie de cartes filmé en 360 ( par contre me semble avoir décelé un plan de coupe ).
Le climax final poussiéreux est bien sympa, bon c'est du shoot em up avec nos 2 héros qui défouraille de 1001 manières tout les truands dans un petit village mexicain, c'est fait sans esbroufe et efficacement, y a des plans FPS avant l'heure.
Le seul domaine où Petroni ne s'attaque pas à Leone c'est sur les duels, ici on en dénombre 2 ( et demi on va dire ) et il ne les surdécoupe pas, bon le premier dure un peu mais on est loin de la dilatation du temps de chez Leone et ça fait juste le taf.
Si Lee Van Cleef y trouve une nouvelle fois un rôle sur mesure ( j'ai plus rien à dire sur lui j'ai tout dit lors des précédentes critiques enfin ici n'ayons pas peur des mots il livre une de ses toutes meilleures prestations ) on ne peut malheureusement pas en dire autant de John Phillip Law qui livre une prestation plutôt médiocre en essayant à tout prix de singer Clint et tout y passe : look, démarche, timbre de voix, gimmick du machouillage malheureusement le gars n'a aucun charisme et c'est un peu gênant quand on doit faire face à Lee Van Cleef, heureusement on a du second rôle Leone approved : José Torres, luigi Pistilli, Mario Brega et Anthony Dawson ( inoubliable tueur dans le Crime était presque parfait ) et on remarquera que comme chez Leone ( enfin pour sa trilogie ) ici il n'y a pas de personnage féminin, bein oue pas de place pour les putains ici.
Et au petit jeu Quentin a encore piqué outre l'intro avec les détails zoomés on a un thème de la BO de Morricone ( celui avec les choeurs ) qu'il a repris pour Kill Bill et une nouvelle fois on a une putain de BO du maître, c'est quand même un truc de fou le nombre de BO marquante qu'il a fait, ici une nouvelle fois on peut parler de BO d'anthologie, comment j'adore le morceau où Lee Van Cleef est déguisé en péon.
Sans atteindre des sommets ( faute à un acteur principal atteint de Gosling aigu ) le film se révèle très très sympathique grâce à Van Cleef et une bonne réal.
Tarantino donne son avis sur le film et ne se cache pas d'avoir pompé